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    Alberto Moravia.

     

    Dessin Christian Lacroix

     

    "Toujours vêtue en petite danseuse, suivant la mode du moment, avec une légère chemisette bouffante et une jupe ample et courte que paraissait soutenir une crinoline, elle éveillait l'idée d'une fleur renversée, à la corolle déversée et oscillante, qui se serait promenée en marchant sur ses pistils. Elle avait un visage rond de petite fille, mais d'une petite fille grandie trop vite et initiée trop tôt aux expériences féminines. Elle était pâle, avec sous les pommettes une ombre légère qui faisait paraître ses joues hâves et, tout autour du visage une épaisse chevelure brune et crépelée. Sa petite bouche, de forme et d'expression enfantine, faisait penser à un bouton de fleur précocement apparu sur la branche sans s'ouvrir ; mais elle était marquée aux coins de deux rides minces qui me frappèrent particulièrement à cause du sentiment d'aridité intense qui en émanait. Enfin, ce qu'elle avait de plus beau, ses yeux, grands et sombres, eux aussi de forme enfantine sous un front un peu bombé, avaient un regard sans innocence, indéfinissablement distant, fuyant et incertain."  

    Alberto Moravia (L'ennui) 

     


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  • Sarah Moon.

     

    "Quand quelqu’un regarde une de mes photos c’est son reflet qu’il voit avant le mien. C’est comme un miroir qui 

    le prend par surprise... Et quelquefois nous nous y rencontrons." Sarah Moon

     

     

     


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  • "Yo amaba aquella casa"

     

    Entre le 16 et le 18 mars 1938, Barcelone fut bombardée par les avions italiens de la Aviazione Legionaria. Au total les bombardiers italiens larguèrent 44 tonnes de bombes sur Barcelone et environ 1000 à 1300 civils périrent. Julia Gay, la mère de José Agustín Goytisolo fut tuée le 17 mars 1938.

    (Les cistes, arbrisseaux méditerranéens sont pyrophytes : ils ont la particularité le se régénérer facilement et même de se multiplier après les incendies. Mais le poème de José Agustìn indique bien que les bombardements de Barcelone furent si destructeurs que même les cistes disparurent... "Despuès no quedo nada / Ni la flor de la jara" 

     

     

     


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  • "Palabres para Julia"

     

    José Agustín Goytisolo né à Barcelone le 13 avril 1928, fut très affecté par la mort de sa mère Julia en mars l938 sous les bombardements franquistes alors qu’il n’avait que 10 ans. En sa mémoire, il écrivit ce poème, et prénomma sa fille Julia.

    La vie est belle, tu verras

    Comment, en dépit des chagrins,

    Tu auras des amis, 

    Tu auras de l'amour,

    Tu auras des amis...

    Ne te livre  jamais, ni ne t'écarte du chemin, 

    ne dis jamais : Je n'en peux plus,

    je reste là ! Je reste là...

    Mais toi, à jamais souviens-toi

    De ce qu'un jour moi j'ai écrit

    Pensant à toi, Pensant à toi, comme j'y pense. 

     

     


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