• Fabienne Verdier

     

     "Le peintre est un chercheur, il a besoin de se retirer du monde pour pouvoir s'extraire du temps des hommes pour entrer dans celui de la méditation, et il n'y a que le silence qui permet ça..." (Fabienne Verdier)

     

     

    Fabienne Verdier, née le 3 mars 1962 à Paris est une artiste peintre française peu connue en France alors que ses oeuvres sont à Beaubourg et qu'elles côtoient, au sein de la fondation Looser, celles de Yves Klein, Willem de Kooning, Richard Serra ou Alberto Giacometti. Après les Beaux-Arts de Toulouse, Fabienne Verdier a passé dix années en Chine, afin d'y apprendre la calligraphie et la peinture chinoise. Ses toiles, qu'elle peint au sol après de nombreuses études sur papier, reflètent aussi bien le fruit de son ascèse auprès de maîtres chinois exigeants que sa sérénité, sa clairvoyance et son talent. On y retrouve les richesses qu'elle a tirées de ses rencontres, de ses lectures, de son étude des oeuvres du passé, de son amour et de la contemplation de la nature. 

     

    J'ai choisi la video suivante, (malgré sa longueur) entre toutes celles qui existent sur le net, parce qu'elle est très complète et très belle : l'artiste explique elle-même son cheminement spirituel et l'évolution de son travail. On la voit travailler avec cet outil bizarre qu'elle a elle-même inventé. C'est très émouvant de voir manipuler cet instrument énorme par cette femme mince et fragile. Elle dit comment "le guidon" lui a permis de faire vivre sa peinture dans les trois dimensions : "une grande peur et une grande jubilation, en même temps un affront terrible à la tradition". C'est vraiment fascinant de la voir travailler de cette façon et de l'entendre nous expliquer sa peinture avec une grande simplicité et une réelle sensibilité. Elle rappelle aussi de quelle façon elle a réalisé un hommage aux maîtres flamands  au Groeninge Museum de Bruges en 2013.

     

     

    Fabienne Verdier

     

    Tout quitter du jour au lendemain pour aller chercher, seule, au fin fond de la Chine communiste, les secrets oubliés de l'art antique chinois, comme aimantée par le désir d'apprendre cet art pictural et calligraphique dévasté par la Révolution culturelle, étrangère et perdue dans la province du Sichuan, Fabienne Verdier se retrouve dans une école artistique régie par le Parti. Elle est déterminée à affronter tous les obstacles : la langue et la méfiance des Chinois, mais aussi l'insupportable promiscuité, la misère et la saleté ambiantes, la maladie et le système inquisitorial de l'administration. Dans un oubli total de l'Occident, elle devient l'élève de très grands artistes méprisés et marginalisés qui l'initient aux secrets et aux codes d'un enseignement millénaire. De cette expérience unique sont nés un vrai récit d'aventures et une oeuvre personnelle fascinante, qui marie l'inspiration orientale à l'art contemporain, et dont témoigne son extraordinaire récit :"Passagère du silence"  (Albin Michel)

      

    Voir aussi : Site officiel de Fabienne Verdier

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  • Commentaires

    11
    Mardi 25 Août 2015 à 01:38

    Un livre que j'ai lu et que j'ai beaucoup aimé. J'ai pratiqué deux ans la calligraphie japonaise. Et je n'oublierai jamais ma première surprise, devant l'énorme pinceau qu'il faut tenir tout droit pour faire des traits si légers. Mais son pinceau, à elle, est plus qu'impressionnant, et plus que légers sont ses traits.

    10
    Dimanche 23 Août 2015 à 23:34

    Une découverte fantastique

    9
    Dimanche 23 Août 2015 à 14:39

    Francesco merci !  Je souscris complètement à ta définition de l'Art selon laquelle "l'artiste est son oeuvre"... et on peut en trouver des exemples de tous temps. C'est la raison pour laquelle les biographies des artistes qui comptent sont aussi passionnantes. C'est parce que Francisco de Goya "était son oeuvre" qu'il m'a toujours paru tellement en avance sur son époque. Je n'ai pas encore exploré l'univers de Jackson Pollock (probablement parce que j'avais encore trop de préjugés stupides - les préjugés des ignorants) mais à présent, je suis toujours aussi ignare, mais je suis prête à découvrir... 

    8
    Dimanche 23 Août 2015 à 12:24

    Dans l'oeuvre d'un artiste pour qu'elle soit "ART", on doit voir son âme, son intelligence, sa sensibilité, ses émotions, son énergie, ses joies, ses souffrances, ses doutes, son corps, sa force, sa recherche, son audace, sa simplicité, son humilité, son dévouement total,  sa beauté… "l'artiste est son oeuvre" (tout le reste n'est que de la petite description, de l'interprétation…) et Fabienne verdier "est son oeuvre", et encore plus. Sa vie, son parcours artistique (si bien évoqués dans son livre: Passagère du silence)  , ses créations, sont en osmose absolue et émouvante.

    La video que tu nous propose, Eva, que j'ai vu deux fois (pour m'en nourrir) est tout simplement: "Fabienne Verdier"….

    Ma conception personnelle de l'Art est naturellement valable pour la poésie, la musique la danse…

    Ps. J'associe à mon admiration absolue pour Fabienne Verdier, deux ou trois artistes pour les quels on peu sans doute dire "l'Artiste est son oeuvre": Giorgio Morandi, Mark Rothko, Jackson Pollock… très différents entre eux mais quand même exemplaires…

    Merci Eva pour ce magnifique billet… Baci, Francesco.    

     

    7
    Dimanche 23 Août 2015 à 11:21

    Bonjour Pierre, oui, ça c'est de la télé intelligente !...

    6
    Dimanche 23 Août 2015 à 11:11

    Bonjour Eva.

    C'est un film diffusé sur La 5 que j'avais "loupé". Merci pour cette "rediffusion".

    Un personnage étonnant, une œuvre étonnante. Création pure.

    5
    Dimanche 23 Août 2015 à 10:52

    @ El Duende : ténacité, patience, amour... Verdier, elle rayonne... 

    4
    El duende
    Dimanche 23 Août 2015 à 01:18

    La vidéo est remarquable. Quelle beauté ses tableaux ... Et  sa personnalité est... Envoûtante....

    3
    El duende
    Dimanche 23 Août 2015 à 00:51

    Je connaissais Fabienne Verdier. Je m'y étais intéressée du temps de François Cheng et des haïkus. Je suis très admirative du choix de sa démarche. Une tentative réussie d'intégrer véritablement une culture qui se tient à l'opposé de la notre. quand nous nous épuisons en verbiage, eux pratiquent le silence au quotidien. Ce n'est pas rien. Il faut beaucoup de ténacité et ... beaucoup d'amour... 

    2
    Samedi 22 Août 2015 à 09:38

    Voilà ! tu l'as dit : elle est tout à fait étonnante ! et elle est tellement belle Verdier ! elle est belle quand elle peint, elle est belle quand elle parle de sa peinture, elle est belle chez elle, elle est belle dans sa fragilité, elle est belle dans sa force... dans son amour du silence, ça la transfigure d'un bout à l'autre de la video... Merci Dan pour ton com et bonne journée :-)

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    1
    DAN
    Samedi 22 Août 2015 à 09:34

    Elle fait à grande échelle ce que les calligraphiâtes font avec la main, une technique tout à fait étonnante, mais franchement je ne me vois pas avec un tel matériel quand je peins dehors (rire) wink2

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