• "Je t'aime"

     

    Ce poème fut écrit pour Dominique, la 3ème épouse d'Eluard. J'ai choisi délibérément des photos de Nusch (sa seconde épouse, égérie des surréalistes) pour illustrer cette chanson. Nusch très photogénique, et très photographiée par Dora Maar, Man Ray, modèle de Picasso, est décédée brutalement à l'âge de 40 ans. Elle devient alors une sorte de muse post-mortem dans le recueil Le Temps déborde, qu’Eluard publie en 1947 et dans lequel on lit ces quelques vers sans titre :  

    « Vingt-huit novembre mil neuf cent quarante-six

    Nous ne vieillirons pas ensemble.

    Voici le jour 

    En trop : le temps déborde 

    Mon amour si léger prend le poids d’un supplice »

     


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    En wagon, le 7 octobre 1870

     

    L'hiver, nous irons dans un petit wagon rose
    Avec des coussins bleus.
    Nous serons bien. Un nid de baisers fous repose
    Dans chaque coin moelleux.

    Tu fermeras l'oeil, pour ne point voir par la glace,
    Grimacer les ombres des soirs,
    Ces monstruosités hargneuses, populace
    De démons noirs et de loups noirs.

    Puis tu te sentiras la joue égratignée...
    Un petit baiser, comme une folle araignée,
    Te courra par le cou...

    Et tu me diras : "Cherche ! " en inclinant la tête,
    - Et nous prendrons du temps à trouver cette bête
    - Qui voyage beaucoup...

    Arthur Rimbaud (En wagon, le 7 octobre 1870)

     


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    (sur le pas de la porte, avec bonhomie)

     

    Comment ça va sur la terre ?

    -         ça va, ça va, ça va bien

    Les petits chiens sont-ils prospères ?

    -         Mon Dieu oui, merci bien.

    Et les nuages ?

    -         ça flotte .

    Et les volcans ?

    -         ça mijote.

    Et les fleuves ?

    -         ça s’écoule.

    Et le temps ?Herisson-4a.jpg

    -         ça se déroule.

    Et votre âme ?

    -         elle est malade

    le printemps était trop vert,

    elle a mangé trop de salade.

    Jean Tardieu. 

     


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  • Village de Monsempron (Lot et Garonne)

     

    Au centre du Fumélois, à l’endroit où la vallée Préhistorique de la Lémance donne sur la large vallée fertile du Lot, se dresse la majestueuse sentinelle qu’est la tour carrée de l’église de Monsempron. D’où que l’on vienne cette église, qui est l’une des plus belles et des plus intéressantes de la région, détache dans le ciel ses vingt siècles d’histoire.

    L’origine de MONSEMPRON remonte aux romains (Mons Sempronius). Elle est, semble-t-il, due à l’un des lieutenants de César. Elle fut détruite par les Normands en 853.

    Vers 1130, Saint Géraud d’Aurillac aurait fait construire une abbaye sur les ruines de l’ancienne ville et fait restaurer l’ancienne église. […]

    Sur un manuscrit, daté de 1817, mais non signé, on peut lire : « l’édifice est surmonté d’une voûte, soutenue par six colonnes, dont les chapiteaux sculptés représentent les attributs de Cybèle, déesse de la Terre. Ce sont des tours, des quadrupèdes, des reptiles, des oiseaux de différentes espèces. On doit remarquer surtout une pierre emmaillotée sous la forme d’un enfant rappelant le stratagème employé par la Déesse pour soustraire Jupiter à la voracité de son père. »

    On peut supposer que Monsempron était déjà une ville entourée de remparts, lorsque les Normands s’en emparèrent et la détruisirent, en 853, ainsi que le temple primitif dont il ne soit demeuré que quelques assises.

    La partie importante la plus ancienne de l’église actuelle remonte au XIIe siècle mais cette église qui a été remaniée si souvent , laisse penser que la ville de Monsempron, malgré ses murailles a dû être prise et reprise bien des fois.

    L’appareillement des pierres de la façade, pour peu qu’on y prête attention, montre bien que cette seule partie du temple a été démolie puis rebâtie quatre à cinq fois. A en juger par les restes de murailles que l’on retrouve un peu partout et sa tour de guet, Monsempron a dû être, durant tout le Moyen-Age, une ville fortifiée, une sorte de petite bastide.

    Si l’église passionne toujours les historiens, le prieuré, qui lui est imbriqué, apporte la preuve de la présence, quasi permanente, à Monsempron d’une vie monastique. Il était occupé par des Bénédictins de Cluny.

    En outre, une école confessionnelle a longtemps existé tout à côté de cette église et de son prieuré.

    J.LOMERO (Fumel et ses environs)

     


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