• Isabelle Eberhardt (1877-1904)

     

     

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    Que sait-on d'Isabelle Eberhardt, cette jeune femme d'origine russe, morte à 27 ans qui décida de se convertir à l'Islam, qui choisit de porter des vêtements d'homme avant de devenir sous le nom de Mahmoud Saadi, cette rebelle qui fascina Lyautey, éprise d'absolu et proche de Rimbaud ? Héroïne "irrégulière" et mystique, depuis sa naissance sur les rives du lac Léman, jusqu'à l'instant où elle accepte d'assumer le désir d'Orient qui la hante, les années de jeunesse forgeant son insoumission, son mariage avec un spahi algérien, le procès ignoble qui l'expulse d'Algérie et la sépare de son mari, son retour en terre élue où dès lors, elle entre en "nomadisme comme on entre en religion"...

     

    C'est à Aïn Sefra, où elle était en reportage, qu'elle trouva la mort un après midi d'octobre 1904, engloutie par les eaux d'un oued...

     

    Grâce au jeune lieutenant Paris qui entreprendra de fouiller les décombres boueux, ses manuscrits parviendront jusqu'à nous. Edmonde Charles-Roux à son tour la fera revivre dans son livre "Isabelle du désert" 

     

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    Tombe d'Isabelle Eberhardt à Aïn Sefra (Algérie)

     

     

     

    Vue d Ain Sefra, Algérie.jpg
    « Vue d Ain Sefra, Algérie » par Denis Daggett from Nantes, France — Algérie Uploaded by indif. Sous licence CC BY-SA 2.0 via Wikimedia Commons.

     

     

    "... Il renonça à son rêve de solitude. Il renia la joie des logis de hasard et la route amie, la maîtresse tyrannique, ivre de soleil, qui l'avait pris  et qu'il avait adorée.

    Le vagabond au coeur ardent se laissa bercer, pendant des heures et des jours, au rythme du bonheur qui lui sembla éternel. 

    La vie et les choses lui parurent belles. Il pensa aussi qu'il était devenu meilleur, car, dans la force brutalement saine de son corps brisé, et la trop orgueilleuse énergie de son vouloir alangui, il était plus doux.

    Jadis, aux jours d'exil, dans l'écrasant ennui de la vie sédentaire à la ville, le coeur du vagabond se serrait douloureusement au souvenir des féeries du soleil sur la plaine libre.

    Maintenant, couché sur un lit tiède, dans un rayon de soleil qui entrait par la fenêtre ouverte, il pouvait évoquer tout bas, à l'oreille de l'aimée, les visions de pays de rêve, avec la seule mélancolie très douce, qui est comme le parfum des choses mortes.

    Le vagabond ne regrettait plus rien, il ne désirait que l'infinie durée de ce qui était. "

     

    Isabelle Eberhardt (La Rivale) http://fr.wikisource.org/wiki/La_Rivale_(Eberhardt) 

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  • Commentaires

    21
    feddaoui mounira
    Vendredi 8 Août 2014 à 18:15
    MERCI!
    20
    colette
    Vendredi 8 Août 2014 à 18:15
    Pas de moteur de recherche ! Je remonte le temps patiemment en feuilletant vos pages une à une et là, je tombe sur deux mots "désir d'orient" ! Comme c'est simple mais si bien dit et c'est sans doute ce désir-là qui a guidé mes choix de voyage.
    Finalement c'est peut-être une chance ce ciel gris sur Paris, je reste avec vous !
    19
    Samedi 9 Février 2013 à 18:20

    on m'a dit quelquefois que ce blog est un vrai labyrinthe... Par temps gris, ma foi, on pourrait s'y perdre... Isabelle Eberhardt est l'une de celles qui me fascinent le plus, par sa grande liberté affichée en un temps où ce n'était pas de mode, et par son obstination à réaliser son "désir d'Orient" envers et contre tout... Merci Colette pour votre passage

    18
    Mercredi 15 Août 2012 à 11:24

    Je suis contente de t'avoir fait un grand plaisir Danae, bisous et bon 15 août

    17
    Mardi 14 Août 2012 à 19:50
    J'ai lu avec passion bien sûr ses récits ! Une aventurière qui a eu un triste destin. Merci pour la photo de sa tombe que je ne connaissais pas. Belle soirée chère Eva, là tu m'as fait grand plaisir , merci
    16
    Mardi 14 Août 2012 à 19:34

    c'est moi qui te remercie de ta visite Mounira... 

