• Emil Nolde (1867-1956)

    Emil Nolde (1867-1956)

    Nuages en fuite (Emil Nolde) 

     

    "J'avais un nombre infini de visions à cette époque-là. Car où que je tourne mes yeux, la nature, le ciel, les nuages, les branches de chaque arbre, partout, des images bougeaient et vivaient leur vie à la fois tranquille et sauvagement animée. Elles éveillaient mon enthousiasme et me tourmentaient en voulant que je les peigne..." 

     

    Emil Nolde (1867-1956)

     (aquarelle)

     

    "Les vagues et leur fureur, les nuages devant et au-dessus de moi, la plage, les dunes, l'herbe grise, tout m'appartenait... Des heures durant, je longeais la plage ou m'enfonçais dans le sable fin des dunes, comme pris de boisson, hurlant mes chansons quand je me trouvais seul, criant à l'unisson avec les mouettes."

     

    Emil Nolde (1867-1956)

     La grande vague déferlante

     

    "Je voulais qu'au travers de moi comme peintre, les couleurs se déploient logiquement sur la toile, comme la nature les avaient créées, comme se forment les minerais et les cristaux, comme poussent algues et mousses, comme sous les rayons du soleil les fleurs se répandent et doivent fleurir."

     

    Emil Nolde (1867-1956)

    Coquelicots

     

    "Les couleurs des fleurs m'ont irrésistiblement attiré, et presque tout d'un coup j'étais en train de peindre... Les couleurs épanouies des fleurs, et la pureté de ces couleurs, je les aimais. J'ai adoré les fleurs dans leur destinée : emportées vers le ciel, en floraison, brillantes, étincelantes, exaltantes, se penchant, se flétrissant, jetées dans la fosse finalement."

     

     

    Emil Nolde (1867-1956)

     

    Aquarelle

     

    "La fidélité et la précision dans la reproduction de la nature ne font pas une oeuvre. Une figure semblable à s'y méprendre à son modèle n'inspire que du dégoût. Eprouver la nature en y insufflant sa propre âme, son esprit, transforme à l'inverse le travail du peintre en art."

     

    Emil Nolde (1867-1956)

    L'enfant et le grand oiseau noir (1912)

     

    Paul Klee a écrit d'Emil Nolde : "Nolde est bien plus que lié au sol, il est aussi un démon de ces régions. Où que l'on se trouve se manifeste en permanence ce parent choisi, ce cousin des profondeurs"

     

    Toutes les citations ont été choisies  sur le très beau site de Gil Presstnizer : Esprits nomades où l'on peut lire une biographie très complète d'Emil Nolde. 

     

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  • Commentaires

    15
    El duende
    Lundi 9 Mai 2016 à 00:05
    Je suis une grande admiratrice de Nolde que j'ai découvert sur la toile. J'ai vu la mer au musee Fabre à Montpellier. Cette mer verte et mouvante, tellement vivante... Ce que j'aime en lui, c'est cette force irrépressible qui se dégage. En poésie, on l'appelle le souffle. Ce pourrait être le Victor Hugo de la peinture. Il y a une grande sensualité qui se dégage de ces toiles, qui imprègne tout , dans le mouvement impulsé, mais aussi dans les coloris puissants. Je me suis intéressée à son œuvre et c'est là que j'ai découvert qu'il n'avait pas eu la reconnaissance de son vivant car il avait, comme Wagner des accointances nazies...
      • Lundi 9 Mai 2016 à 11:34

        Oui, tout cela de la vie de Nolde est parfaitement décrit dans le site "Esprits Nomades"

      • El duende
        Lundi 9 Mai 2016 à 00:09
        Je rajoute qu'il y a aussi un aspect maniaque dans son œuvre. Il le dit d'ailleurs lui meme quand il parle de cette sorte d'ivresse qui s'emparait de lui ...
    14
    Dimanche 8 Mai 2016 à 13:06

    Coucou mon amie Eva, je ne connaissais pas ce peintre, j'ai admiré la toile avec la vague. Bises

    13
    Vendredi 6 Mai 2016 à 23:54

    Bonsoir Eva,

    Comme tu le sais, j'aime beaucoup Emil Nolde dont j'avais utilisé plusieurs oeuvres dans ma tentative d'illustration du Bateau Ivre. J'avais aussi adoré visiter le 'Die Brücke Museum' à Berlin. Une oeuvre pourtant m'intrigue dans ton article, la photo 3 'Nuages', d'une précision photographique qui semble si peu  correspondre aux fulgurances colorées habituelles chez l'artiste. Sur le web, on ne la trouve que sur le site de Masmoulin, mais sans aucune référence, date ou signature visible. S'agirait-il d'une oeuvre de jeunesse ???.

