•  



    C'est sans conteste l'une des plus importantes et des plus belles réalisations de l'architecture civile à la fin du Moyen-Age. La partie la plus ancienne est l'aile ouest , construite à partir de 1499 pour abriter tout à la fois le Parloir aux Bourgeois et l'Échiquier de Normandie (haute cour judiciaire et financière).



    Dès 1508, on entreprit de l'agrandir par un nouveau bâtiment perpendiculaire, le Palais Royal, terminé vers le milieu du XVIe siècle. Entre temps, François Ier avait transformé l'Echiquier en Parlement. Cette aile centrale a reçu un décor des plus extraordinaires. Se détachant sur la pente du toit, on peut admirer de grandes lucarnes et une balustrade hérissées de pinacles, et reliées entre elles par des contreforts ajourés. Au XIXe siècle, le bâtiment sera agrandi vers les rues Jeanne d'Arc et Socrate.


     

     






























    Datant de 1499, ce palais de justice est un des haut lieu de la ville de Rouen. Bati à l'emplacement de l'ancien quartier juif de Rouen, modifié à de nombreuses reprises, gravement touché par les bombardements de 1944, il a été soigneusement restauré depuis.

     

    Le corps central de l'édifice est un mélange de styles gothique et renaissance, dont la construction embrasse presque tout le XVIe siècle. Le décor est plus riche que sur l'aile gothique proprement dite et la ballustrade est radicalement différente.

    L'aile en retour de droite est un pastiche néo-gothique, datant du XIXe S. et remplaçant une ancienne partie de style classique. Egalement néo-gothique est la partie donnant sur la rue Jeanne-d'Arc, avec sa tour d'horloge (1ère photo).




    photos eva baila ©


    9 commentaires

  •  

       

            Rouen est une ville secrète, enveloppée à l’automne de voiles de brume… Beauté froide et mystérieuse, austérité à peine réchauffée par les colombages fardés, et par la flamboyance de ses édifices gothiques lancés vertigineusement vers… l’infiniment gris.


     
            Je te conduirai à la découverte d’un jardin médiéval, petit rectangle engazonné dissimulé dans la ville, au fond d’un passage couvert, cimetière ancien, enclos de galeries décorées d’une danse macabre gardienne des épidémies de peste lointaines et oubliées : L’aître Saint Maclou, dernier charnier du Moyen Age hanté et chanté par François Villon, abrite désormais une Ecole des Beaux Arts.




    « …Quand je considère ces têtes                                                                  
    Entassées en ces charniers,
    Tous furent maîtres des requêtes,
    Au moins de la Chambre aux Deniers,                                                                
    Ou tous furent porte paniers :
    Autant puis l’un que l’autre dire,
    Car d’évêques ou lanterniers,
    Je n’y connais rien à redire.
    Et icelles qui s’inclinaient
    Unes contre autres en leurs vies
    Desquelles les unes régnaient,
    Des autres craintes et servies,
    Là les vois toutes assouvies,
    Ensemble en un tas pêle-mêle
    Seigneuries leur sont ravies,
    Clerc ni maître ne s’y appelle.
    Or ils sont morts, Dieu ait leurs âmes !
    Quant est des corps ils sont pourris.
    Aient été seigneurs ou dames,
    Souef et tendrement nourris
    De crème fromentée ou riz,
    Leurs os sont déclinés en poudre,
    Auquels ne chaut d’ébas ni ris.
    Plaise au doux Jésus les absoudre. »

    François Villon.

     




     

     
























      

    Les matins de novembre, tu verras  surgir du « smog » la cathédrale de Monet, mystérieusement floue et étonnamment impressionniste, telle qu’elle fut peinte depuis l’ancien Bureau des Finances.

     








     















        Avec Flaubert, nous marcherons sur les pas de Charles Bovary, dans la rue Eau de Robec où sa mère vint lui choisir une mansarde d’étudiant. Puis nous suivrons Emma dans ses courses effrontées et ses amours coupables dans la rue St Hilaire.

      




    « Sa mère lui choisit une chambre, au 4ème sur l’Eau de Robec, chez un teinturier de sa connaissance… Dans les beaux soirs d’été, à l’heure où les rues sont vides, quand les servantes jouent au volant sur le seuil des portes, il ouvrait sa fenêtre et s’accoudait. La rivière qui fait de ce quartier de Rouen comme une ignoble petite Venise, coulait en bas, sous lui, jaune, violette ou bleue, entre ses ponts et ses grilles. Des ouvriers accroupis au bord, lavaient leurs bras dans l’eau. Sur des perches partant du haut des greniers, des écheveaux de coton séchaient à l’air. En face, au-delà des toits, le grand ciel pur s’étendait, avec le soleil rouge se couchant. »                                                                  Gustave Flaubert (Madame Bovary)





     

     

     

     
















                                                    









                   

           








     

     

    Tu verras la rue du Rosier, et la rue du Petit Mouton où Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir se sont aimés. Rue aux Juifs, rue Malpalu, Place Saint  Amand.

             



     

    Rouen n’est pas une ville-musée : d’une grande richesse patrimoniale et culturelle, Rouen est vivante et constamment habitée dans son centre historique. Les rues médiévales, les maisons à encorbellement et colombages n’ont pas l’immobilité qu’on peut regretter dans d’autres villes aussi belles, certes, mais moins attachantes parce que figées dans le passé.



