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          Trois camarades, frères d'armes pendant la résistance, attachés au même idéal de justice et de progrès social, célèbrent la fin de la guerre et la chute du fascisme en Italie. Gianni termine ses études de droit à Rome, Nicola enseigne dans un lycée de province, Antonio se retrouve modeste brancardier-infirmier. C'est une période d'espoir et d'euphorie.

     

    Tous trois, à des périodes différentes vont aimer Luciana, aspirante actrice. 

     

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          "Nous voulions changer le monde, c'est lui qui nous a changés" 

     

    C'est Antonio, le prolétaire, qui restera le plus fidèle à ses convictions, à son idéal, à son amour. Nicola, l'intellectuel, abandonne femme et enfant poursuivant des rêves chaotiques d'écriture et de critique de cinema, Giani avocat en quête de clients, épouse la fille d'un grossier parvenu. Le hasard les feront se rencontrer à nouveau, mais ils ne sauront plus se parler... La communication entre eux est devenue bien différente de celle de leur jeunesse.

     

    Le film de Scola entérine les défaites d'une génération tout en rendant hommage à l'art populaire du cinema qui a su refléter les espérances de toute une nation. Par ailleurs c'est un film très féministe, il fait la part belle aux femmes : elles seules restent en prise avec la réalité. 

     

    1977 : césar du meilleur film étranger et du meilleur réalisateur pour Ettore Scola. avec Vittorio Gassman, Stefania Sandrelli, Nino Mangredi, Stefano Satta Flores, Giovanna Ralli, Aldo Fabrizi.


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  • Les ailes du désir

     

    C’est l’histoire d’un ange qui tombe amoureux d’une trapéziste. Alors, il veut vivre comme un simple mortel… Il veut avoir faim d’elle, se rassasier d’elle, avoir peur pour elle, être heureux par elle… Aimer ! Vivre !.. 

     




     


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     Regarder un film d'Antonioni, c'est comme lire un livre, il y a des pages peut-être un peu "lourdes", mais ce sont les plus belles..." Il faut que le spectateur se laisse aller au rythme de l'histoire qui n'est pas un rythme extérieur mécanique, mais un rythme intérieur, une série d'états d'âme..."

     

     

     

    La première lettre : "Dans la pénombre, ta peau si chaude et douce, je voulais l'embrasser, mais j'avais peur de te réveiller...Sur ton visage, j'ai vu une pure et belle expression m'offrant la perspective de ma vie entière, toutes les années à venir et toutes les années passées..., c'était la chose la plus miraculeuse : sentir pour la première fois que tu avais toujours été mienne...que cette nuit se prolongerait toujours, unis dans notre chaleur et notre pensée, notre Futur... A ce moment je réalisai combien je t'aimais Lidia. Je saisis avec intensité de l'émotion  que rien ne pourrait détruire cet amour, excepté l'apathie de l'habitude..." 

    Et aussi : chez Francesco


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    Fellini n'aimait pas Casanova, aussi la genèse du film fut-elle longue et laborieuse. Fellini menait de front plusieurs projets et le Casanova était pour lui une vraie difficulté en raison de cette aversion qu'il avait pour le personnage. Les divers éléments de la biographie de Casanova sont respectés mais ils ne figurent dans le scénario que d'une manière symbolique. Contrairement à ce qui fut dit par certains critiques, Fellini n'a pas ridiculisé Casanova qu'il a dépeint comme un érudit, un lettré, un scientifique aussi. Mais c'est un solitaire et un homme fasciné par les femmes.

     

    "Le Casanova de Fellini" n'a qu'une parenté lointaine avec l'auteur des "Mémoires de Casanova". Fellini fait allusion brièvement à l'emprisonnement de son héros sans qu'on sache vraiment la cause de cet emprisonnement et les modalités de l'évasion des "plombs". Toute l'importance de cet épisode réside dans la façon dont Fellini montre l'extrême dénuement du reclus dans une cellule grise, humide et froide, en position foetale (à cause de l'étroitesse de la cellule) et l'étrangeté irréelle de cette évasion.

     

    Le plus extraordinaire chez Casanova n'est pas sa laideur, on sait depuis toujours que la séduction n'est pas seulement affaire de beauté, mais plutôt le regard posé sur chacune et les mots adressés à toutes, (probablement les mêmes mots pour toutes !). Un regard aqueux, liquide, qualifié de "spermatique" plein de mystère, et les paroles dites par Casanova flottent en poésie, plongeant les femmes, toutes les femmes (même les plus avisées) dans une étrange dépendance.

     

    Il les séduisait toutes, et toutes tombaient en pamoison ! Les jeunes, les vieilles, les belles, les laides, les sottes, les savantes... et même... une automate ! Les scènes érotiques ou pornographiques ne le sont pas puisqu'elles sont réduites à l'expression purement mécanique de l'acte sexuel : un acte charnel désincarné en quelque sorte... à l'exception toutefois de la séduction de la poupée mécanique (scène de la vidéo ci-dessus). Raffinement paradoxal qui ajoute encore au charme étrange de ce film.

     

    La scène de l'automate est pure invention de Fellini mais c'est la plus belle des scènes érotiques, parce que la plus poétique et la plus onirique. Casanova d'abord repoussé par cette poupée mécanique, déploie tout son savoir-faire, toute sa douceur pour réussir à la tenir dans ses bras le temps d'une danse... C'est très émouvant, on comprend alors, combien, plus que l'amour, Casanova aime "l'idée de l'amour"... Aimer sans même pouvoir imaginer qu'on ne puisse pas être aimé en retour, aimer en oubliant que cet amour-là sera purement imaginaire, fictif... Aimer le rêve... aimer jusqu'à se convaincre que l'objet prendra vie... Et puis, casser le jouet. La scène se termine d'une façon cynique et toute symbolique puisque la poupée désarticulée est délaissée après l'accomplissement, exactement comme celles bien vivantes, mais réduites à la condition d'objet...

     

    "Le Casanova de Fellini" est un film qui se déroule comme un rêve... au milieu des miasmes de la lagune, au rythme léger mais lancinant et obsessionnel des notes de Nino Rota. Casanova vieux et raillé, exilé, garde en mémoire les vers des poètes qu'il a aimés et tant admirés. Il termine sa vie dans la bibliothèque d'un protecteur compatissant. Et le vieux Casanova se souvient de sa jeunesse agitée, de sa vie d'aventurier, lui, le solitaire, le paria de l'amour et de la famille, une dernière fois, aux portes de la Mort, il rêve de Venise... "Reverrai-je ma ville, reverrai-je Venise ?" et dans ce rêve ultime, il danse une dernière fois avec la poupée mécanique de sa jeunesse...

     

    eva, le 6 novembre 2012.


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