• Repos--Willem-Hammershoi-1864-1916-.gif

     

     

    C’est une clandestine,  sans voix,

    Une ombre, un contour imprécis et furtif,

    Sans mémoire sauf celle du regard,

    Sans visage sauf le tien sur le fond de sa rétine,

    Sans parole sauf celle du Poète,

    Sans musique sauf celle de ta voix inventée,

    Mille fois écoutée dans le noir …

     

    Comme les enfants, elle appuie ses paumes sur ses yeux

    Pour que tournoient les papillons de feu, les lucioles bleutées

    Et les poissons phosphorescents…

    C’est une clandestine qui pleure en silence la rivière perdue,

    celle qui fait résurgence là-bas,

    Là-bas où nous n’irons plus…

     

    eva, © 30 avril 2013

     

     "Repos" huile sur toile de Wilhem Hammershoi, source : link


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  •  Rhodo en bouton

     

    Rhodo a dressé ses petits poings fermés, dans la douceur du Printemps,

    Au bord de mon jardin, rhododendron rose vif s'est ouvert sur le vert...

     

    Sur le vert du gazon, un beau matin, Rhodo m'offre ses froufrous voluptueux et délicats,

    Et ces drôles de corolles élargies et gourmandes, frémissantes et suaves, lampent la lumière...

     

    D'autres viendront encore, blanches, mauves, mouchetées de pourpre, ou teintées de carmin,

    En ronde éblouissante demain, encore et encore, d'autres rhodo naîtront bientôt dans mon jardin.

     

      Rhodo

     

     Rhodo

     

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    Rhododendrons

     

    Rhodo-copie-1

     

    texte et photos eva baila ©


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    Villa Adriana

     

    "Je me suis souvent fait deux questions au milieu des ruines romaines : les maisons des particuliers étaient composées d'une multitude de portiques, de chambres voûtées, de chapelles, de salles, de galeries souterraines, de passages obscurs et secrets : à quoi pouvait servir tant de logements pour un seul maître ?Les offices des esclaves, des hôtes, des clients étaient presques toujours construits à part.

     

    Pour résoudre cette première question, je me figure toujours le citoyen romain dans sa maison comme une espèce de religieux qui s'était bâti des cloîtres. Cette vie intérieure, indiquée par la seule forme des habitations, ne serait-elle point une des causes de ce calme qu'on remarque dans les écrits des anciens ? Cicéron retrouvait dans les longues galeries de ses habitations, dans les temples domestiques qui y étaient cachés, la paix qu'il y avait perdue au commerce des hommes. Le jour même que l'on recevait dans ces demeures semblait porter à la quiétude. Il descendait presque toujours de la voûte ou des fenêtres percées très haut ; cette lumière perpendiculaire, si égale et si tranquille, avec laquelle nous éclairons nos salons de peinture, servait si j'ose m'exprimer ainsi, servait au Romain, à contempler le tableau de sa vie. Nous, il nous faut des fenêtres sur des rues, sur des marchés ou des carrefours. Tout ce qui s'agite ou fait du bruit nous plaît ; le recueillement, la gravité, le silence nous ennuient.

     

    8-Adriana-17.jpg

     

    La seconde question que je me fais est celle-ci : Pourquoi tant de monuments consacrés aux mêmes usages ? On voit incessamment des salles pour des bibliothèques, et il y avait peu de livres chez les anciens. On rencontre à chaque pas des thermes : les thermes de Néron, de Titus, de Caracalla, de Dioclétien, etc. Quand Rome eut été trois fois plus peuplée qu'elle ne l'a jamais été, la dixième partie de ces bains auraient suffi aux besoins publics.

     

    Villa Adriana

     

    Je me réponds qu'il est probable que ces monuments furent dès l'époque de leur érection de véritables ruines et des lieux délaissés. Un empereur renversait ou dépouillait les ouvrages de son devancier, afin d'entreprendre lui-même d'autres édifices, que son successeur se hâtait à son tour d'abandonner. Le sang et les sueurs des peuples furent employés aux inutiles travaux de la vanité d'un homme, jusqu'au jour où les vengeurs du monde, sortis du fond de leurs forêts, vinrent planter l'étendard de la croix sur ces monuments de l'orgueil. "        

     

    Voyage en Italie (Villa Adriana à Tivoli ) François-René de Chateaubriand.

     

    source : link         

     

    Villa Adriana

    photos eva octobre 2004 


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    Les pays de la neige...

     

     

    « Je verrai, si tu veux, les pays de la neige, »

    écrivait Maurice Genevoix…

    Alors, tu  répétais, les yeux perdus au loin,

    « Emmène-moi au pays blanc de Genevoix »

    Et moi je pensais en silence :

    « Je ferai tomber la neige au mois de mai, et nous irons

    là où les anges secouent leurs ailes aux portes du Printemps… »

     

     

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