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    Rabindranath Tagore,  Gitanjali, "L'offrande lyrique"

     

    Il avait dit :

    "Laisse subsister ce peu de moi par quoi,

    je puisse te nommer mon tout.

    Laisse subsister ce peu de ma volonté par

    quoi je puisse te sentir de tous côtés,

    et venir à toi en toutes choses, et t'offrir

    mon amour à tout moment.

    Laisse seulement subsister ce peu de moi

    par quoi je puisse jamais te cacher.

    Laisse seulement cette petite attache 

    subsister par quoi je suis relié à ta volonté,

    et par où ton dessein se transmet dans ma vie : c'est l'attache de ton amour."

     

    Elle avait dit alors :

    "Laisse venir à moi ce peu de toi par quoi,

    je puisse me fondre en toi.

    Laisse fléchir ta volonté par

    quoi je puisse te sentir à mes côtés,

    présent en toute chose, et goûter

    ton amour à tout moment.

    Laisse seulement subsister ce peu de toi

    par quoi tu puisses jamais te cacher.

    Laisse seulement ce fil ténu

    subsister par quoi tu es relié à ma volonté,

    et par où ton dessein se transmet par delà l'infini : c'est l'attache de notre amour"

    eva © 25 janvier 2012 

     

     

     


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    L'autre Voyage...

     

    J’ai besoin du génie des autres comme l’air que je respire. L’art est salvateur : quand on n’a plus rien, on a encore cela qui est l’Essentiel : la folie de ceux qui ont tout donné absolument… En Peinture, en Musique, en Poésie… (eva)

      

     

     


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    "La surface de la mer est un plafond au-dessus de la profondeur" Erri De Luca

    photo Francesco Pagni ©

     

    "Raconter ce jour-là : Sur le grand navire blanc, Une orange dans les mains, Pain au beurre dans un sachet,

    Que de rêves inquiets !..

    L'appréhension de ma mère, Les valises dispersées, Le chapeau de mon père, Le regard sombre de mon Grand-père,

    Avec la mort dans l'âme, Les mains serrées de ma Grand-Mère Dans son mouchoir blanc brodé...

    La haute mer dans la nuit, Derrière nous l'odeur d'Afrique Et les citrons du jardin...

    Un vent léger en poupe Et à la proue l'inconnu.

    Mes yeux clairs dans les lunettes Qui se perdent dans le ciel. La stupeur le coeur battant...

    Cette orange est toujours là : Sur la nappe blanche dans ma cuisine,

    Un peu d'eau claire dans le pichet, Avec les miettes d'alors.

    Mon vent a été bon, Et je suis toujours la mer !.." Francesco Pagni ©

     

     

     

     Playlist de Francesco

     

     


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  • "De terciopelo negro"

     

    Peinture Diego Rivera

     

    L'arum est le symbole de l'âme. Tout comme le lys, ses grandes fleurs blanches étaient très courantes dans les années 1900 lors des cérémonies religieuses importantes comme les mariages, les fiançailles ou encore les communions.

     

    Jorge Araujo Chiriboga (1892-1970) est un compositeur né à Riobamba (Équateur). Il a joué du piano, de la guitare et du bandolin. Dans les années trente, il fonda à Quito la "Compañía Dramática Nacional" puis la compagnie "Dramas y Variedades", dans lesquelles Araujo se produisit et où il rencontra la chanteuse Carlota Jaramillo, pour qui il composa quelques pièces de musique populaire. Avec son frère Ángel Leónidas et d'autres artistes tels que Rubén et Plutarco Uquillas, ils ont participé à la première programmation radiophonique de la station El Prado à Riobamba, une station fondée en 1925 en Équateur.

    C'est son épouse Carlota Jaramillo qui a inspiré cette chanson composée à Quito dans les années 40, interprétée et enregistrée en duo par Carlota et "El Potolo" Valencia en 1944. Quelques années avant la visite à Quito, la Compagnie de Ballet de Joaquin Pérez Fernandez, séduite par la douce tristesse de la mélodie et l'émotion naïve des paroles, demanda la permission à l'auteur d'adapter cette chanson à des tâches typiques des femmes des hauts plateaux, et d'ajouter "De terciopelo negro" à son répertoire.  Presque immédiatement la chanson fut reproduite sur des disques et des cassettes en omettant de mentionner l'auteur. Plus tard, une société de cinéma parisienne signa avec Annie Girardot un long métrage "Mourir d'aimer" reprenant le thème musical "De terciopelo negro" sans mentionner l'origine de la chanson ni l'auteur. C'en suivit un procès long et coûteux (11 ans) en particulier de la part de Carlota Jaramillo déjà veuve.

    Ne reste essentiellement pour moi, que la "douce tristesse de la mélodie et l'émotion naïve des paroles" interprétées par Paco Ibañez, comme un hymne tendre à la femme sud-américaine...

     

    De Velours noir

    Huambritay

    Si tu m’oublies, je couvrirai ma poitrine de velours noir

     

    Si tu m’oublies, Lys blanc,

    Si le lys est blanc Huambritay... toi, tu es brune.

     

    À la fontaine Huambritay tu m’apparus

    Je t'ai demandé un verre d'eau,

    Huambritay et ... tu ne me l'as pas donné.

     

    Tu me l’as refusé,

    Ma très chère, mon aimée.

     

    Si tu me refuses l'eau Huambritay... je perds la vie.

     

     

     

     


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