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L'école...
L’école était comme une ruche, studieuse et bourdonnante. Elle berçait mes jours, ponctuait les saisons et enchantait mon quotidien. L’école était le cœur battant du village, mais pas seulement, elle était le cœur battant de mon foyer… Je l’entendais, la devinais, la percevais. Les récréations joyeuses ménageaient des pauses dans mes journées d’isolement. L’école était le monde enchanté jouxtant le logis de l’instit’, lui conférant une âme et toute sa raison d’être.
Les jours de printemps, tu ouvrais la fenêtre de ta classe donnant sur notre jardin, et je m’asseyais en secret sur les marches du perron… Clandestinement j’écoutais l’heure de récitation… Quel miracle ! A cet instant l’école était un véritable atelier de théâtre, de mime, de poésie… Le plaisir de ces enfants était réel et communicatif, je jubilais en silence à l’écoute de ces petites voix qui mettaient tout leur cœur dans ce moment de partage…
Les élèves envolés, j’adorais passer en revue les cahiers dans lesquels ils avaient copié les poèmes, les illustrant tantôt avec application et talent pour les plus doués, tantôt avec difficulté pour les plus hésitants… Le grand plaisir de la journée était la découverte de ces dessins d’enfants … La féerie de leurs rêves tracés sur le papier quadrillé… toute l’évasion autorisée de l’après-midi…
J’ai souvenir d’un troupeau (pour un poème oublié) dont les agneaux jouant à saute-mouton étaient si vivants qu’ils semblaient vouloir s’échapper de la page… Je n’ai plus jamais vu de moutons aussi joyeux, aussi caracolants, aussi indisciplinés … et souvent je me demande ce qu’est devenu le talent de cette petite fille si douée qu’elle dessinait des moutons vivants… Est-il possible qu’un si beau talent se soit perdu en route, sur le chemin des grands ?
eva © texte et photo
Tags : Enfance, amour, mots
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Commentaires
les agneaux étaient si vivants qu'ils semblaient vouloir s'échapper de la page...
et en plus de ce merveilleux texte, que de belles photos
joyeux dimanche Eva
Quelle belle voix grave et douce à la fois, quel beau texte, quelles belles images ! Tu n’imagines pas le sentiment de bonheur qu’a fait naître en moi (mais pas seulement j’en suis sûre) l’évocation tout en sensibilité de l’école de ton, de notre enfance. Merci Eva, je t'embrasse.
Coucou Eva, je découvre ta voix et ressent la nostalgie de l'enfance à l'école. Gros bisous et bonne soirée
De beaux souvenirs d'enfance contés avec une voix chaude ..qui fait école si j'ose dire. merci Eva.
Bonsoir Eva,
La photo, la poésie, la voix, tout est réuni pour un vrai plaisir de l'esprit.
Il semble possible qu'en rappelant ce souvenir de dessin d'enfant à cette grande personne, tu lui aies fait ressurgir l'envie de dessiner.
9Véronique LaidebeurMardi 19 Avril 2016 à 23:06Bonjour Eva,
Une tranche de vie comme on dit ! Mais c'est un décompte qui reflète bien peu la magie de ces années-là et la sensibilité avec laquelle tu les évoques. Tu as conservé de superbes photos de cette école si coquette et la petite fille a peut-être fait un métier de son talent, qui sait ? car il faut bien y aller dans le monde des grands ! Merci et bises Eva.
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Mercredi 20 Avril 2016 à 15:54
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Eva, j'adore lire tes souvenirs des jours heureux de cette école !
Eva , c'est toi que l'on entend ?
Je t'embrasse, très belle musique aussi ! très joli billet ! merci
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Mardi 19 Avril 2016 à 12:20
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C'est un très beau texte et lu avec gravité et un timbre de nostalgie dans la voix. J'ai les mêmes souvenirs de cette école du primaire sur la place du village dans laquelle toutes les classes étaient mélangées et l'image gravée de cet instituteur à l'allure austère et blouse grise. Nos journées s’égrainaient au rythme de la vie alentour, des saisons qui s'écoulaient et de nos rêves qui planaient sur une classe souvent distraite et pas toujours à l'écoute. Merveilleux récit!