• Seul dans son aquarium vide, un « bébé clown » volait, virait, dansait, de longueur en largeur. Parfois, il s'arrêtait et se fixait dans un coin, puis riait...


    Souvent triste, le petit poisson se sentait à l'étroit au fond de ce bassin. Il ne respirait plus, glacé par l'eau froide. Ses espoirs s'envolaient dans cette mare sans canard...

    D'un trait magique, ses pleurs s'effaçaient dès que ses amis, étoile de mer et anémones, tapissaient de leur présence les murs de son imagination. Des couleurs s'installaient, un rouge délicat, un vert outremer, ou encore un rose pâle, pour redonner jeu et joie à ce bocal.

    Quand il ouvrait les yeux, le petit clown pensait dans sa cage, ce lieu où le sol reste couvert de sable, sans même un coquillage...


    Des bulles d'espoir montaient vers la surface, là où personne ne l'écoutait. Ses cris restaient sans son, alors ses paupières se fermaient, et doucement il s'éloignait de cette misère...

    Chaque matin, Dame hippocampe le sortait de son sommeil en lui donnant deux ou trois coups de museau sur la face, désireuse d'un compagnon de fortune pour jouer à un jeu d'échec ou de math...


    Par politesse, le « bébé clown » acceptait de jouer. Il détestait ce jeu, mais ne voulait pas contrarier ce cheval de la mer. Alors, sous le regard narquois d'un poisson-lune qui éclairait la partie de tous ses mystères, le petit poisson s'endormait sur l'échiquier…


    L'hippocampe, pas dupe, ne se vexait pas et lui disait : « À toi de jouer, maintenant ! »


    Rien ne troublait son sommeil : sans une tape délicate sur son nez, le « bébé clown » serait resté des années sans jouer la moindre pièce. Ses yeux s'éclairaient, et il ronchonnait : « Oui, je sais ! »


    Au hasard, une figure tombait sur une case. Dame hippocampe la relevait, et restait des heures sans rien dire, à réfléchir sur le coup suivant...



    Ce pays n'était pas peuplé que d'animaux gentils. De sinistres requins désargentés venaient semer le trouble, quand ils cherchaient des pièces de monnaie à s'enfouir dans la panse. L'esprit vide, l'estomac plein étaient l'unique essence de leur pensée. Ils circulaient à toute vitesse, agitant scies, marteaux ou dents d'acier. La force était leur unique faiblesse, ils troublaient les eaux et tout le monde partait se cacher...


    Dans un trou de roche, une solide murène montait la garde, ses dents scintillaient d'agacement. Tous supportaient le son des crocs qui heurtaient le vide. Aveugles de nature, les requins rataient souvent leurs proies. Le petit clown, lui, choisissait un endroit sûr, invisible au sein de coraux rouges qui cachaient son nez...   (Jeff Joubert)



    vous pouvez lire la suite de cette nouvelle sur ce site : link leoscheer


    photos eva baila  (mai 2009 Aquarium de Palma) ©                                                                                                   

     


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  • photo eva baila (Aquarium de Palma de Majorque) ©

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    photos eva baila ©   mai 2009


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  • Les flancs nord de la Serra de Tramuntana offrent des vues magnifiques et un formidable sentiment d'isolement, paysages à la fois funestes et magnifiques de la côte déchiquetée, route spectaculaire qui serpente entre les tunnels et défilés...

     


    photos eva baila © mai 2009  

     


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