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    Lettre d'Ulysse à une sirène.

     

     

    Ma chère Sirène, 

    J’ai lu votre lettre avec beaucoup d’attention, et un peu d’émotion, et mon « cœur endurci » s’est presque attendri jusqu’à ce que j’en arrive au dernier tiers de votre très belle missive. A cette ligne où vous écrivez « Mais je suis arrivée ! » Où donc pensez-vous être arrivée chère Nathalie ? Comment donc imaginez-vous être « insinuée » dans mon esprit au point de devenir « tornade » ?

    Vous avez en effet, (j’aurais mauvaise grâce à le nier), vous avez « chamboulé » tout en moi… pendant un certain temps ! Pendant un certain temps, vous avez été ma « magicienne, mon double, mon âme sœur »… Mais détrompez-vous chère Nathalie, tout fut assez rapide : les hommes sont ainsi faits qu’ils sont toujours enclins à se laisser séduire par la première fée qui passe ! Sachez ma chère, que j’aime tant la séduction que je gratifie chacune du même « regard intense et passionné », que j’ai pour chacune les mêmes mains tendres, « chaudes et grandes » … et jusqu’aux mêmes mots chuchotés à leur oreille, puisque les mêmes mots induisent les mêmes émois…

    Sachez ma chère, que plus que l’amour, j’aime l’idée de l’amour… plus que l’amour… mais bien moins que ma liberté !...

    De la même façon qu’Ulysse retourne immanquablement vers son Ithaque abandonnant Calypso à ses regrets, Circé à ses sortilèges, Nausicaa à son royaume, j'en reviens toujours à mon île de solitude… vous abandonnant à votre fantasme préféré de femme à la fois moderne et romantique : l’illusion d’avoir choisi votre vie, et d’avoir laissé une trace durable dans la mienne.

    Sachez ma chère, qu’il n’y a point de souvenir qui ne s’efface, et qu’il n’y a point d’amour heureux, sachez que je n’appartiens à personne, pas même à vous qui voulez y croire. Sachez  qu’il ne suffit pas de rêver pour que naissent les sortilèges…

    A bientôt peut-être, chère sirène, pour une autre traversée...

     

    Idéalement vôtre,

    Ulysse

     

    (eva, texte et photo) Réponse d'Ulysse à Nathalie G.


    13 commentaires

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    eva

     

    Ce blog compte aujourd'hui 1677 billets, si je manque parfois de temps ou d'inspiration, je rappelle à mes amis visiteurs qu'ils peuvent toujours retrouver les articles par catégorie, ou plus simplement en se servant du petit moteur de recherche dans la colonne de droite, ou bien au gré des tags ...

    eva

     


    17 commentaires
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    Monsieur,

     

    Vous m'écrivez : "Je range l'amour parmi les religions, et les religions parmi les plus grandes bêtises où soit tombée l'humanité", et puisque l'amour est un peu religion, je pense la même chose que vous, et ne suis point choquée par vos propos.

     

    Comme vous, j'adore la beauté sous tous ses aspects, et selon vos termes, je suis comme vous, une gourmande enthousiaste, une gourmande solitaire qui mange pour sentir les exquises sensations des nourritures saines, pour percevoir les saveurs diverses, les arômes légers, les parfums fugitifs d'aimer...

     

    Comme vous je pense que "les sentiments sont des rêves dont les sensations sont des réalités" et comme vous je suis "une espèce d'instrument à sensations  que font résonner les aurores, les crépuscules, les nuits, et autre chose encore..." et j'aime les hommes du même amour que j'aime l'herbe, les rivières, la mer... En ceci nous sommes semblables, et comme vous me l'écrivez, je vous connais plus que je ne le dis, je vous ai deviné assez bien et cela seul me suffit !

     

    Je ne peux pas croire que vous n'aimiez pas Venise, vous qui voyagez avec tant de plaisir... Je vous soupçonne seulement de n'avoir point le désir de vous embarrasser d'une femme à Venise...

     

    Ne soyez pas surpris Monsieur : je suis écrivain, sculpteur, femme fatale... autant dire "courtisane" ! Si l'on était encore au Moyen Age, je serais brûlée sur la place publique !

     

    J'adore ce que vous écrivez, j'adore votre façon de disséquer vos contemporains à la ville ou à la campagne, d'une plume froide (certains diront "cruelle"), j'adore votre style concis et ciselé à merveille...

     

    Je ne serai pas à la première de Nana, et je ne vous obligerai point à m'enlever ! Pour quoi faire ? Si nous nous déplaisions à la première minute ? Je suis convaincue que vous en savez autant de moi que moi de vous...

     

    Baisez-moi autant que vous souhaitez... le bout des doigts !

     

    réponse fictive de Gisèle d'Estoc à Guy de Maupassant.

    eva, le 18 juillet 2014

     

    http://blogs.rue89.nouvelobs.com/la-lettre-du-dimanche/2014/07/13/lettre-de-maupassant-jaime-la-chair-des-femmes-du-meme-amour-que-lherbe-233239

     

    arton464.jpg

     

     

     


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