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Correspondances (Charles Baudelaire)
La nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres corrompus, riches et triomphants,
Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.
Charles Baudelaire (Spleen et Idéal)
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Commentaires
13Phil Et ChrisVendredi 8 Août 2014 à 19:14Beauté d'un texte et calme beauté inspirée par les photographie....merci Bises et amitièsRépondreUne belle forêt , cela me fait plaisir d'en voir une sans dommage . A+came, poésie, nature ! merci pour cette petite balade douce journée à toi !Je ne sais ! Par contre il disait que ce que ce qui est difficile dans le voyage, c'est le voyage ! On peut comprendre quand on sait dans quelles conditions on voyageait à son époque...
Il avait règlé le problème avec la poésie : le voyage sans le voyage...
On peut élargir la formule : ce qui est difficile dans la vie, c'est la vie quotidienne (règlons le problème : la vie sans le quotidien, la vie en rêvant...)Encore ces cathédrales végétales, magnifiques! Qu'aurait-il bien pu écrire, Charles (il me permettra de l'appeler par son prénom, compte tenu des heures, des années que j'ai passées dans ses draps de vers...) , en ce début de XXIè siècle?Baudelaire est un magicien du verbe, un magicien de la prosodie, un magicien tout court, il nous transporte dans des univers extraordinaires... (de musique, de sons, de visions)
Je ne suis pas vraiment capable d'apprécier ce texte à sa juste valeur, ce que je sais, c'est que la première photo me fait voyager dans l'enfance lorsque couché par terre après une cueillette ou un pique nique en forêt de fontainebleau on s'amusait à regarder le ciel à travers les arbres. C'est vraiment beau, reposant, çà donne envie de croire en la bonté, çà donne de l'espoir.Oh Jaouad ! tu m'épates... j'ai lu déjà ce que tu cites, mais moi, je suis incapable de dire à quel poème tu te réfères... Le seul poème que j'ai essayé de retenir par coeur c'est l'Invitation au Voyage, et je ne vais jamais plus loin que la 1ère strophe...
Pourtant j'aime Baudelaire : c'est sans doute celui qui me ravit le mieux dans tous les sens du mot : celui qui me donne le plus de plaisir, et celui qui m'emporte le plus loin dans l'imaginaire...Magnifique Baudelaire. Ce poème sonne comme un hymne. Je retiens de lui ces mot. S'adressant à ses lecteurs, il leur recommandait de "s'énivrer toujours" ... "de vin, de poésie ou de vertu, à votre guise".
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