• Domme ou l'essai d'occupation (François Augiéras)

     

     Domme, Porte des Combes 1

     

    Domme, Porte des Combes

    "La porte des Combes doit son nom au fait qu'une belle arche ogivale, encore solidement étayée par de lourdes murailles, à l'extrémité d'une ruelle à forte pente, donne soudain sur des combes qui, en ancien français, signifient des ravins, des trous de verdure. Pas un chemin au-delà de la porte. Rien que la verte campagne. Un simple sentier, au plus épais de hautes herbes encore mouillées de rosée matinale, descend rapidement vers de vieux potagers, à la limite d'un total abandon. A l'ombre de la pierre grise sur laquelle Domme est bâtie, on découvre de très anciennes petites carrières froides et noires, servant présentement à serrer les outils, les barils, le fourrage.

     

    Domme, Porte des Combes

     


    De très profondes combes, au coeur d'une puissante jungle, d'un vert intense sous le ciel d'un bleu royal aujourd'hui. Une jungle, avec ses figuiers centenaires, ses antiques murettes de pierre, ses taillis de bambous arrosés d'un ruisseau coulant d'un trou dans les remparts. L'endroit paraît rarement fréquenté des humains; j'y suis seul en compagnie des oiseaux, des serpents...
    ... C'est, à Domme, un paradis dont j'aurais pu découvrir depuis longtemps l'existence, loin des falaises et de la rivière qui m'attiraient sans cesse. Pourquoi donc ne suis-je jamais venu par ici ? Un jardin de l'Eden ! C'est pour moi une découverte et un ravissement, à chacun de mes pas qui me conduit toujours plus bas, de jardins en jardins oubliés, envahis par la puissante végétation du milieu de l'été."

    François AUGIERAS in Domme ou l'Essai d'Occupation (Les Cahiers Rouges - Grasset)

     

    Domme, la Dordogne

    photos eva 2008

    « Promenade...J'ai été en cruelle douleur (La comtesse de Die) »

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  • Commentaires

    22
    etienne27
    Vendredi 8 Août 2014 à 18:37
    Un village que j'ai beaucoup aimé visiter, ton reportage réveille mes souvenirs de ce lieu si attachant !
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    21
    Mercredi 8 Juin 2011 à 08:54

    Ce qui est important dans le voyage, c'est la rencontre des autres... Ceux qui sont là... et ceux qui n'y sont plus, mais dont l'esprit imprègne encore les lieux... 

    20
    Mercredi 8 Juin 2011 à 08:09
    Chère Eva, il m'est arrivé adolescent de "faire" tous les lieux évoquant Barbey d'Aurevilly, ses lieux de vie et ceux où il situait ses personnages romanesques. Enfin presque tous, me manquait Bourg-argental où ce situe "ce qui ne meurt pas".
    J'ai parcouru tout le Paris Lautréamontien ma vieille édition des "chants de Maldoror" à la magnifique et précise préface pour une visite de son nomadisme de pauvre fils de famille, de même à Pau. Mais je ne suis pas allé à Montévidéo ni même à Tarbes.
    Ilmanque toujours une ou plusieurs cases à l'approche d'autrui.
    l'essentiel est l'approche de l'âme, mais pour cela tu t'y entends à merveille.
    Pour Semprun, il faudra reprendre le bâton de pèlerin...
    19
    Mardi 7 Juin 2011 à 23:34

    C'est un vrai réflexe chez moi... C'est presque automatique : à Rouen j'ai suivi Emma Bovary, à Etretat, j'ai suivi Maupassant... à Domme j'ai suivi Augiéras, à La Roque Gageac j'ai suivi Placet... Quand "j'entre" dans un livre, je n'ai de cesse de m'identifier au personnage, ou à l'auteur, ou aux deux... Imagine un peu ce que j'éprouve en lisant Gide... qui a tellement voyagé, et tellement aimé tous ces lieux envoûtants du bassin méditerranéen et d'Afrique du Nord...

    18
    Mardi 7 Juin 2011 à 19:37
    Quelle belle démarche, et qui dit tant de toi...
    17
    Mardi 7 Juin 2011 à 19:15

    Je connaissais Domme depuis 1970 et j'y suis revenue pour suivre les pas d'Augiéras... avec beaucoup d'émotion... J'ai marché et photographié avec le souvenir de ses mots... Ce fut ma façon à moi de ne point l'abandonner davantage...

