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Défense de savoir (Paul Eluard)
Ma présence n'est pas ici.
Je suis habillé de moi-même.
Il n'y a pas de planète qui tienne
La clarté existe sans moi.
Née de ma main sur mes yeux
Et me détournant de ma voie
L'ombre m'empêche de marcher
Sur ma couronne d'univers,
Dans le grand miroir habitable,
Miroir brisé, mouvant, inverse
Où l'habitude et la surprise
Créent ennui à tour de rôle.
Paul Eluard (Défense de savoir, 1928)
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Commentaires
Peut-être est-ce la fatigue ? Avec toi tout s'éclaire, mais je dois dire que j'ai du mal à rentrer dans ce poème...:-))A vrai dire j'ai hésité entre deux poèmes : celui-ci et un autre qui parlait d'amour ! (du même auteur) et je me suis dit que El Duende me trouverait vraiment trop romantique (incorrigible romantique) et c'est pour toi que j'ai choisi celui-ci... Il exprime exactement ce que tu viens de dire sur "les mots d'amour"... Relis-le bien... Tu verras que Eluard est dans le même état d'esprit : "je suis absent, la clarté existe sans moi...l'ombre m'empêche d'avancer, et pourtant, dans le grand miroir "brisé" c'est l'habitude et la surprise qui me font chercher une diversion, mais qui cependant suscitent l'ennui (à tour de rôle)... J'adore ce poème qui évoque la lassitude et la mélancolie (Baudelaire aurait appelé cela le Spleen)
Allez, je te le dis... je ne comprend rien à ce poème...:-))
Alors tu dois pouvoir m'expliquer ?Merci pour ces vers d'Eluard que j'aime beaucoup, bien accompagnés par la photo !
Carole, de la communauté "liberté photo et picturale"Un ciel magnifique avec le contre jour de la basilique !
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oui, ce doit être la fatigue, parce que tu nous en fais partager de bien plus abstrait... C'est étrange tu vois, la sensibilité varie suivant l'instant et les circonstances...