• Hommage à Balthus

     

     

    J’ai toujours tant aimé ce que tu peignais… le foulard noué autour du panier, les fruits ronds et sombres blottis dans l’osier, le pain, le vin, la grenade porte-bonheur posée sur la table, si dure, abritant les grains fragiles, prêts à éclater dans la bouche comme un baiser… J’ai toujours aimé ton mépris pour la mode de l’abstrait, ta préférence pour le figuratif, ton indifférence résolue à ne point paraître moderne, ton goût pour le mystère lourd et sombre, les chats silencieux, les filles nubiles abandonnées dans l’ombre, les paysages suspendus dans la lumière blafarde… 

    « Un désir hurlé..."La nourriture décentrée" Roland Barthes »

    Tags Tags :
  • Commentaires

    7
    luc
    Samedi 6 Mai 2017 à 13:08

    C'est toi qui enrichis quiconque approche tes publications, te lit. Vite, une nouvelle question, que je puisse prendre plaisir à ta réponse  :-)

      • Samedi 6 Mai 2017 à 13:53

        Luc, je suis très flattée ! j'en rougis de plaisir ! 

    6
    luc
    Samedi 6 Mai 2017 à 01:15

    Très intéressant, bien entendu. Mais puis-je te poser une petite question? Ne vois-tu l'abstrait que comme une mode? Ou cette définition est-elle à remettre dans le contexte précis de la vie artistique de Balthus (dont je ne connais pas grand-chose)? 

      • Samedi 6 Mai 2017 à 09:49

        Merci Luc de venir t'exprimer ici. "l'abstrait comme une mode" n'est bien sûr pas le fond de mon jugement. C'est un raccourci maladroit, c'est ce que disent ceux qui n'aiment pas l'art contemporain. Moi, je l'adore, j'adore Tapiès, Kounellis, Soulages, Hantaï, Rothko, Burri, Fontana, pour ne citer qu'eux. Ils m'ont ouvert des univers absolus et illimités. Je leur ai d'ailleurs consacré des billets sur ce blog. J'aime tous les artistes avec leurs différences, je les aime pour leur différences... Je les aime pour leur mystère insondable, aussi déconcertants puissent-ils être... J'ai une tendresse particulière pour Paul Klee, qui se tient à la frontière du figuratif, du surréalisme, et de "l'abstrait". Je n'aime pas trop le terme "abstrait" parce qu'il suppose qu'on ne percevrait rien, alors que l'art contemporain est à l'opposé : tout dans le sensoriel : quoi de plus concret que le Bleu Klein ? quoi de plus palpable ? Palpable à la fois pour les yeux et pour l'âme... En ce qui concerne Balthus, en effet, il était à contre-courant de son époque, puisque ses toiles étaient toutes figuratives. Ce qui le distingue de tous les autres peintres figuratifs c'est cette atmosphère étrange, mystérieuse, parfois glauque... les visages de ces jeunes filles toujours graves, leur regard tourné vers la nuit des temps ou vers un futur insondable... J'ai fait un petit diaporama des oeuvres de Balthus, il est émaillé de citations de grands auteurs, voici le lien : https://youtu.be/GKqglgWS_Cc

        René Char écrivait de Balthus : "l'oeuvre de Balthus est verbe dans le trésor du slence. Nous désirons tous la caresse de cette guêpe matinale que les abeilles désignent du nom de jeune fille et qui cache dans son corsage la clé de Balthus"

        Encore merci de ton intervention Luc. J'aime ces échanges fructueux. 

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    5
    DAN
    Vendredi 5 Mai 2017 à 12:58

    Si le texte est de toi bravo, sinon j’y adhère complètement !

      • DAN
        Vendredi 5 Mai 2017 à 16:48

        Mmeeuuu oui Eva, tu sais très bien que les "contraires" se complètent ! wink2

      • Vendredi 5 Mai 2017 à 15:15

        le texte ne peut pas être d'un grand auteur (sinon je l'aurais mentionné) donc il n'est que de moi, et la copie de la nature morte aussi. smile Tu vois, on est d'accord parfois....

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :