• Complainte de Vincent (Jacques Prévert)

     



































    A Arles où roule le Rhône
    Dans l'atroce lumière de midi
    Un homme de phosphore et de sang
    Pousse une obsédante plainte
    Comme une femme qui fait son enfant                           Dans la chambre où l'édredon rouge
    Et le linge devient rouge                                            D'un rouge soudain éclatant
    Et l'homme s'enfuit en hurlant                                   Mélange ce rouge si rouge
    Pourchassé par le soleil                                             Au sang bien plus rouge encore
    Un soleil d'un jaune strident                                      De Vincent à demi mort
    Au bordel tout près du Rhône                                      Et sage comme l'image même
    L'homme arrive comme un roi mage                               De la misère et de l'amour
    Avec son absurde présent                                           L'enfant nue toute seule sans âge
    Il a le regard bleu et doux                                          Regarde le pauvre Vincent 
    Le vrai regard lucide et fou                                        Foudroyé par son propre orage
    De ceux qui donnent tout à la vie                                 Qui s'écroule sur le carreau
    De ceux qui ne sont pas jaloux                                    Couché dans son plus beau tableau
    Et montre à la pauvre enfant                                      Et l'orage s'en va calmé indifférent
    Son oreille couchée dans le linge                                  En roulant devant lui ses grands tonneaux de sang
    Et elle pleure sans rien comprendre                              L'éblouissant orage du génie de Vincent
    Songeant à de tristes présages                                    Et Vincent reste là dormant rêvant râlant
    Et regarde sans oser le prendre                                   Et le soleil au-dessus du bordel
    L'affreux et tendre coquillage                                     Comme une orange folle dans un désert sans nom
    Où les plaintes de l'amour mort                                   Le soleil sur Arles
    Et les voix inhumaines de l'art                                    En hurlant tourne en rond.
    Se mêlent aux murmures de la mer
    Et vont mourir sur le carrelage                                                  Jacques Prévert
                                                                                                                                         (A Paul Eluard, Paroles)

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  • Commentaires

    22
    Philippe & Chris
    Vendredi 8 Août 2014 à 18:02
    Merci..tout simplement..
    21
    batista 894
    Vendredi 8 Août 2014 à 18:02
    Elève en 5ème, je n'ai toujours pas compris le lien entre van gogh et Prévert.
    20
    Marie
    Vendredi 8 Août 2014 à 18:02
    Ce portrait me fait penser à mes années au collège. J'ai essayé de reproduire ce chef-d'oeuvre à maintes reprises, en vain... :(
    19
    Vendredi 20 Septembre 2013 à 19:36

    Copier les Grands est l'un de mes passe-temps favoris, mais jamais, jamais je ne me suis aventurée à copier Van Gogh... c'est trop périlleux, sa peinture est trop vivante...

    18
    Samedi 14 Septembre 2013 à 11:45

    c'est ce Van Gogh qui m'a touchée... Il traduit si bien tout ce que Vincent a été toujours...

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    17
    Samedi 14 Septembre 2013 à 11:27
    Je viens d'aller sur son site ! superbe !
    Merci Maïa
    Bises, bonne journée avec ou sans ordi ?
    16
    Samedi 14 Septembre 2013 à 09:57

    Vincent m'a toujours bouleversée... J'ai toujours eu envie de le prendre dans mes bras...

    15
    Samedi 14 Septembre 2013 à 09:55

    oui c'est un peintre génial, génial et bouleversant. Va voir ça :

    http://www.galerie-creation.com/tableau-vincent-toile-peinture-lhuile-vincent-p-20659.html

    clique sur l'image pour la voir en grand

    14
    Samedi 14 Septembre 2013 à 09:54

    oui, Van Gogh ne recherchait pas la célébrité à tout prix, il voulait juste peindre, et survivre... et il a été crucifié par sa peinture... Je vais te montrer un lien qui exprime vraiment ça :

    http://www.galerie-creation.com/tableau-vincent-toile-peinture-lhuile-vincent-p-20659.html

    une fois là-bas, tu cliqueras sur l'image pour voir le tableau en grand... Tu verras, c'est saisissant et génial

