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Africa
Je dédie ce billet à Dominique Baumont qui nous a quittés il y a presque un an.
Je veux me souvenir de son engagement humanitaire, de sa foi en Dieu et en l’homme, de la conviction qu’il mettait en toutes choses… jusqu’au bout de ses forces.
L’odeur et la couleur des chemins de latérite l’auront accompagné jusqu'à la fin ainsi que la grâce et l’élégance de la femme africaine. Il disait « la femme africaine a une allure de reine, même avec une bassine en plastique sur la tête » et c’est pourquoi la couverture de la video de Francesco (le ballet des femmes à la pêche sous la pluie) me ramène invariablement au souvenir de Dominique. Parce que le blog de Dominique n'est pas seulement une chronique de son travail en Afrique, mais aussi une approche pleine de sensibilité et de poésie qui le caractérisait, il aurait aimé cette vidéo qui traduit la joie de percevoir la trace lumineuse et vivante laissée par l'artiste entre son travail et l'inspiration de son travail... La poussière qui danse dans la belle lumière, l'odeur des chemins rouges d'Afrique, la rugosité du bois des sculptures... tout ce qui n'est pas forcément perçu dans une expo ou aux cimaises d'un musée...
A lui qui aimait tant l’Afrique…
(illustration ci-dessus de Francesco Pagni : technique mixte sur bois. Terre, sable, gravier, goudron, acrylique. 120x100cm)
Blog de Dominique Baumont : ici
Blog de Francesco Pagni, "Blow Up" : ici
Tags : peintres, photo, poésie, sculpture
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Commentaires
Ce sont des mots très forts en hommage à ce grand personnage engagé et passionné! Gageons que ce Continent soit enfin celui du siècle présent
Bonjour chère Eva, ton mot d'aujourd'hui me touche beaucoup avec cet hommage à Dominique dont j'appréciais tout de lui, son engagement dans les missions en afrique, son humilité, sa gentillesse. Cela m'a fait beaucoup de peine de le savoir parti. Douce journée à toi et merci pour lui
Merci Eva d'avoir "marié" mon univers à celui de Dominique Baumont, un honneur pour moi.Deux interprétations peut être différentes de l'Afrique, mais surement, le même amour profond pour ce continent merveilleux qui ne cessera jamais de nous étonner, de nous enrichir avec sa culture, ses traditions et ses contradictions.
Merci Eva, pour ce qui me concerne personnellement, de la sensibilité avec la quelle tu sais merveilleusement mettre en évidence des cotés de mon travail qui étonnent moi même. Il m'arrive très souvent en regardant mes oeuvres, mes photos et mes textes dans tes billets, dans tes superbes vidéo, de les re-visiter ,de les re-voir, de les retrouver avec émerveillement, comme revoir ses propres enfants après un long voyage. Et donc Eva, je te considère l'écrin de mes précieuses émotions. je t'en remercie! Je t'embrasse, Francesco.
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Mardi 2 Février 2016 à 23:28
Bonsoir Francesco, tu écris là une éblouissante définition de l'oeuvre terminée ou plutôt "abandonnée aux yeux du public"... cet enfant qui continue de grandir loin de son créateur, cet enfant qui vit sa vie de son côté, cet enfant sorti de toi qui ne ressemble pas toujours à ce que tu avait imaginé lorsque tu l'as créé, ce tableau, ou cette sculpture qui prend parfois pour autrui une autre signification que celle qui l'avait fait naître dans ton esprit, avec tes mains, avec tes brosses et tes couleurs... Et les revoir, comme tu l'écris si bien, c'est "les retrouver après un long voyage"... Quant à l'amour et l'attirance irrépressibles suscités par l'Afrique (et qui transparaît aussi dans l'oeuvre de Barcelo), le merveilleux de tout ça, c'est l'aptitude à communiquer à autrui vos passions : que ce soit par la pratique des Arts, ou l'action militante sur le terrain. Dans cette video, ce qui m'a enthousiasmée, c'est de découvrir la vibration entre tes photos (qui sont obligatoirement figuratives) et ton travail d'artiste qui ne l'est pas toujours. Le lien entre ce qui est visible et ce qui est caché (je n'ose pas dire "abstrait" tant ce mot est vide de sens pour moi... dans la mesure où une oeuvre palpable ne peut pas être "abstraite"... Hein ? Quoi de plus palpable, tangible et matériel que le Bleu Klein ? :-))))
Merci encore pour ta grande générosité à partager le Beau, et merci pour ton com. Je t'embrasse Francesco.