    15
    Jeudi 12 Avril 2012 à 08:59

    J'ai trouvé par hasard sa tombe sur le net... j'aime beaucoup ces cimetières berbères, abandonné des vivants, où tout le monde est à égalité dans la mort... J'aime l'idée que les tombes soient ainsi abandonnées, puisque les esprits caracolent en liberté...   

    14
    Mercredi 11 Avril 2012 à 21:51
    Elle était belle, de toutes les beautés, du corps et de l'esprit. Et du coeur aussi.
    Elle était belle d'insoumission et flottait avec grâce dans des rêves trop gands pour elle.
    L'eau qui donne la vie au sable l'emporta avec elle pour le seul lieu où je suis sûr aucun mur ne fait obstacle à sa soif d'absolu.
    Elle était très belle.
    13
    Lundi 9 Avril 2012 à 09:01
    Ah le désert, comme il me plairait d'y retourner et pourtant ce n'est plus le moment hélas ! Bisous Eva
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    12
    Dimanche 8 Avril 2012 à 22:50
    Je ne connaissais pas... Merci pour ce billet, chère Eva.
    11
    Dimanche 8 Avril 2012 à 22:18

    J'ai découvert cette femme extraordinaire en lisant François Augieras (auteur confidentiel par ailleurs) qui prétendait (auprès de ses proches amis) avoir été Isabelle Eberhardt dans une vie antérieure ! Finalement, c'est peut-être mon cas aussi !! (nan ! je plaisante, je suis une pantoufflarde !) et pour ce qui est de l'aventure, je me contente de manger des limaces bleues comme Joël, Noël et Citroën les triplés de l'Arrache-coeur ! 

    10
    Dimanche 8 Avril 2012 à 20:36
    mon com est parti ...

    Eva , en avance...de quelques années ! j'avais adoré cette femme !
    9
    Dimanche 8 Avril 2012 à 20:33
    8
    Dimanche 8 Avril 2012 à 19:07

    bien sûr, chacun continue d'apprendre un peu tous les jours... Je sens que je vais apprendre un peu plus sur Le Havre aujourd'hui !...

    7
    DAN
    Dimanche 8 Avril 2012 à 18:37
    Et bien non Eva, je ne connaissais pas du tout ayant tout au long de ma vie lu beaucoup de livres sur l'histoire ainsi que beaucoup de livres sur les sciences, mais peu, trop peu sans doute, sur les écrivains et les littérateurs.
    Comme on dit : personne n'est parfait (sourire)
    6
    Dimanche 8 Avril 2012 à 18:16

    Alors, tu es plus en avance que moi Noëlle ! je n'ai lu que quelques extraits... mais j'ai adoré, et j'ai adoré son histoire, sa liberté... Bon dimanche et bon lundi à toi, je t'embrasse

    5
    Dimanche 8 Avril 2012 à 18:08

    C'est vrai Dan ? tu ne connaissais même pas de nom... Elle écrivait d'une façon délicieuse en plus ! Une vraie femme libre... libre avant la mode... De ces femmes qui forcent l'admiration des hommes, et la jalousie des autres femmes !

    4
    Dimanche 8 Avril 2012 à 18:07

    ça, je peux te croire quand tu écris ça Danae ! Tu aimes tant l'aventure... Rien ne te rebutte de l'inconfort et de l'inattendu ! Bisous ma Danae

    3
    Dimanche 8 Avril 2012 à 17:37
    C'est un sujet qui me touche beaucoup, la vie d'Isabelle qui se terminera bien tragiquement, noyée dans un oued. J'aurais aimé vivre une vie de nomade !!! Bisous Eva
    2
    DAN
    Dimanche 8 Avril 2012 à 17:31
    Une personne et une vie,que je ne connaissais absolument pas, ça sert de visiter les blogs amis ! (rire)
    1
    Dimanche 8 Avril 2012 à 17:21
    Beaucoup de tendresse pour Isabelle , un incroyable destin, elle avait une grande liberté, aimait avec passion et était une grande écrivain...

    Il y a quelques années, j'ai aimé lire tout ce que je pouvais trouver sur elle!
    Bon dimanche Eva
    Bises
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