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Icare, fils de Dédale
Dedale et son fils Icare, retenus prisonniers dans le labyrinthe du roi Minos en Crète, tentèrent de s'échapper en confectionnant des ailes à l'aide de cire et de plumes. Dédaignant les conseils de Dédale, Icare vola trop près du soleil. Son imprudence provoqua la fonte de ses ailes, sa chute et sa noyade dans la mer.
(Jacob Peter Gowi, la Chute d'Icare, XVIIè siècle, Musée du Prado, Madrid.)
Enfant de Dédale, bel archange obstiné et imprudent,
Tu as brûlé tes ailes et perdu ton âme…
Brûlé ta belle jeunesse au soleil de l’aventure,
Consumé ta vigueur, préjugé de ton audace,
Et Minos a gagné…
Icare vaincu, jeune pour l’éternité !
Intrépide à jamais, insolent à la face du monde,
Adolescent téméraire, livré au Hasard cruel…
Enfant de Dédale, désarticulé…mort, et toujours présent,
Symbole du merveilleux, de l’audace frivole, du rêve inutile mais scintillant…
Emblème des illusions châtiées… Bel adolescent promis au sacrifice…
Icare puni durement, à jamais tournoyant dans un ciel de folie,
Icare noyé dans l’océan de déraison…
eva, le 28 avril 2009 ©
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Commentaires
Le rêve de tout homme : voler. Eux seuls ont réussi. Et si l'exploit s'est terminé par un décès, seul compte le vol !Toujours aussi beau (je suis en forme aujourd'hui, vous ne trouvez pas ?). Bisous et bonne journée. Dominique
(et mes limousines ?)Avec ta réponse à Francesco je me sens plus proche de toi...Un tableau saisissant!
L'histoire d'Icare c'est aussi celle de l'être humain. Ne sommes-nous pas enfermés dans un labyrinthe dont nous cherchons désespérément la clef ? Ne tentons-nous pas de nous évader
vainement de nos chaînes par l'envol ?Oui Jacques, la jeunesse se sent invulnérable, c'est à la fois un privilège et une faiblesse... Ensuite c'est la chance ou la malchance qui décide de l'issue...
Les jeunes écoutent rarement leurs parents ! Pourtant Icare l'avait près de lui (son papa !)
Finalement, c'est bien dans le même ordre d'idée, et c'est bien le mythe d'Icare toujours renouvelé... On ne devient prudent que quand on devient vieux ! Si la sagesse c'est le renoncement alors il n'est pas étonnant que la vieillesse soit d'une telle tristesse !Dans un tout autre ordre d'idée, ce mythe d'Icare me fait penser à tous ces jeunes (souvent) qui, se croyant invulnérables au volant de leur voiture qu'ils transforment en bolide-engin de mort, se tuent fracassés pris au piège des vertiges de la vitesse et de l'ivresse du volant renforcée parfois par celle de l'alcool...
AmitiésJe veux bien brûler mes ailes si je peux voir ton soleil littéraire chaque jour. Magnifique ce que tu écris, magnifique.Les thèmes abordés par ton blog sont si différents. Et sa forme, quelle plastique, je trouve vraiment que l'ensemble est une vraie oeuvre d'art et je ne plaisante pas!!!"Icare" certains de nos dirigeants devraient lire ton texte et se remémorer ce tableau...Bises bonne soirèeEcrire à partir d'un tableau est un exercice que j'ai fait lors d'un atelier d'écriture dont le thème était Magritte. Je l'ai fait en me faisant plaisir mais pas avec autant de talent que vous.(Je le posterai quand même la semaine prochaine)
Bravo pour ce texte!Excepté Dominique, que vos chroniques africaines ont force de témoignage engagé, et qu'elles peuvent être rassemblées d'une façon cohérente. Comment voulez-vous rassembler des lambeaux de rêve ? Pour ma part il me suffit bien d'être lue ici, au fil des jours et des humeurs... Je vous embrasse cependant pour ces mots pleins de gentillesse et déposés ici !
eva.Oui,en effet tout le symbole des audaces (parfois irréfléchies) de la jeunesse.http://eva.baila.over-blog.com/pages/Lhomme_malade_Le_Titien-534715.html
Ton com très gentil me fait plaisir parce que peu de gens finalement aiment la peinture. En visitant ton blog j'ai compris pourquoi tu y étais sensible... Pour ma part, je ne crée rien. Simplement je regarde beaucoup et je "dis" un peu. Voir et Dire, c'est mon credo. Parfois je me laisse aller à copier un grand, mais ce n'est pas pour "faire l'artiste", c'est pour entrer en communion avec le peintre. (c'est ce que j'explique dans le lien ci-dessus). En plus, copier (attention, je ne fais jamais de quadrillage !!) copier me permet de regarder attentivement, et de voir des choses que je n'aurais jamais pu remarquer sans cette démarche. Comme je le dis souvent, les peintres et les poètes sont mes amis, mes complices, je ne peux pas vivre sans leur présence muette et affectueuse...
@ bientôt Francesco.
eva.Vous m'aviez dit un jour Eva que je devrais essayer de faire éditer certains de mes textes. Je vous retourne le compliment... Vous le mériteriez grandement à lecture de celui-ci. Bien à vous. Dominique...j'admire ton travail Eva,tes analyses et tes "enquetes" dans l'univers de l'art sont tres raffinés et cultivées, je les lis toujour avec grande attention.... merci Eva.
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Merci Christian... (souvenirs ensoleillés des vacances)