      • Samedi 7 Mai 2016 à 09:22

        Je te remercie pour ta remarque tout à fait judicieuse. J'avais retenu cette image parce que justement, elle me semblait tellement différente du travail habituel de Nolde. Mais c'est une erreur probablement. En cherchant davantage, je n'ai rien trouvé de plus que toi. Je n'ai pas osé en faire la remarque sur le site de Masmoulin (contrairement à toi, je n'ai pas visité le Musée de Berlin, donc, je ne peux pas me permettre. J'ai remplacé l'image par une autre, voilà. Merci encore Jean-François.

    12
    DAN
    Vendredi 6 Mai 2016 à 18:10
    Bonne soirée Eva
    11
    DAN
    Vendredi 6 Mai 2016 à 17:48

    Oui oui Eva, je t’ai bien compris, il n’y a pas de problème, c’est vrai qu’une œuvre quelle qu’elle soit d’ailleurs, musique peinture sculpture etc, doit être « habitée » sinon on a qu’à regarder par sa fenêtre le décor qu’on y voit et « basta ». L’art c’est justement de nous faire voir ce que les yeux ne peuvent voir.
    Il arrive qu’un artiste touche directement à notre sensibilité sans passer forcément par les mots ni par les explications fumeuses qu’on entend parfois, et c’est là que parfois on voudrait trouver les mots pour exprimer nos sentiments mais c’est justement parce qu’une œuvre touche au plus profond de nous-même que nous ne savons pas exprimer nos sensations vis-à-vis de l’œuvre.
    Bref, on pourrait parler pendant des heures des œuvres artistiques. Juste une anecdote comme ça en passant (oui je sais j’abuse) j’avais remarqué il y a peu une peintre artiste qui n’avait jamais appris la peinture, ni le dessin, mais en voyant ses œuvres je lui ai immédiatement « conseillé » d’exposer dans le même salon où je vais. Bien m’en a pris car elle a obtenu le prix de la meilleure œuvre, et tu n’imagines pas ma fierté d’avoir révélé au public vête femme qui deviendra certainement une grande artiste.
    Bon ne répond pas si tu juges que j’en fait trop, mais un blog pour moi reste un espace de liberté où l’i=on peut s’exprimer sans passer par les « médias »

    Bonne soirée Eva.

      • Vendredi 6 Mai 2016 à 18:08

        Tu as parfaitement raison, un blog est un espace de liberté... D'ailleurs, c'est à peu près le seul endroit où je ne me mets pas de limites... C'est ma caverne d'Ali Baba... Pleine de trésors entassés pèle-mêle, découverts au fil de mes rêveries et de mes périgrinations oisives... 

        Pour ce qui est de tes découvertes d'artistes, je regrette beaucoup de ne pas pouvoir sortir davantage de mon antre afin de profiter davantage des merveilles qui s'offrent...

        Bonne soirée Dan happy

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    10
    DAN
    Vendredi 6 Mai 2016 à 15:22

    Dire que la fidèle reproduction de la nature n’est pas un œuvre et que ça lui inspire que du dégoût est quelque peu exagéré voire outrancier, chacun voit et apprécie une œuvre comme bon lui semble, mais tenir ces propos est excessif.
    Par contre les œuvres de ce peintre sont tout simplement magnifiques, même si les « Nuages «  représente presque fidèlement la réalité, comme tout artiste il n’est pas à un contradiction près !

    PS toujours mon "franc-parler", excuse moi wink2

      • Vendredi 6 Mai 2016 à 17:19

        Quand on est passionné, on est toujours un peu excessif... Quand il décrit le "dégoût" que peut inspirer une oeuvre représentant servilement la réalité, je pense qu'il fait allusion à une image qui serait copiée, calquée, sur la réalité, sans même un soupçon de sensibilité... sans même un semblant d'interprétation. Ses nuages, même s'ils sont très proches de la réalité sont de ceux "qui bougent et vivent leur vie à la fois tranquille et sauvagement animée"... 

        Lucian Freud disait qu'il ne peignait pas ce qu'il voyait d'une personne, mais ce que ce modèle était "à l'intérieur"...

        Une oeuvre doit être "habitée"... Me suis-je bien fait comprendre cher Dan ? Pour moi, ce n'est pas facile, je ne suis pas une artiste, je sens les choses, je les perçois, mais je ne sais pas les exprimer avec des couleurs, des mots ou des pinceaux... Je le ressens comme un grand handicap... 

    9
    Vendredi 6 Mai 2016 à 15:04

    ..la deuxième toile est une merveille

    8
    Vendredi 6 Mai 2016 à 12:07

    De toute beauté! Bonne fin de semaine lumineuse et chal-heureuse!

     

    7
    Catherine
    Vendredi 6 Mai 2016 à 11:58

    Merci ! Les "Nuages en fuite" et l'aquarelle sont de toute beauté !!!!!

      • Vendredi 6 Mai 2016 à 12:08

        Merci Catherine, Emil Nolde ne fut pas seulement un grand peintre, mais aussi un poète. Ses mots traduisent exactement toute la sensibilité et l'émotion que l'on retrouve dans sa peinture. Il faut visiter le site "Esprits Nomades" dont j'ai posté le lien en fin de billet, car il est beaucoup plus complet. 

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