• L'amant (Marguerite Duras)

     

     

    baguettes chinoises

     

    "Des années après la guerre, après les mariages, les enfants, les divorces, les livres, il était venu à Paris avec sa femme. Il lui avait téléphoné. C'est moi. Elle l'avait reconnu dès la voix. Il avait dit : je voulais seulement entendre votre voix. Elle avait dit : c'est moi, bonjour. Il était intimidé, il avait peur comme avant. Sa voix tremblait tout à coup. Et avec le tremblement, tout à coup, elle avait retrouvé l'accent de la Chine. Il savait qu'elle avait commencé à écrire des livres, il l'avait su par la mère qu'il avait revue à Saïgon. Et aussi pour le petit frère, qu'il avait été triste pour elle. Et puis il n'avait plus su quoi lui dire. Et puis il le lui avait dit. Il lui avait dit que c'était comme avant, qu'il l'aimait encore, qu'il ne pourrait jamais cesser de l'aimer, qu'il l'aimerait jusqu'à sa mort."

     

    Marguerite Duras (L'amant, 1984) 

    « A Henri MatisseDe profundis clamavi (Ch.Baudelaire) »

  • Commentaires

    16
    Samedi 10 Mars 2012 à 18:21
    "Le coeur cousu" de Carole Martinez, je viens de poser quelques mots sur mon blog, j'ai adoré ! il se lit d'une traite !
    15
    Samedi 10 Mars 2012 à 18:11

    De qui est "le coeur cousu" ? 

    Oui, on a tous et toutes des sensibilités différentes... Toi, je pense que tu dois aimer énormément la Nature...

    14
    Samedi 10 Mars 2012 à 18:08

    ce sont les dernières lignes de la fin Margareth... 

    13
    Samedi 10 Mars 2012 à 17:19
    Je me souviens très bien de ce passage de L'amant. Il me semble que je pourrais le réciter par coeur.
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    12
    Samedi 10 Mars 2012 à 16:44
    Moi Eva, je n'ai pas senti cette émotion qui te fait aimer un film , mais je reconnais la beauté des images !

    Bises, le soleil est revenu !

    Je viens de finir " le coeur cousu" superbe récit !
    11
    Samedi 10 Mars 2012 à 14:13

    Au cinéma, la beauté des images est souvent primordiale pour moi. Je pense que le film avait respecté le livre, par la beauté des images, par le ton un peu monocorde de la voix de Jeanne Moreau qui collait parfaitement avec l'atmosphère du récit très intimiste. Une belle histoire d'amour sans promesse de lendemain... une histoire d'amour complètement désintéressé (amour désintéressé et passionné). Bises Noëlle

    10
    Vendredi 9 Mars 2012 à 17:33
    Je n'ai vu que le film qui ne m'a pas laissé un grand souvenir. Bonne soirée.
    9
    Vendredi 9 Mars 2012 à 09:37
    J'ai lu ce livre, il y a aussi très longtemps, très beau texte...et, "au -delà des mers", oui, on peut continuer à aimer..

    Je n'avais pas du tout aimer le film, ce n'était que de jolies images....
    Bises Eva
    8
    Jeudi 8 Mars 2012 à 22:44
    J'ai lu ce livre il y a très longtemps. Ce que j'aime en Marguerite Duras, c'est qu'elle excelle à créer des atmosphères étranges. Déjà l'Extrême Orient fait rêver. Ensuite, il y a ces 2 amants silencieux. La parole est de trop... C'est fascinant !
    7
    Jeudi 8 Mars 2012 à 12:54

     ça arrive de temps en temps, cependant comme le prouve la correspondance de Khalil Gibran à May Ziadah, celle qu'il aimait au-delà des mers. Eloignés par le sort, lui aux Etats-Unis, elle en Egypte, telles deux âmes sœurs dans la quête de la réalité ultime, ils ne se rencontrèrent jamais, sauf en imagination et en rêve. 

    6
    Jeudi 8 Mars 2012 à 08:52
    Un beau rappel de cette oeuvre impérissable de Marguerite Duras qui a vécu cet amour, qui deviendra éternel, dans sa prime jeunesse !
    5
    DAN
    Mercredi 7 Mars 2012 à 23:57
    Être séparé et continuer à s'aimer est en effet peu courant, car d'habitude ne dit-on pas : loin des yeux, loin du coeur, alors que là c'est un amour qui a abolit le temps et l'espace !
    4
    Mercredi 7 Mars 2012 à 23:40

    c'est un texte qui parle d'amour... d'amour qui dure jusqu'à la mort... Des jeunes gens se sont aimés, ils étaient séparés par leur différences de position sociale, leur différence d'origine, leur différence linguistique... Ils se sont retrouvés beaucoup plus tard, après des années : même pas, il lui a téléphoné, à elle, et elle a reconnu sa voix... Ils se sont toujours aimé. Cé pas bô ça ? Etre séparés et continuer à s'aimer, c'est pas courant non ? 

     

    3
    DAN
    Mercredi 7 Mars 2012 à 23:29
    Pas facile de faire un commentaire sur une partie de texte dont on ne connait pas la totalité, et dont on a pas vu le film qui en a été tiré, pas facile...
    2
    Mercredi 7 Mars 2012 à 22:19

    oui, moi aussi j'aime beaucoup ce passage... En réalité, tout le livre est très beau... J'aime bien aussi quand elle parle du chapeau et des souliers "en lamés" de la "petite"... Merci de ton passage Chris...

    1
    Mercredi 7 Mars 2012 à 21:44
    Ils se sont aimés jusqu'à la mort. Et te souviens-tu quand elle entend la musique de Chopin qui se perd dans la mer, en retour en Europe, elle se souvient alors qu'elle l'avait aimé ce Chinois. Je vais t'offrir les phrases que je préfère de cette oeuvre durassienne : " elle avait pleuré parce qu'elle avait pensé à cet homme de Cholen et elle n'avait pas été sûre tout à coup de ne pas l'avoir aimé d'un amour qu'elle n'avait pas vu parce qu'il s'était perdu dans l'histoire comme l'eau dans le sable et qu'elle le retrouvait seulement maintenant à cet instant de la musique jetée à travers la mer.
    Comme plus tard l'éternité du petit frère à travers la mort".
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