• Arles (Allée des Alyscamps)































    Allée des Alyscamps

    (Cité des Morts)




     

    Où sont les Morts, les pauvres Morts abandonnés des vivants ?
    Ceux que personne ne vient plus fleurir, ceux qui sont oubliés depuis longtemps ?
    Ceux à qui l’on ne parle plus, ceux qui n’ont rien écrit, rien bâti, rien chanté ?
    Ceux qui errent dans les limbes, sans recours, sans espoir, sans amour…

    Et vous, les Immortels, vous les Créateurs de Merveilles, les avez-vous rencontrés ?
    Vous mes amis les peintres, les réchauffez-vous de vos couleurs,  comme vous éblouissez encore les vivants ?
    Vous mes amis les musiciens, pouvez-vous les apaiser autant que vous charmez les vivants ?
    Vous mes amis les troubadours, leur chantez-vous des récits, ainsi que vous faites pour les vivants ?
    Vous mes amis les poètes, les prenez-vous par la main, comme vous me prenez par le cœur ?

    Et toi, Marcello, sais-tu toujours sourire comme tu souriais au bord de la fontaine de Trévii ?
    Toi, Prévert tu ne peux pas avoir cessé de jouer avec les mots, et Boris de jouer du saxo…
    Toi, Federico qui « tiens de l’Ange » plus que jamais, es-tu devenu le Vent poursuivant Preciosa, le même qui emporte les cerfs-volants…
    Et toi, Gauguin qui peignit l’allée des Alyscamps, as-tu fini de souffrir ? Sais-tu enfin d’où tu viens, et où tu vas ?
    Et toi Picasso, es-tu devenu le Minotaure ?
     
    Mirò peint-il toujours des « femmes et oiseaux » ? Dona y ocell, ligne noire, ligne blanche…
    Goya, délivré des cauchemars de la folie, a-t-il enfin trouvé la paix ?
    Est-ce que Matisse caresse ses fulgurants collages bleus ?
    Est-ce que Verlaine est réconcilié avec Rimbaud ?
    Baudelaire est-il abîmé définitivement  dans la mélancolie ?
    Et Lewis Carol a-t-il rattrapé Alice courant après le Lapin Blanc ?
    Balthus est-il encore le « Roi des Chats », et Klimt le Prince du Baiser ?
    Modigliani et Jeanne Hébuterne sont-ils à jamais réunis ?
    Hadrien et Antinoüs s’aimeront-ils pour l’éternité ?
    L’âme fantasque et rebelle de François Augiéras dévale-t-elle les pentes des combes profondes, en  désordre et liberté comme il avait choisi de vivre ?

    Sur quels Champs Elyséens flânez-vous  mes amis ? Dans quel paradis êtes-vous désormais ?


    eva baila (texte et photo ©) 

     

     

     

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  • Commentaires

    37
    Samedi 26 Mai 2012 à 12:45

    Marcello, pour moi, c'est le plus beau : toujours cette douceur dans le sourire... Même dans la vieillesse il avait gardé ce sourire charmeur et si doux, un peu mélancolique

    36
    Samedi 26 Mai 2012 à 10:56
    Un panthéon de l'âme dans l'écrin des tombeaux tellement anciens qu'ils peuvent se peupler de tous nos regrettés.
    Surnage le sourire de Marcello indissociable de la somptueuse volupté d'Anita.
    35
    Mercredi 16 Mai 2012 à 22:06

    Merci Philippe, pour les réponses, rien n'est certain, effectivement !

    34
    Mercredi 16 Mai 2012 à 22:03
    Un très beau texte qui me plait beaucoup.
    Malheureusement on n'aura jamais la réponse à toutes ces questions.
    33
    Mercredi 16 Mai 2012 à 09:31

    Dans l'allée des Alyscamps, des sarcophages... Gauguin et Van Gogh ont représenté cette allée à une période de leur amitié...  Bises Danae, et bonne journée

    32
    Mercredi 16 Mai 2012 à 09:16
    Ton texte est magnifique, chère Eva. On ressent et admire toute la culture que tu possèdes pour écrire cela. L'allée est très jolie, ce sont des gisants que l'on voit ? Passe une bonne journée ! Bises
    31
    Dimanche 13 Mai 2012 à 15:58

    oui et non, tant qu'il reste un seul être pour se souvenir de ceux disparus, ceux-là ne sont pas tout à fait morts...

    30
    Dimanche 13 Mai 2012 à 13:50
    Belle poésie pour dire tous ceux que le courant impétueux du temps a emportés. Hélas ! Hélas ! Que ne pouvons-nous le retenir ou bien revenir sur nos pas ! Il englouti tout, irrémédiablement...
    29
    Samedi 12 Mai 2012 à 00:28

    Oui, l'éternité ainsi, ce doit être un plaisir !!

    28
    Samedi 12 Mai 2012 à 00:27

    Merci beaucoup Noelle... C'est un texte un peu ancien ! Moi aussi j'ai beaucoup aimé Arles. Bises et douce nuit

    27
    Vendredi 11 Mai 2012 à 23:09

    oui, pourvu que la faucheuse me conduise au Paradis des Chats, des Poètes et des Peintres... et tout ira bien ! Amitiés Louis-Paul

    26
    Vendredi 11 Mai 2012 à 22:40
    Je ne sais pourquoi en finissant de lire ton (très beau) texte, j’ai une chanson de Renaud qui m’est revenue à l’esprit :
    Premier et dernier couplet sans (sourire) préjugé de la nature des boissons consommées.

