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L'étranger (Armand Robin 1912-1961)
"Je ne suis qu'apparemment ici.
Loin de ces jours que je vous ai donnés
Est projetée ma vie.
Malhabile conquérant par mes cris gouvernés,
Où vous m'apercevez, je ne suis qu'un étranger !
Gestes d'amour partout éparpillés,
Je me fraye une voie isolée, désertée.
D'une science à l'autre j'ai pris terrier,
Lièvre apeuré sentant sur lui braqué
Le fusil savant et sûr de la destinée.
Aucune terreur ne m'a manqué.
Armand Robin.
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Commentaires
6el duendeVendredi 8 Août 2014 à 18:16Voilà un poème qui ne mache pas ses mots ! La poésie est parfois un volcan, une éruption, un cri...RépondreCet homme a eu une vie triste et la décrit bien dans son poème. Tu as su donner une note étrange avec ce tableau Eva ! Ce n'est pas gai de se sentir étranger ! Bisous et sourions à notre vie ma chère Eva !Il faut savoir qu'Armand Robin est breton, sa langue maternelle est le breton. Il sera toujours très doué pour les langues (il en comprend 26). Il fait des études littéraires brillantes mais échoue à l'agrégation, apprend le russe, mais revient de Russie désenchanté par le communisme. Tout son parcours littéraire personnel est cahotique. C'est un être tourmenté qui ne se sentira jamais "d'ici"... Sa fin est tragique : à la suite d'événements mal élucidés, il est embarqué par la police et meurt le 30 mars 1961 à l'infirmerie spéciale du dépôt de la préfecture de police.
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