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Hâfez Shirâzi 1320-1388
Tu es comme le matin. Je suis la lampe qui brille,Seule, à l’aube. Souris-moi, et je donnerai ma vie.
Tu es le deuil de mon cœur, pour les boucles de ta tête
Que ma tombe fleurira d’un tapis de violettes.
Je me tiens, les yeux ouverts, sur le seuil de ton désir.Dans l’attente de ton regard, …mais, de moi, tu te retires.
Merci. Que Dieu te protège, ô cohorte de douleurs,
Car, lorsque je serai seul, tu resteras dans mon cœur !
De mes yeux je suis l’esclave, lorsque, malgré leur noirceur,
Le compte de mes chagrins leur fait verser mille pleurs.
Mon idole se dévoile aux regards de tout le monde,
Mais personne ne surprend tant de grâce, que moi seul.
Mon amour, comme le vent, quand tu passes sur ma tombe,
Dans ma fosse, de désir, je déchire mon linceul…
(Traduit du persan par Vincent-Mansour Monteil)
Cent ballades du Divân "L'amour, l'amant, l'aimé" ('esbq-o 'âsbeq-o ma'sbuq)
Et c'est bien Hâfez qui a écrit ce beau vers :
"Celui-là ne mourra jamais, dont le coeur ne vit que d'amour"
(photo eva)
Tags : poésie, amour
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Commentaires
26sandrineMercredi 22 Juin 2011 à 09:40c'est le bonheur de lire ce texte avec cette belle photo, Merci EVA et bonne continuationRépondretu le dis bien, le poème donne des frissons... quelle passion ! "Dans ma fosse, de désir je déchire mon linceul !..." qui d'autre que Shirâzi pourrait écrire cela ?
J'adore ce billet, les mots du Poète, et la musique... Quel parfum... Je voudrais entrer là-dedans, m'y perdre définitivement et mourir... Comme Hylas à la fontaine...
Un texte qui donne des frissons. On y retrouve toute la passion dite du bout des mots, avec tact et retenue ce qui donne tant de force.Comme ta pashmina va l'amble avec les vers du poète ! Sensualité et joie !
Ca me fait penser aux vers de Salomon : la même ferveur mystique provoquée par la présence enivrante de l'aimée ! Voilà qui pourrait bien me réconcilier avec l'amour ! Une belle découverte ! Bonsoir à toi ma mie.Des mots tranchants, qui ne laissent aucune porte de sortir;
Le foulard est de toute beauté.Toujours aussi beau, toujours aussi sombre. Bises et bonne journée. DominiqueJ'ai du mal à m'imaginer que ce poème ait été écrit il y a si longtemps, l'amour est vraiment intemporel !"Celui-là ne mourra jamais, dont le coeur ne vit que d'amour"
oui, des mots somptueux, et aussi : des mots qui font frémir :
"Mon amour, comme le vent, quand tu passes sur ma tombe,
Dans ma fosse, de désir, je déchire mon linceul…"
Magnifique texte Eva. Votre photo toute de négligé élégant accompagne particulièrement bien et le texte et la musique. Un instant de bonheur... Bon WE. Bien à vous. Dominiquetrès beau , j'aime beaucoup le sujet de la photo !!Hier est passé, n’y pensons plus Demain n’est pas là, n’y pensons plus Pensons aux doux moments de la vie Ce qui n’est plus, n’y pensons plus Un grand Humaniste comme le souligne arthur kamp..qui est censuré dans certains pays pour son islam "Libéral"..Bises et amitièsLis Omar Khayyan,poète mystique persan. Très humaniste, hédoniste modéré mais quelquefois très tourmenté.Un beau texte accompagné par une belle photo Bisoys toi.
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