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Un très bel hommage qui fait surgir en moi bien des souvenirs enfouis, car l'Afrique marque de manière indélébile ceux qui y ont séjourné. Je n'oublierai jamais pour ma part l'odeur enivrante et sensuelle de la grande forêt après la pluie ou la piste rouge qui disparaît dans un océan de verts. Mais l'Afrique, c'est aussi les improbables taxis-brousse aux noms évocateurs 'Attends-moi j'arrive' ou 'Dieu voit tout' qui partent quand ils sont pleins. La fondrière géante à l'entrée du village, dont les habitants entretiennent soigneusement la profondeur. On s'y plante bien sûr et il faut négocier âprement pour que des bras musclés vous sortent de là. Ou la piste étroite où l'on a la malchance de croiser le convoi d'un ministre. Pas d'autre alternative que de s'embourber dans l'ornière et attendre le passage d'une âme charitable. Ou encore la nuit passée le long du fleuve à chasser les moustiques parce que le batelier a décidé ce soir là de retrouver sa femme un peu plus tôt. Mais l'Afrique c'est surtout le merveilleux humour des africains et le rire énorme et contagieux de grands gaillards aux dents éclatantes qui dansent pour un rien et se saluent en demandant, tour à tour, des nouvelles des cinquante membres de leurs familles respectives... C'était, car elle n'est plus tout à fait la même.. Mais les rires et les couleurs demeurent. Connais-tu le livre de Ryszard Kapuscinski 'Ebène' ? Il a parfaitement compris l'âme de l'Afrique. Et pour les couleurs, il y a aussi Miguel Barcelo, bien sûr. (Désolé pour la longueur du commentaire,mais il ne fallait pas évoquer l'Afrique ;-)) .
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Lundi 1er Février 2016 à 09:43
Bonjour Jean-François, les commentaires (courts ou longs) sont toujours les bienvenus. Le blog de Dominique, entre deux chroniques, est riche aussi de ce genre de récits, parfois drôles, souvent inattendus, émaillé de poèmes de Senghor, de photos prises sur le vif, de coups de coeur et de "coups de sang"... Barcelo est fou d'Afrique également, bien sûr, et je lui ai consacré un billet il y a peu de temps. :-))
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Dans les défilés elle ne portent pas de charge bien sûr, mais lors de leur "entrainement" oui et celle-ci n'est pas légère loin s'en faut !
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Dimanche 31 Janvier 2016 à 17:17
Mon Dieu !!! J'ignorais totalement ! J'espère que les maris ne me lisent pas : il ne faudrait pas qu'ils contribuent à rétablir l'esclavage domestique !...(sous prétexte d'éduquer le port de tête de leur épouse)
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14Véronique LaidebeurDimanche 31 Janvier 2016 à 13:05Merci Eva! merci pour lui, merci pour nous tous qui l'avons connu et qui n'avons pas toujours trouvé les bons et vrais mots pour lui dire à quel point nous apprécions son engagement
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Dimanche 31 Janvier 2016 à 15:53
Il adorait sa famille Véronique, et malgré la grande joie qu'il avait de passer Noël là-bas dans le plus grand dénuement partagé avec les Africains, il avait toujours une grande nostalgie de n'être pas près de vous autres... Merci Véro, je t'embrasse.
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13el duendeDimanche 31 Janvier 2016 à 11:49Oui, Dominique aurait aimé cette évocation de l'Afrique, cette vision "de l'intérieur" pleine d'empathie, pour ne pas dire plus... Regarder les images, écouter la musique, nous fait plonger au coeur de la terre africaine, et de la sa cosmogonie,...
Je comprends que Francesco a passé son enfance en terre africaine et qu'il la porte en lui à jamais, qu'elle l'inspire au quotidien , qu'il se sent peut être métissé culturellement ...
Merci pour ton texte Eva : très beau. Je dirais même admirable. Bises et bon dimanche à toi.
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Dimanche 31 Janvier 2016 à 15:51
Ce qui m'a paru si commun aux deux (Dominique et Francesco), ce n'est pas seulement leur amour de l'Afrique, mais leur aptitude, leur don, à communiquer aux autres leur passion, de façon différente certes, mais avec la même magie... Tu connaissais Dominique mieux que moi encore, et tu as très bien saisi cette faculté. Bon dimanche ma belle, je t'embrasse...
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Le fait de porter une charge sur la tête met en valeur la démarche des femmes africaines, d’ailleurs nos grands couturiers ne s’y sont pas trompé et demandent aux mannequins lors des défilés de marcher comme les « reines » africaines , comme si elles avaient une charge sur la tête !
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Dimanche 31 Janvier 2016 à 15:46
ah oui ? "faire comme si" c'est facile !... mais avec une vraie bassine... ça m'étonnerait bien que les top-modèles arrivent à défiler !..
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Boire la lumière comme lézard sur la pierre
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Bonjour eva,
C'est un bien bel hommage que tu rends à ce monsieur disparu, un grand monsieur dans toute la noblesse du terme, celui qui fait honneur et fait croire encore en l'humanité.
Très beau clip où photos, textes et musique se conjuguent admirablement !
Amitiés