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Herculanum, les procédés de construction.
A Herculanum comme à Pompei, les différentes techniques de taille et de disposition des pierres ou des briques dans la maçonnerie sont de précieux indices de datation des monuments. Le plus ancien de ces procédés (ou appareils) est l'opus quadratum (IVe - IIIe s. 1ère époque samnite), assemblage de blocs de pierres parallélépipédiques taillées, sans joint. (Comme on peut le voir au Pont du Gard par exemple).
Vient ensuite l'opus caementicium où les parements servent de coffrage à un massif de remplissage en mortier de chaux, et qui a l'aspect du béton. Le mélange se faisait à la montée de l'ouvrage, en alternant des pelletées de mortier et de caillasse.
A partir du IIIe s. av. J.C. apparaît l'opus incertum, petits blocs non taillés disposés les uns au-dessus des autres (Maison du Squelette à Herculanum).
opus incertum (détail)
Cette tehnique de l'opus incertum prédomine jusqu'à l'opus reticulatum (1ère motié du IIe s. et 1er s.av. J.C. fait de blocs en losanges disposés en damiers).
A partir de la 2ème moitié du IIe s. av. J.C. on construit en opus vittatum : des pierres régulières mais de petits gabarit, agencées en assises. Dès le ler s. av. J.C. on réalise des sols de briques ou de morceaux de marbre en opus spicatum, en disposant les carrés de chant, en épi.
opus spicatum (détail)
A l'époque impériale (1er s. après J.C.) on trouve l'opus mixtum, mélange de plusieurs appareils, intégrant des briques. (Photo Maison d'Argos, Herculanum)
(documentation guide bleu Hachette "Italie du Sud")
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Commentaires
Je fais toujours un tas de photos dont je ne suis pas toujours certaine qu'elles me seront utiles... Mais quand je lis ou relis les guides et les livres qui me tombent sous la main au retour, elles illustrent parfaitement les lignes qui seraient parfaitement indigestes sans les images... Laura, merci d'aimer...
Un billet très complet et bien illustré, merci Eva pour toutes ces explications ! Biseshttp://eva.baila.over-blog.com/article-22813420.html
à cette adresse, tu trouveras une technique punique (antérieure aux Romains, mais qu'ils ont conservée à certains endroits, pour faire des voûtes, tant c'était astucieux...)
Bisous Danae et merci de tes visites fidèles.
Je n'avais pas fait de photo d'exemple d'opus quadratum à Pompei ou Herculanum, mais j'ai lu que le Pont du Gard en était un bel exemple... et c'est vrai, on le voit clairement. C'est vrai que ces Romains étaient époustouflant ! Bonne soirée Claude.
Dans l'architecture ancienne ce que j'apprécie le plus et reste admirative, ce sont les pierres accumulées pour faire un monument, sans aucun joint, et quand il s'agit d'une voute c'est encore plus extraordinaire ! Gros bisous EvaJe vous savais poète, il me restais à apprendre que vous connaissiez bien les techniques de construction. Eclectique mon amie... Je vous embrasse. DominiqueUne référence au Pont du Gard s'applaudit.
J'avais entendu parler de l'art de la pierre ajustée qui se nomme : la stéréotomie.
C'est toujours époustouflant.
Amitiés.Je te remercie Dan, demain je ferai le dernier billet sur le sujet. Depuis le 15 août ça fait quand même trois mois 1/2 que je prolonge mes vacances en Italie ! Il va falloir songer à revenir les pieds sur terre...
Ton blog est un vrai régal pour moi qui suis très amateur d'architecture et de techniques de construction. J'arrive à mieux comprendre ce qui s'est fait par la suite avec les techniques décrites ici !
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Grâce à toi j'ai comblé ce trou qui me troublait depuis hier: "appareillage".
Merci pour tout ce travail et tes belles photos.
C'est plus agréable, convivial, sur ton blog, que sur le guide bleu..... dont on ne peut se passer.
Bises.