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Ainsi parlait Zarathoustra
"Mais alors il advint quelque chose qui fit taire toutes les bouches et qui fixa tous les regards. Car pendant ce temps le danseur de corde s'était mis à l'ouvrage : il était sorti par une petite poterne et marchait sur la corde tendue ente deux tours, au-dessus de la place publique et de la foule. Comme il se trouvait juste à mi-chemin, la petite porte s'ouvrit encore une fois et un gars bariolé qui avait l'air d'un bouffon sauta dehors et suivit d'un pas rapide le premier. " En avant boiteux,cria son horrible voix, en avant paresseux, sournois, visage blême ! Que je ne te chatouille pas de mon talon ! Que fais-tu entre ces tours ? C'est dans la tour que tu devrais être enfermé : tu barres la route à un meilleur que toi !" - Et à chaque mot il s'approchait davantage ; mais quand il ne fut plus qu'à un pas du danseur de corde, il advint cette chose terrible qui fit taire toutes les bouches et qui fixa tous les regards : - le bouffon poussa un cri diabolique et sauta par-dessus celui qui lui barrait la route. Mais le danseur de corde en voyant la victoire de son rival, perdit la tête et la corde ; il jeta son balancier et, plus vite encore s'élança dans l'abîme, comme un tourbillon de bras et de jambes. La place publique et la foule ressemblaient à la mer, quand la tempête s'élève. Tous s'enfuyaient en désordre et surtout à l'endroit où le corps allait s'abattre."
Extrait de
"Ainsi parlait Zarathoustra"
Frederic Nietzsche
photos Rico
Pise septembre 2008 ©
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Commentaires
:-)):-)):-))!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!:-)):-)):-))ah ah ah ! Justement c'est encore l'une de mes contradictions : à Etretat, c'est le seul endroit où je n'ai pas peur du vide parce que... j'imagine toujours que je PEUX être un oiseau !... Bises !
Ah! je suis bien contente que tu aies peur du vide parce que du haut des falaises d'Etretat, si tu viens à sauter, tu ne feras pas l'oiseau ! Enlève-toi ça de l'idée !:-))Ma peur du vide est telle que je suis même incapable de regarder un couvreur sur un toît ! Mais j'adore cet extrait de Zarathoustra...
les photos ont été prises en septembre 2008 (par l'un de mes fils) ! Je ne suis pas encore allée à Pise... J'aimerais tant ! et je voudrais voir Milan et sa cathédrale !... Rien ne me ferait rebrousser chemin !
J'ai pensé à Maxence Fermine. il y une belle funambule qui décroche pour toujours dans "neige". Ceci dans le désir de se dépasser, de faire toujours plus parfait et toujours mieux...
C'est une variante de l'histoire d'Icare...
Question : A quelle place vaut-il mieux être : en bas en spectateur ou en haut en acteur ?Sur la première photo il y a vraiment peu de monde, quand je pense à la foule qu'il y avait l'année dernière (2011) de quoi vous faire rebrousser chemin !En effet un article que nous avions pas lu.;Impardonnable.bisesJ'aime beaucoup la tente berbère. J'aime beaucoup cette idée d'habitat nomade, presque provisoire, aèrien... DominiqueBien vu! Je ne suis jamais allé voir la Tour de Pise, donc je contemple les photos tout en me concentrant sur ce passage de Nietzsche ( je n'ai pas la même traduction, celle du livre que j'ai a été réalisée par henri Thomas)) Friedrich Nietzsche... son "Ainsi parlait Zarathoustra", c'est ma bible;)Il y a toujours des travaux quelque part pour taquiner les touristes ! Amitiés El Duende...
OK, j'ai cru que tu t'amusais à nous poser une colle! La fois où j'ai vue la tour de Pise, il y avait des travaux de consolidation. On ne pouvait y monter et la tour était ceinturée de filins d'aciers amarrés à terre qui semblaient vouloir protéger celle-ci de la chute imminente....Ma chère Jeanine, je n'ai pas vu si loin (en interprétation). Je cherchais tout récemment des photos pour illustrer ce paragraphe (le seul que je connaisse de Nietzsche) et mon fils qui revient juste d'Italie me livre ces clichés magiques : tout devenait limpide dès lors : regarde bien : première et deuxième photo : le point de vue du funambule, la place, et la foule qui commence à s'attrouper, le duomo (pour le touriste !) et dernière photo, la Tour qui penche en osmose avec la chute du funambule... le funambule est tombé puisqu'en haut, tout en haut, on voit le fil... vide !
Eva, Aujourd'hui tu nous donnes le vertige et l'attraction du vide! L'orgueil mal placé (ou l'envie effrénée de dépassement de soi)serait-il mortifère et la Tour de Pise en serait-elle l' illustration éclatante, comme tout excès conduit au non-sens?
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Eva, merci pour cette piqûre de rappel du livre de Nietzsche dont j'ai peut être lu au moins un chapitre sous l'influence de Michel Onfray.
Je confirme qu'il y a toujours des échafaudages, mais autour du dôme de la cathédrale seulement (si j'ose dire) pour chagriner le touriste, ma pomme en l’occurrence. Et par une espèce de prémonition de cet échange, j'avais pris cette photo Pisa, Echafaudage.
Sur la dernière photo la tour a la jolie couleur du coucher de soleil, c'est un beau décors pour fildefériste
Bonne journée
Je ne connais de ce livre que le chapitre sur le funambule... (à ma grande honte !) et je ne suis jamais allée à Pise (ces photos ont été prises par mon fils... c'est la preuve qu'il y a mille façons de voyager...