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Amogdul (la bien gardée) Atlantique
Essaouira
L’homme et la mer
Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir : tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton cœur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !
Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !
Charles Baudelaire
(Les Fleurs du Mal)
Tags : poésie, Maroc
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Commentaires
12GuibbertVendredi 8 Août 2014 à 17:59Riche idée d'associer Maître Baudelaire à cette belle vue dépaysante. Amitiés globe trotter. Claude.Répondre11jeanine ThibaultVendredi 8 Août 2014 à 17:59Un poème d'une grande profondeur, comme je les aime, illustré par une photographie sublime où l'on se perd dans le bleu et le mouvement des vagues et où l'homme parait si petit dans l'élément liquide... Merci Eva. C'est toujours un plaisir renouvelé de visiter tes pages, comme une fenêtre ouverte sur l'infini...oui, c'est un vrai spectacle !.. et les Alizés qui enivrent... les Alizés qui rendent fous...
À Essaouira la venteuse, se joue le perpétuel duel-ballet des hommes et des vagues
Boutres tanguants sur les flots, véliplanchistes aux équilibres incertains.La mer, c'est l'infini... On a tous besoin d'infiniment loin, d'infiniment d'amour, d'infiniment d'ailleurs... La mer est l'origine de tout ce qui est vivant, la mère est l'origine du monde... L'amer est dans la mort, et l'amour aussi est dans l'amer...
j'aime être sur la mer, me faire porter par le voilier qui se fait lui même porter par la mer.
Là au milieu de l'océan si j'écris, mon écriture est tout autre, plus libre,plus détachée de mon corps.
Au milieu de l'océan on sait qu'on est presque rien et que la liberté c'est de le savoir en se mesurant à la mer sans l'affronter mais en l'écoutant en anticipant en se faisant humble. j'aime la mer et les sensations fortes qu'elle me donne même si souvent elle me fait peur.
"Homme nul n'a sondé le fond de tes abîmes
Mer nul ne connaît tes richesses intimes"J'aime les deux, la poésie et la mer qui m'est si chère. Quand la reverrais-je enfin ?L'homme et la mer, une histoire d'amour venue du fond des temps , car nous même sommes issus de notre mère, une similitude phonétique qui n'est pas innocente !Claude, Essaouira est le paradis des surfeurs ! et l'on y mange de délicieuses sardines grillées ! Bon week-end du 14 juillet !Je suis ravie que cette image toute bleue te plaise !
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