• Grenade.

     

     

    Mi corazón reposa junto a la fuente fría.  /  Mon coeur est près de la froide source

    (Llénala con tus hilos, /                               (Comble-la de tes fils, araignée de l'oubli.)

    araña del olvido.) 

    El agua de la fuente su canción le decía. / L'eau de la source lui dit sa chanson.

    (Llénala con tus hilos, /                               (Remplis-la de ta toile, araignée de l'oubli.)

    araña del olvido.) 

    Mi corazón despierto sus amores decía. /   Mon coeur éveillé disait ses amours

    (Araña del silencio,                                      (Araignée du silence, tais-lui ton mystère.)

    téjele tu misterio) 

    El agua de la fuente lo escuchaba sombría./L'eau de la source l'écoutait, sombre. 

    (Araña del silencio, /                                     (Araignée du silence, garde-lui ton mystère.)

    téjele tu misterio.) 

    Mi corazón se vuelva sobre la fuente fría. / Mon coeur s'en revient à la source froide.

    (Manos blancas, lejanas, /                           (Blanches mains, lointaines, retenez les eaux.)

    detener a las aguas.) 

    Y el agua se lo lleva cantando de alegría./ Et de l'eau monte un chant de joie.

    (¡Manos blancas, lejanas, /                         (Mains blanches lointaines, rien ne reste dans l'eau !)

    nada queda en las aguas!) 

    Federico Garcia Lorca (Mayo de 1919)      Federico Garcia Lorca (mai 1919)

     

    Photo Katia Chausheva 

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  • Commentaires

    14
    Mercredi 9 Décembre 2015 à 17:30
    Henri-Pierre

    Dale limosna mujer que no hay en la vida nada como la pena de ser ciego en Granada

     

      • Mercredi 9 Décembre 2015 à 18:29

        Je ne connaissais pas ce proverbe... Mais "ser ciego" est toujours un grand malheur... (le pire)... à Grenade ou ailleurs... Je t'embrasse Henri-Paul...

    13
    El duende
    Mardi 8 Décembre 2015 à 20:47
    Décidément mon iPad corrige de façon fantaisiste !
    12
    El duende
    Mardi 8 Décembre 2015 à 20:46
    Je ressens ce poème comme une lamentation... La douleur d'un amour irrémédiablement perdu. À cause des imparfaits que l'or a emploie et de sa demande de tisser une toile d'araignée qui symbolisel'emprise de l'oubli... L'eau continue à couler, car c'est dans sa nature mais en s'écoulant elle s'en va ailleurs...
      • Mercredi 9 Décembre 2015 à 18:32

        J'ai ressenti ce poème aussi comme l'expression du regret d'un amour irrémédiablement perdu. Tout le dit : pas seulement l'imparfait.. La froideur de la source, et le secret de l'araignée... Seule lueur d'espoir : la résurgence de la source...

    11
    Mardi 8 Décembre 2015 à 11:19

    J'ai trouvé (sur le net) cette traduction dans un Poésies (Gallimard) mais je ne sais pas l'auteur et tu as raison, elle est très belle. J'avais entre les mains le Lorca de la collection Poètes d'aujourd'hui (Seghers) et ce poème me paraissait juste traduit !

    Bien traduire c'est presque faire oeuvre et les bons exemples ne manquent pas. Bonne journée Eva !

      • Mercredi 9 Décembre 2015 à 18:33

        C'est toujours difficile de restituer "la musique" originelle de la langue... Le sens, c'est possible, mais le chant...

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    10
    Lundi 7 Décembre 2015 à 14:22

    Bonjour Eva

    La langue de Lorca est belle, musicale, avec un grand pouvoir d'évocation. J'ai en tête ce vers appris il y a fort longtemps "empieza el llanto de la guitarra, se rompen las copas de la madrugada" tout y était suggéré, mélodieux !

    Quant à la photo je ne sais pas, faut-il l'interpréter ? 

      • Mardi 8 Décembre 2015 à 10:28

        "el llanto de la guitarra" .."Corrazòn malherido por cinco espadas".. Toujours une poignante mélancolie dans la poésie de Lorca ! Le poème que tu as choisi de poster hier est merveilleusement traduit... qui chante la mer, l'amer, la mère... Les larmes de la mère... Merci Nicole !

        La photo... comme toutes les photos de Katia, laisse grand'place à l'imaginaire...

    9
    Dimanche 6 Décembre 2015 à 09:51

    Une association riche d'évocations qui offre à chacun sa libre interprétation, une petite touche d'érotisme en plus!

    8
    DAN
    Samedi 5 Décembre 2015 à 14:13

    Dure comme l'écorce je n'irai pas jusque là, mais douce comme la femme c'est une évidence, l'image est évocatrice !
    Bonne journée Eva !

      • Samedi 5 Décembre 2015 à 15:50

        yes c'est la dure écorce qui préserve la douceur....

    7
    DAN
    Samedi 5 Décembre 2015 à 12:14

    Cette photographe fait des clichés plein de mystères, à nous d’en découvrir quelques-uns !

      • Samedi 5 Décembre 2015 à 13:30

        Bonjour Dan ! Tu as raison... C'est pour cela que j'y associé les vers de Lorca. Paco Ibañez dit toujours que Lorca est intraduisible parce que sa poésie est une suite d'images dont le sens n'est pas toujours flagrant. La grenade éclatée sur les genoux de la femme peut avoir de nombreuses significations... La grenade est un symbole porte-bonheur, c'est un fruit à la dure écorce qui recèle des petits grains éclatant de lumière et de douceur ... (comme la femme non ? smile )

        En ce qui concerne le poème de Lorca, on peut le lire au premier degré : un coeur épris est parfois très solitaire, et le besoin d'un retour à la source se fait impérieux... L'eau qui coule alors chante la joie en secret (le secret de l'araignée qui tisse sa toile)... La source jamais ne se tarit, et quand elle disparaît, elle fait résurgence ailleurs... L'eau comme la joie de l'amour est insaisissable, rien ne retient le flux, mais rien ne le tarit... Bonne journée Dan !

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