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L'école de l'amour (Nizar Qabbani)
" Votre amour, Madame, m'a fait entrer dans les cités de la tristesse
Et moi, avant votre amour,
Je n'étais jamais entré dans les cités de la tristesse
Je ne savais pas que les larmes sont l'humain
Que l'humain sans tristesse ne sont que le souvenir de l'humain.
Votre amour m'a appris à être triste,
et depuis des siècles, j'avais besoin d'une femme qui me rende triste.
D'une femme entre les bras de qui je pleurerais comme un oiseau,
d'une femme qui ramasserait mes débris tels les éclats d'un vase brisé...
Votre amour, Madame, m'a enseigné les pires manières
[...] Il m'a appris à sortir de chez moi pour errer dans les rues
Et à pourchasser votre visage sous la pluie et dans la lueur de la Lumière,
A cueillir de vos yeux des millions d'étoiles !
ô femme qui a bouleversé le monde, ô ma douleur !
Votre amour, Madame, m'a fait entrer dans les cités de la tristesse...
[...] Votre amour m'a appris à me conduire comme un enfant
A dessiner votre visage avec la craie sur les murs
ô femme qui a bouleversé mon histoire
Je suis égorgé en vous... de bout en bout
Votre amour m'a appris comment se modifie le cours du temps
que lorsque j'aime, la terre cesse de tourner,
Il m'a appris les choses qui ne m'étaient jamais venues à l'esprit
Alors, j'ai lu les contes d'enfant
Je suis entré dans les palais des merveilles
Et j'ai rêvé de mon mariage avec la fille du Sultan
la fille aux yeux plus clairs que l'eau des baies
celle aux lèvres plus tendres que la fleur du grenadier
Et j'ai rêvé que je l'enlèverai comme le firent les princes cavaliers
Et j'ai rêvé que je lui offrirai des colliers de perles et de coraux...
Votre amour, Madame, m'a enseigné ce qu'est le délire
Il m'a appris comment le temps s'enfuit
sans que vienne la fille du Sultan
sans que vienne la fille du Sultan
sans que vienne la fille du Sultan."
Nizar Qabbani (L'école de l'amour)
source de l'illustration : link
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Commentaires
Peut-être bien que la traduction (que j'ai trouvée sur le net) est un peu maladroite à cet endroit, mais j'ai laissé volontairement ainsi parce que je n'ai pas vu comment remplacer cela...
ça n'a pas d'équivalence... Comment dire autrement à l'aimé(e) : votre amour me fait tellement souffrir qu'il est comme un rasoir tranchant, et me fait verser des larmes de sang ? Comment dire à un amour qu'il est si terrible que l'on est à genoux, la gorge offerte, prêt à se laisser trancher et se vider de son sang ? Lui, le poète, il a dit tout ça en 5 mots...
ah oui, en effet, on trouve ça sur wiki ! ça décrit bien l'oppression des femmes ! ça m'avait échappé lorsque j'avais préparé les précédents articles sur Qabbani...
http://eva.baila.over-blog.com/article-balkis-nizar-qabbani-107147703.html
en bas de ce billet, il y a un lien avec une biographie
et aussi :
http://eva.baila.over-blog.com/article-nizar-qabbani-poeme-a-balkis-107261192.html
Avant de l'aimer, il ne savait pas ce que c'était que la tristesse, avant de l'aimer, il ignorait que le temps peut s'arrêter, avant de l'aimer il n'avait jamais eu de désir de razia, avant de l'aimer, il ne savait pas que le temps s'enfuit sans que vienne jamais la fille du Sultan... et elle ? elle ne savait pas non plus...
Bon week-end de Pentecôte Dominique. Bises
Magnifique ! J'en apprends des choses grâce à vous! Merci pour ce beau partage. je vous embrasse. Bon WE. Dominique
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Ne connaissant pas l'auteur de cette fascinante "école de l'amour", je suis allée sur wikipedia (l'article est très fourni), j'ai aussi trouvé ceci, extrait de Dessin avec des mots, "Quand un homme désire une femme, il souffle dans une corne mais quand une femme désire un homme, elle mange le coton de son oreiller"...
Une fois encore merci pour cette belle page !