    13
    Vendredi 13 Septembre 2013 à 19:50
    Je les aime , merci Eva
    Bouleversante la vie de Van Gogh ,j'ai aimé ses lettres à son frère Théo , il va lutter toute sa vie pour pouvoir survivre...
    12
    DAN
    Vendredi 13 Septembre 2013 à 19:11
    Ah Van Gogh, quel peintre génial, certes je ne pourrais en parler comme le fait Prévert, mais ça n'empêche pas d'être sensible à sa peinture !
    11
    Vendredi 13 Septembre 2013 à 10:34
    Eva tu puises dans des sources où j'ai bu à plus soif.........
    bisou "guideuse" en poésie et belle journée.
    10
    Vendredi 20 Février 2009 à 14:15

    Bonjour Batista, Prévert aimait Van Gogh comme moi, blogueuse inconnue aime Van Gogh ! J'aime Van Gogh comme un frère de misère, et je suis émue par son génie, par sa folie, et par sa solitude, je l'aime comme j'aime Goya, Picasso, Miro, Baudelaire, et Prévert, et tant d'autres, je les aime pour leur humanité, je les sens proche de moi par delà la mort... Continue à lire les poètes et regarder les oeuvres des artistes, ils sont (comme les musiciens) des visionnaires extraordinaires, ils sont le sel de la terre...

    9
    Mardi 25 Novembre 2008 à 17:06
    http://www.evene.fr/livres/livre/claudie-gallay-les-deferlantes-34563.php : Tu cites souvent PREVERT,j'ai lu que tu étais en Normandies.As- tu lu "Les déferlantes" de Claudie GALLAY.Si non je penses que tu aimeras.
    8
    Vendredi 21 Novembre 2008 à 22:44

    Comme je l'ai déjà dit, Vincent n'est pas mon préféré, mais c'est toujours celui qui me bouleverse le plus. Et ce poème de Prévert est aussi bouleversant.

     Bises à toi El Duende.

    eva.

     

     

    7
    Vendredi 21 Novembre 2008 à 22:38

    Moi aussi je les aime... Bonne nuit Marithé.

    6
    Vendredi 21 Novembre 2008 à 20:16
    Surprenant ce poème de Prévert, qui s'accorde merveilleusement à la peinture de Van Gogh. On sentirait presque la transe du poète qui ressuscite par la force de l'imagination la scène possible...et puis cette enfant, cette enfant qui ne l'est pas vraiment...ce milieu si sordide...Quand la souffrance se fait art.
    5
    Jeudi 20 Novembre 2008 à 20:07
    Tu nous présentes aujourd'hui deux artistes et deux œuvres que j'aime beaucoup Bonne soirée
    4
    Jeudi 20 Novembre 2008 à 19:33

    Vincent a peint l'église d'Auvers du côté du chevet. J'ai pris une photo de l'église de mon village qui rappelle ce tableau de Vincent. Merci de ton passage Marithé.  

     

    3
    Jeudi 20 Novembre 2008 à 19:32

    J'espère que votre amie à tous deux est hors de danger. Amitiés. eva.

     

    2
    Jeudi 20 Novembre 2008 à 18:47
    mon peintre préféré ...j'habitais près d'auvers sur oise ...bonne soirée ...
    1
    Jeudi 20 Novembre 2008 à 18:38
    Bonsoir ,nous pouvons ce soir consacrer du temps a la lecture des blogs ,le commentaire de Dominique est intéressant car il entraine beaucoup de questions et nous incite à vouloir en savoir plus et à rechercher la réponse ,elle est surement sur le net..L'article sur la vallée du Lot est un moment agréable "Fruits gorgés de soleil dans la corbeille de mes mains"...La complainte de Vincent ,je ne commenterais pas de peur de sombrer dans la platitude tellement nous aimons ,ce commentaire tout simplement pour vous remercier de faire de' votre blog à sa lecture et sa vision un agréable moment de détente (pensée sincère)Bonne soirèe ,amicalement Christel et philippe)
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