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Alberto Burri
Aussi étrange que cela puisse paraître, l'expérience dramatique et douloureuse d'être un prisonnier de guerre dans un camp américain est devenu un catalyseur pour l'évolution de ce jeune médecin italien, dont la première des oeuvres a été réalisée alors qu'il était emprisonné. Sachant cela, on considère les matériaux humbles de ses premières oeuvres, et on imagine les privations subies au cours de cette période de captivité. Mais le plus extraordinaire, c'est qu'il réussit à créer, avec des matériaux limités, une telle variété d'effets dramatiques à la fois dans la composition et la texture...
Ainsi, Burri qui avait reçu une formation médicale, va transformer l'anatomie du tableau, en traiter la surface comme une peau, avec ses coutures, ses cicatrices, et ses tensions.
Trous, rapiéçages, abrasions ou éraflures, sont métaphore de chair humaine meurtrie, blessée et ensanglantée.
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Commentaires
4El duendeMardi 20 Février 2018 à 19:34Cela ressemble beaucoup à la démarche d’Antoni Tapies. Créer avec les matériaux les plus usuels. Un aspect obsessionnel et curatif à la fois.
Ce qui m’impressionne le plus c’est son land art sicilien... de loin on dirait un désert de sel. Ce qui a du sens haine= mort. Presque aussi impressionnant que Pompeï. Ici l’imaginaire est sollicité...
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Mardi 20 Février 2018 à 23:13
C'est le "Grande Cretto" qui m'a incitée à découvrir cet artiste il y a quelques années. Je trouvais ça émouvant ce gigantesque mémorial à toutes ces victimes d'un tremblement de terre... ça me rappelait Agadir où l'on n'a rien reconstruit sur les ruines, où l'on a laissé en l'état pour ne point oublier les victimes...
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Et il y a cette découverte-là, aussi. Quelle force, quelle présence de vie !
Voilà, tu as tout dit Nikole ! Une force, une présence de vie. C'est cela qui m'a touchée.