• Boubat

     

    Tu marchais lentement dans la rue devant moi, et je t’ai dépassé…

    Sans te regarder, sans me retourner…

    Il faisait froid et je sentais ton regard comme un rayon ardent  sur mes chevilles,

     

    Tu ne regardais que mon dos, et le manteau qui dansait sur mes jambes,

    Sous le halo de mes cheveux insoumis, je me sentais belle parce que la pluie avait cessé,

    et que tu me voyais bouger dans la lumière,

    Je me sentais légère parce que tu me suivais, et cette joie me portait devant toi…

     

    Je marchais dans la rue devant toi, sur le miroir de la pluie…

    Brusquement j’ai fait volte face et je t’ai heurté,

    A contre jour tu ne m’as pas reconnue…

    Je t’ai heurté, et tu as posé tes mains sur mes bras en t’excusant,

    J’attendais tes mains, je les espérais comme des oiseaux,

     

    Tu ne m’as pas reconnue parce que tu ne pensais pas à moi…

    Dans la rue, tu suivais juste une femme que tu ne connaissais pas…

    Et j’ai goûté victorieuse, le rayon désirant de tes yeux,

    Comme une voleuse, comme une fraudeuse, j’ai cueilli tes yeux…

    eva ©

    photo Edouard Boubat, Paris 1946

     

     

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  • Commentaires

    20
    Vendredi 1er Mai 2015 à 10:26

    @ El Duende : bien sûr tu es normale... c'est moi qui ne le suis pas... (moi je suis une incorrigible machine à fantasmer)

    19
    El duende
    Vendredi 1er Mai 2015 à 00:42

    Eva, toujours aussi sensuelle ! C est magnifique et c'est tout toi! Je souris car je n'aurais jamais pu écrire un texte pareil... Je n'ai jamais éprouvé ce besoin... Est- ce que je suis normale, docteur? :-)

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    18
    Jeudi 30 Avril 2015 à 11:37

    Un beau récit, plein d'amour et de miroitements subtils. Et bien sûr, Boubat que j'adore.

    17
    Jeudi 30 Avril 2015 à 10:03

    texte parfait et photo sublime !

    16
    Jeudi 30 Avril 2015 à 01:24

    J'adore la silhouette. On se glisse si facilement dans tes mots Eva. Douce nuit.

    15
    Mercredi 29 Avril 2015 à 10:37

    Boubat/Eva...çà rime bien pour un beau texte et une belle photo! Merci et bises.

    14
    Mercredi 29 Avril 2015 à 09:40

    Evamoney il ne suivra que nous !

    Bisous

    13
    Mardi 28 Avril 2015 à 22:56

    L'image est belle et ton texte sa-vou-reux!

    Bonne fin de soirée chal-heureuse!

    12
    Mardi 28 Avril 2015 à 19:56

    très belle cette histoire

    A bientôt

    11
    Mardi 28 Avril 2015 à 15:07

    Noëlle... qui pourrait résister au charme de Robert de Niro ?... il va avoir de l'exercice à nous suivre toutes dans la rue !  :-))))

    10
    Mardi 28 Avril 2015 à 15:01

    Je dis oui aussi smile pour Robert de Niro...

    Quel beau billet Eva !

    Boubat , tes mots , magnifique !

    Je t'embrasse

    9
    Mardi 28 Avril 2015 à 14:25

    @ Francesco : oui, je veux bien être suivie dans la rue par Robert de Niro !... :-))  je te laisse le choix de la comédienne... si tu veux faire le distrait qui ne reconnait pas cette silhouette familière... 

    @ Nikole : toujours entretenir le mystère !... 

    @ Malaura : merci pour tes mots très gentils qui me touchent.

     

    8
    Mardi 28 Avril 2015 à 13:32

    Un poème à l'élan très cinématographique, une histoire à l'allure sensuelle, mystérieuse, et tellement féminine... un charme intense, prenant, que l'on sent à fleur de peau… tes mots et l'image de Boubat, s'enlacent jusqu'à l'osmose… Une page "d'haute écriture".

    Claude Lelouch en aurait été fasciné… Merci Eva!

    PS. qu'en pense tu de Robert De Niro et de Fanny Ardant, pour l'interprétation cinématographique de ton petit chef-d'œuvre? 

    7
    Mardi 28 Avril 2015 à 10:14

    Un beau texte. Une photo splendide. Lumière, poésie et flamboyant mystère.

    6
    Lundi 27 Avril 2015 à 20:29

    Une beauté ce billet Eva ! Je ne saurais dire ce que je préfère le plus de la photo magnifique de Boubat ou de ces mots profonds et vibrants ! Les mots m'ont à ce point troublée que j'en ai presque oublié la photo... Bonne soirée 

    5
    Lundi 27 Avril 2015 à 18:18

    Photoem, j'ai vraiment aimé ce contre-jour éblouissant, Boubat est un virtuose de la Lumière.

    Grandmistral, merci d'aimer... les femmes sur lesquelles "on" ne se retourne pas doivent "dépasser" pour séduire...

    Dan, Boubat m'inspire toujours...

    Wolfe, ah si c'était aussi facile de faire la photo !..

    4
    Lundi 27 Avril 2015 à 16:28

    Bonjour

    Superbe texte!

    Bisous

    3
    DAN
    Lundi 27 Avril 2015 à 12:32
    Quand deux talents se conjuguent, ça donne ce billet !
    2
    Lundi 27 Avril 2015 à 11:44

    Plein soleil sur la glorieuse certitude de la Femme.......et c'est brûlant de séduction!   Un palpitant duo encore .....photo et texte.        

     

    J'aime.    

    1
    Lundi 27 Avril 2015 à 10:13

    Bonjour Eva.   Il y a le son des pas qui résonnent sur le bitume mouillé dans la photo et ton poème.  

    Le contre jour se marie merveilleusement avec le blanc et noir, c'est en cela qu'il est éblouissant jusqu'à rendre aveuglant.

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