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    Femme-ecrivant-une-lettre--Terborch--17eme.jpg

     

    "Quand la main écrit, lente posture du bras, précautionneuse pliure du flanc en avant ou sur le côté, le corps accroupi se balance comme dans un acte d'amour. Pour lire, le regard prend son temps, aime caresser les courbes, au moment où l'inscription lève en nous le rythme de la scansion : comme si l'écriture marquait le début et le terme d'une possession."

     

    Assia Djebar (L'amour, la fantasia)

     

    illustrations : ci-dessus "Femme écrivant une lettre" huile sur toile, Terboch 17e S.

    ci-dessous : Femmes scribes de Mésopotamie

     

    femmes-scribes-de-Mesopotamie.JPG

    « Edwin MuirPhasianus colchicus (faisan de Colchide) »

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  • Commentaires

    5
    Mardi 17 Décembre 2013 à 11:47
    Bon jour Eva, heureusement qu'il y a l'écriture et qu'on arrive à la déchiffrer pour nous permettre de connaître comment se déroulait la vie dans les temps anciens et aussi dans d'autres pays. Belle journée et bises
    4
    Dimanche 15 Décembre 2013 à 23:54

    oui Dan, et pour les femmes, c'est doublement important...

    3
    Dimanche 15 Décembre 2013 à 23:52

    Je suis bien aise que vous me posiez cette question sur l'auteur de la citation. En effet, Assia Djebar, née le 30 juin 1936, écrivain algérienne d'expression française, a écrit essentiellement sur le thème de l'émancipation de la femme, dans l'histoire de l'Algérie, considérée à travers sa violence et ses langues.

    "J'écris, comme tant d'autres femmes écrivains algériennes avec un sentiment d'urgence, contre la régression et la misogynie." Elle est élue à l'Académie Française en 2005. Pour toutes ces raisons j'ai classé mon billet dans la catégorie "des femmes".

    La citation est extraite de son roman "L'amour, la fantasia" dont le premier chapitre intitulé FILLETTE ARABE ALLANT POUR LA PREMIERE FOIS A L'ECOLE, et qui commence ainsi :

    "Dès le premier jour où une fillette "sort" pour apprendre l'alphabet, les voisins prennent le regard matois de ceux qui s'apitoient, dix ou quinze ans à l'avance : sur le père audacieux, sur le frère inconséquent. Le malheur fondra immanquablement sur eux. Toute vierge savante saura écrire, écrira à coup sûr "la" lettre. Viendra l'heure pour elle où l'amour qui s'écrit est plus dangereux que l'amour séquestré."

    Pour les femmes du Maghreb de cette génération, l'amour, celui du corps n'est jamais nommé. Dans la société maghrébine traditionnelle, l'homme ne nomme jamais son épouse. Djebar exprime, entre autres choses, dans ce livre, combien ECRIRE est important pour les femmes qu'elles représentent :

    "Si elle sait écrire, sa voix en dépit du silence, circule"

    Si elle sait écrire, elle sait lire... (souvenons-nous du fruit de l'arbre de la connaissance !) une femme qui écrit et qui lit "fait éclater l'espace en elle, un espace éperdu de cris sans voix, figés depuis longtemps dans une préhistoire de l'amour. Les mots une fois éclairés - ceux-là même que le corps dévoilé découvre - cette femme a coupé les amarres.."

    La première illustration montre la posture souple et douce de celle qui s'applique. Avec les "femmes scribes de Mésopotamie" j'ai voulu remonter le temps...

    Bonne nuit chère Colette... 

    2
    Dimanche 15 Décembre 2013 à 21:30
    C'est assez curieux de s'intéresser particulièrement à l'action d'écrire et ce, de façon aussi sensuelle ! On parle plus volontiers du sens des mots.
    Quant au classement de votre billet dans "des femmes" est-ce seulement en référence à ce merveilleux bas-relief ? Savez-vous où il se trouve ? Bonsoir Eva.
    1
    DAN
    Dimanche 15 Décembre 2013 à 19:00
    L'acte d'écrire est sans doute un des plus important dans toutes civilisations, c'est grâce à cet acte qu'elle se perpétuent, et si elle vient à disparaître c'est la civilisation elle-même qui disparaît !
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