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Aube (Arthur Rimbaud)
J'ai embrassé l'aube d'été
Rien ne bougeait au fond des palais. L'eau était morte. Les camps d'ombre ne quittaient pas la route du bois.
J'ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit...
[...] Alors je levais un à un les voiles. Dans l'allée en agitant les bras. Par la plaine où je l'ai dénoncée au coq ...
En haut de la route, près d'un bois de lauriers, je l'ai entourée avec ses voiles amassés, et j'ai senti un peu son immense corps. L'aube et l'enfant tombèrent au bas du bois...
Arthur Rimbaud
Tags : poésie
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Commentaires
"je l'ai entourée avec ses voiles amassés, et j'ai senti un peu son immense corps"... Je ne m'en lasse pas... et je me dis : comment Rimbaud -qui ne préférais pas les femmes- a-t-il pu écrire cela ?... Cela qui est d'un tel raffinement dans l'érotisme...
Il en est qui ne seront, même au-delà de la mort, jamais des nuits.
Rimbaud renaît à chaque aube, il est une aube.Quel corps à corps... Une caresse du dos de la main de l'âme à la vie. On se coucherait entre ces phrases sous ta photo Eva... Je vais aller bosser en flottant 10 cm au dessus du sol, j'espère que la poussière d'étoiles s'éparpillant derrière moi sera invisible, je n'aime pas me faire remarquer.
Merci..."sympa" ?... heu... divinement sensuel "je l'ai entourée avec ses voiles amassés, et j'ai senti un peu son immense corps."
Très sympa ce bout d'arbre "compact" du levant !
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oui, Lorca aussi écrivait parfois "comme si"... C'est du talent, et une très grande sensibilité...