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Farinelli (réalisation Gérard Corbiau)
Le castrat incarnait une forme de "surhomme" : physiquement plus grand que la moyenne, avec une cage thoracique très développée, il pouvait tenir une note plus d'une minute, la monter, lui donner des intonations colorées dans ce laps de temps considérable. Un homme féminisé qui avait gardé sa voix d'avant la puberté, le seul être capable de réunir l'inconciliable trilogie homme-femme-enfant fascinait les foules et en était adulé...
Sur le plan sociologique les castrats représentaient un modèle d'ascension sociale, la plupart d'entre eux étaient issus des milieux les plus modestes. Cependant, sur les milliers de castrats en activité au cours du XVIIIe siècle, une vingtaine atteignit une renommée comparable à celle de Farinelli et Caffarelli.
Le film de Gérard Corbiau relate la vie mouvementée d'un des musiciens les plus connus du XVIIIe siècle, le castrat Carlo Broschi dit "Farinelli". Aucun chanteur actuel n'est en mesure d'exécuter les partitions destinées aux castrats ; alors est née l'idée d'utiliser les nouvelles technologies (notamment celles développées à l'IRCAM) pour créer une voix artificielle proche de ce que l'on peut imaginer être la voix d'un castrat. Il a donc été décidé pour ce film, d'enregistrer deux chanteurs aux voix complémentaires : Derek Lee Ragin (contralto) et Ewa Godlewska (soprano colorature) et de créer à partir de ces deux voix, une voix artificielle.
On peut écouter dans la video ci-dessous le même air "Lascia ch'io pianga" interprété par Philippe Jaroussky.
Tags : cinéma, art lyrique
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Commentaires
oui, c'est ce que je pense aussi Claire. Jaroussky lui-même est très touchant, tellement plein de modestie et de gentillesse...
Je n'ai pas vu le film mais j'ai fort envie de le voir maintenant! Ceci dit, la voix de Jaroussky est peut-être moins puissante mais elle est vraiment touchante!Coucou, je suis un ami de Gérard Corbiau et de Dominique Corbiau que j'ai revu à l'occasion des fête de la musique à la Collégiale Saint Guidon à Anderlecht !oui Alain, mais comme le disait Jaroussky dans une autre video, certaines personnes sont mal à l'aise à l'écoute de cette voix somptueuse mais tellement spéciale. Je ne me souviens plus très bien du synopsis du film, mais je sais que le personnage de Farinelli était superbe, fascinant, et douloureux à la fois... Les costumes, les plumes, le faste et... la voix étonnante ne laissaient personne indifférent. Il est devenu un mythe ! Nous attendons tous d'autres billets de toi... Ils représentent la beauté, la quiétude dans ce monde de bruit et de fureur !
ah ah ah ! comme tu dis Danae, mais c'est beaucoup de travail (comme on l'a vu dans la video d'avant hier !)
Il a de la chance ce Jaroussky d'avoir une si belle voix sans subir des dommages anatomiques !!! Gros bisous Eva, c'est une voix naturelle et c'est mieuxen tout cas, je trouve que la voix de Philippe Jaroussky est plus "moelleuse" que la voix artificielle du film !!! L'autre matin, j'entendais à la radio, Jaroussky parler des castrats d'autrefois, et il expliquait que c'était cette opération qui faisait que la croissance de ces ado était prolongée très tard (jusque 24 ans environ) et que de ce fait, ils étaient plus grand que la moyenne, avec une cage thoracique très développée. C'est cette dernière particularité qui leur permettait de tenir la note très longtemps et de la moduler. Sur la scène, on les parait de plumes et de costumes extravagants, et le public les adoraient... du coup, ils cabotinaient pas mal ! Jaroussky (qui n'est pas un castrat) a une très belle voix, et c'est un garçon adorable et très simple, comme on a pu le constater dans la video d'hier... Bonne nuit Dan !
Certes on ne peut plus se rendre compte des voix qu'avaient les castrats, mais Philippe Jaroussky s'en approche me semble-t-l, et, à tout prendre, j'aimerais plus le voir sur scène interpréter cette musique, plutôt que de voir un film même si les voix sont plus proches de la réalité des castrats !
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Un merveilleux film
Connais-tu le livre de Dominique Fernandez "Porporino ou les mystère de Naples" ? A lire absolument :-)
Merci Marie, je note !