    16
    Mardi 7 Juin 2011 à 18:58
    "serrer" les outils.
    Cette ancienne façon de dire "ranger" me ramène aussi à mon enfance, en Béarn chez mes grands parents.
    Quelle belle harmonie entre texte et illustrations.
    15
    Mardi 7 Juin 2011 à 05:59
    Je plonge dans tes paysages et j'apprécie!
    14
    Mardi 7 Juin 2011 à 00:17

    Je pense que tu as dû le visiter (comme moi) quand il n'était pas encore envahi par les touristes...

    13
    Lundi 6 Juin 2011 à 19:46
    Je suis contente que tu aies poursuivi cette promenade en compagnie de François Augieras que je ne connaissais pas avant de l'avoir découvert dans un de tes billets précédents. Merci.
    12
    Lundi 6 Juin 2011 à 09:34
    Un superbe panorama, dommage que la lumière soit faiblarde. Bonne journée.
    11
    Dimanche 5 Juin 2011 à 19:29

    Augiéras était un homme presque sans racines... Il cherchait dans ce pays (comme il l'avait cherché aussi en Algérie, puis en Tunisie et en Grèce sur le Mont Athos) des attaches impossibles, des origines vaguement imaginées... Il se cherchait partout et ne s'était trouvé nulle part... Il est mort très seul parce qu'il s'est voulu très seul... Seule la nature sauvage l'a accueilli parce qu'elle seule est généreuse et sans préjugé... 

    10
    Dimanche 5 Juin 2011 à 17:00
    Hé bien ce paradis d'antan, d'autres semblent l'avoir découvert depuis puisque les champs sont cultivés.:-))
    En tous cas, cette émotion décrite là, cette impression de paradis originel sont dues à la vision de la nature vierge, ou redevenue telle parce qu'abandonnée des hommes. Tout un chacun peut, au moins une fois dans sa vie le ressentir et c'est une expérience profonde qui perdure par delà le temps, en nous. Bises. J.
    9
    Dimanche 5 Juin 2011 à 16:57

    Domme autrefois, était un gros bourg perché... aujourd'hui, il est vraiment très fréquenté par les touristes...

    8
    Dimanche 5 Juin 2011 à 15:55

    J'ai suivi ton lien, et le billet décrit bien ce qu'est Domme. J'ai visité Domme pour la 1ère fois en 1970, précisément lorsque F.Augiéras était à cet endroit. Domme alors était un gros village perché, vraiment désert. Maintenant, il est envahi de touristes (français, anglais, hollandais) et c'est vraiment pénible. A l'époque où Augiéras vivait là-bas en ermite, où il faisait de la méditation dans sa grotte ou dans la combe broussailleuse, j'aurai pu le rencontrer... Il est mort l'année suivante (il devait avoir 40ans)... Il est mort comme un miséreux à l'hospice de Domme, et on peut voir sa pierre tombale au cimetière de Domme (tout au fond du cimetière, à côté de la pancarte "interdit de déposer des ordures")...

    7
    Dimanche 5 Juin 2011 à 15:39
    Je suis partie en balade avec toi et ce qui m'a le plus attirée c'est la porte de la Combe...J'ai suivi les allées du web et j'ai trouvé un site
    http://yves.lavisse.pagesperso-orange.fr/domme.htm
    Ce doit être un magnifique jardin d'Eden comme l'écrit François Augieras que tu me fais découvrir!Merci Eva...
    6
    Dimanche 5 Juin 2011 à 13:49
    C'est la première fois que j'entends parler de ce village alors que je suis allée si souvent en Dordogne autrefois.
    5
    Dimanche 5 Juin 2011 à 10:56
    Des merveilleuses images comme à ton habitude chère Eva, je m'attarde sur ce superbe paysage, milles mercis à toi pour le partage, des bises !
    4
    Dimanche 5 Juin 2011 à 01:36
    Les replis géologiques recèlent de surprises. Ces combles sont impressionnantes et la vue imprenable.
    3
    Samedi 4 Juin 2011 à 20:40
    Pour ma part Eva je ne sais programmer un article, alors je me débrouille, je bidouille... L'important est votre article. Bonne soirée. Dominique
    2
    Samedi 4 Juin 2011 à 20:36

    Cher Dominique, par une malencontreuse erreur de manipulation, j'ai propulsé ce billet avant minuit... ce qui fait que votre com est déjà arrivé avant que mon billet ne soit publié ! Le net est plein de surprise...

    1
    Samedi 4 Juin 2011 à 18:06
    De bien beaux paysages qui invitent à de longues promenades agrestes. Bonne fin de soirée Eva. Dominique
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