    "Mon bistrot préféré, quelque part dans les cieux
    M'accueille quelquefois aux jardins du Bon Dieu
    C'est un bistrot tranquille où il m'arrive de boire
    En compagnie de ceux qui peuplent ma mémoire
    (...)
    Ils sont bien plus vivants dans ma mémoire au moins
    Que la majorité de mes contemporains
    Si demain la faucheuse vient me prendre la main
    Pourvu qu’elle me conduise au bistrot des copains."
    25
    Vendredi 11 Mai 2012 à 13:36
    Eva , j'adore ! superbe !

    et j'aime me balader dans Arles...

    Bises
    24
    DAN
    Vendredi 11 Mai 2012 à 11:49
    Si j'étais en compagnie de tous ces hommes -"après"-, ma foi je pense que mon côté bavard serait comblé !
    23
    Vendredi 24 Février 2012 à 15:02

    Les Alyscamps qui furent peints par Van Gogh et Gauguin... 

    22
    Vendredi 24 Février 2012 à 14:56

    Merci ma chère Noëlle... oui, ils sont toujours là, et mon billet aussi !! Bises

    21
    Vendredi 24 Février 2012 à 08:20
    J'adore Arles ! et quel beau texte !on les aime , ils sont toujours là, avec nous ....

    Merci Eva, bises
    20
    Vendredi 24 Février 2012 à 08:14
    Une photo qui me rappelle de bons souvenirs : mon premier voyage en France et un joli texte plein de questions auxquelles nul ne répondra.
    Bonne journée, Eva.
    19
    Mardi 24 Février 2009 à 00:09
    Bonsoir Eva... Un bel hommage pour ces auteurs qui doivent rester dans l'histoire du temps et dans les mémoires...superbe... bonne soirée Yann
    18
    Lundi 23 Février 2009 à 02:14
    On ne peut refermer la porte derrière ceux qui ont vécu à tombeau ouvert.... Bonne semaine Eva!..
    17
    Dimanche 22 Février 2009 à 21:12

    On ne pense qu'à ceux qu'on a aimé, et puis à ceux qui ont laissé quelque chose en héritage culturel, scientifique, historique, mais les autres... les anonymes... ceux auxquels tu fais allusion... noyés dans la masse... et dont l'influence cependant est prépondérante...

    16
    Dimanche 22 Février 2009 à 21:00
    Coucou Eva, Un bien beau (et mélancolique) poème. Ca file quelque peu le vertige de penser aux milliards de personnes qui nous ont précédés et dont il ne reste qu'un héritage confus et évanescent. Des intonations, des tournures d'esprit, des façons de faire, d'être et de vouloir.
    15
    Dimanche 22 Février 2009 à 19:24
    Là, je ne peux rien dire.. pas de mots.. que du silence.. dans les allées de mots... clem
    14
    Dimanche 22 Février 2009 à 16:28
    Tout en écriture cet article.... superbe, bravo...
    13
    Samedi 21 Février 2009 à 22:15

    Amitiés à toi Pascale qui nous fait rêver avec des toilettes et des dentelles, et qui nous fait réflêchir à la condition de la femme d'il y a un siècle...

    12
    Samedi 21 Février 2009 à 22:13

    La 1ère fois que j'ai entendu parler des Alyscamps, c'est en voyant une reproduction du tableau de Gauguin (et il me semble que Van Gogh a peint aussi ce lieu). Bises. eva.

    11
    Samedi 21 Février 2009 à 21:07
    merci d'etre venue sur mon blog ,je decouvre le tien avec plaisir Pascale
    10
    Samedi 21 Février 2009 à 21:02
    Habitons à 14 km et découvrons ce lieu à travers ta photographie..en allant voir nos amis bénévoles d'Emmaus cela sera une visite à envisager..du texte il se lit avec plaisir.Bises et amitiès
    9
    Samedi 21 Février 2009 à 18:27

    Bonsoir Samia, tu as raison de les aimer... ils ne doivent pas mourir tout à fait...

    8
    Samedi 21 Février 2009 à 18:26

    Oui, en Arles l'ambiance est belle...

    7
    Samedi 21 Février 2009 à 17:53
    Bonjour Eva, je venais te souhaiter un bon weekend, et je me suis arrêtée à lire ton texte que je trouve sublime, tout l'amour pour ces morts dont l'immortalité se flâne encore dans nos âmes, de ces lecteurs qui lisent toujours leurs écrits. Les livres que j'en ai à la maison, pour ces grands artistes et ces poètes ont vraiment l'âme qui nous parle en les lisant... Je te souhaite un bon weekend et bravo pour ce texte dédié aux grands artistes que ça soit poètes, les peintres, écrivains...gros bisous pour une amie que j'aime lire.
    6
    Samedi 21 Février 2009 à 17:48
    superbe photo !! l'ambiance est belle...
    5
    Samedi 21 Février 2009 à 16:22

    C'est la définition de l'éternité : ils sont vivants tout le temps que les vivants penseront à eux...

    4
    Samedi 21 Février 2009 à 15:55

    Merci Josy, à très bientôt !

    3
    Samedi 21 Février 2009 à 13:58
    bonne journée eva
    2
    Samedi 21 Février 2009 à 12:54
    que c'est profond et très bien écrit... Merci Eva. Josy
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    1
    Samedi 21 Février 2009 à 09:26
    Eva, Tu nous fais faire une bien belle ballade dans le temps... ils sont là tous réunis enfin en paix et toujours vivants immortels puisqu'aimés pour l'éternité! Bonne journée Eva...El duende
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