    Rue Martainville, l’ancien se reflète magnifiquement dans le nouveau. En architecture, Hier et Aujourd’hui sont en osmose d’une manière remarquable dans cette ville. Place du Vieux Marché, l’Eglise Ste Jeanne d’Arc en est l’exemple parfait. Conçue par Louis Arretche et inaugurée en 1979 elle évoque la coque renversée d’un navire et abrite de superbes vitraux du XVIe S provenant de l’Eglise St Vincent détruite durant la dernière guerre. Ces verrières somptueuses magnifient l’édifice moderne qui, sans elles,  ne pourrait être un lieu de culte aussi rayonnant et aussi favorable à l’élévation de l’âme.

     

     

     

     















    Place de la Pucelle : un joyau de pierre blonde… l’Hôtel de Bourgtheroulde qui fut commandé par Guillaume II Le Roux, Seigneur de Bourgtheroulde et Conseiller de l’Echiquier de Normandie en 1499.





            La construction en pierre, pratiquement réservée à cette époque aux bâtiments publics (religieux ou civils) témoigne de la fortune des Le Roux. Seuls quelques hôtels utiliseront ce matériau au XVIe Siècle.


             
    A sa mort, en 1520, Guillaume III, abbé d’Aumale, hérite de l’hôtel et fait édifier une galerie qui marque l’apogée de la première Renaissance de Rouen. Une frise évoque l’entrevue historique du Camp du Drap d’Or en 1520 entre François 1er et Henri VIII d’Angleterre.


           
     

     

                                                                                            


    Occupé jusqu’en 2006 par le Crédit Industriel de Normandie qui avait succédé au Comptoir d’Escompte Rouennais depuis 1848. Vendu en 2006, l’Hôtel de Bourgtheroulde va devenir un hôtel 4 étoiles qui ouvrira ses portes fin 2008… Rouen… toujours vivante !

    eva baila texte et photos décembre 2007
    ©
     

     

     


    22 commentaires
  •  


    Aux confins du Périgord, de l'Agenais et du Quercy, il ne fallut pas moins de quarante ans pour construire le Château de Bonaguil dont les tours altières et intactes se dressent sur un promontoire entre deux vallons. A l'heure où la Renaissance édifiait des demeures plus raffinées, le baron Béranger de Roquefeuil défia les seigneurs de son temps en bâtissant le dernier château fort de France. 









































    Il intègre les derniers perfectionnements de la défense au moyen de l'artillerie tant pour utiliser celle-ci que pour s'en prémunir.


    Le Donjon est en forme de proue de navire.








































    La barbacane est reliée au château par deux ponts dormants qui franchissent le grand fossé. Ces ponts sont posés sur des piles hautes de dix mètres (soit la profondeur du fossé). Au fond, un petit pont-levis assez étroit, de la largeur d'une passerelle, dessert une porte piétonnière.



    La plus intéressante des tours construites par Béranger de Roquefeuil se situe à l'angle nord-ouest du château, à l'extrémité du grand fossé de l'entrée. Il s'agit d'un énorme cylindre de plus de quatorze mètres de diamètre, haute de trente et dont les murs dépassent les quatre mètres d'épaisseur à la base. Le sommet de cette remarquable tour (l'une des plus belles tours médiévales de France) est couronné d'un chemin de ronde avec mâchicoulis porté par des corbeaux de type breton (en pyramides inversées, avec quatre ou cinq ressauts).

    Cette tour contient sept étages dont les quatre étages supérieurs, non dévolus à la défense, s'éclairent par de magnifiques fenêtre à croisées de meneaux.








































    Hormis la perte de ses charpentes pendant la Révolution Française, le château de Bonaguil est aujourd'hui dans un état de conservation remarquable. Il n'eut jamais à subir d'attaque et fut habité jusqu'à la Révolution.




    Le nom de Bonaguil signifie Bonne aiguille et désigne le site défensif : un promontoire rocheux et escarpé de calcaire urgonien, convenant parfaitement à l'établissement d'un château fort. Ce site est préféré aux éperons proches de plus grande altitude par la présence d'un point d'eau.

    (source : Wikipedia) photos eva baila ©


    13 commentaires


  • La ville de Glanum remonte au Premier âge du fer, et semble associée au dieu Glan (ou Glanis). Les Romains, après avoir vaincu les Gaulois, s'installèrent dans cette ville qui devint Glanum (en latin) et qui connut une période de prospérité, jusqu’au jour où les « barbares » la saccagèrent ; elle fut alors abandonnée, et ses pierres furent utilisées pour construire la ville voisine de St Rémy de Provence.


















































    L'arc de Triomphe se trouve à l'entrée Nord de la ville, sur la bretelle de la voie romaine (Via Domitia) qui venait d'Espagne pour aller jusqu'en Italie. Ce symbole de la puissance et de la gloire romaine a été construit 50 ans après le Mausolée (environ 15 après J-C), entre la fin du règne d'Auguste et le début de celui de Tibère. Il est donc postérieur à celui d'Orange.


    Le mausolée  se trouve un peu à l'extrémité de Glanum dans la nécropole. Il était en évidence sur un lieu de passage : l'entrée de la ville. C'est un monument funéraire privé qui célèbre la mémoire d'une famille gauloise ayant collaboré, en quelque sorte, avec Jules César lors de la conquête de la Gaule. 



    photos eva baila ©

    14 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique