• La cloche fêlée (Charles Baudelaire)



    Il est amer et doux, pendant les nuits d'hiver,
    D'écouter près du feu qui palpite et qui fume,
    Les souvenirs lointains lentement s'élever
    Au bruit des carillons qui chantent dans la brume.

    Bienheureuse la cloche au gosier vigoureux
    Qui, malgré sa vieillesse, alerte et bien portante,
    Jette fidèlement son cri religieux,
    Ansi qu'un vieux soldat qui veille sous la tente !

    Moi, mon âme est fêlée, et lorsqu'en ses ennuis
    Elle veut de ses chants peupler l'air froid des nuits,
    Il arrive souvent que sa voix affaiblie

    Semble le râle épais d'un blessé qu'on oublie
    Au bord d'un lac de sang, sous un grand tas de morts,
    Et qui meurt, sans bouger, dans d'immenses efforts.

    Charles Baudelaire (Spleen et Idéal) 


    photos eva ©

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  • Commentaires

    13
    Dimanche 10 Mai 2009 à 21:36

    Je ne le connaissais même pas ce sonnet ! Je ne l'avais jamais lu une seule fois !
    Mon inculture est partiellement réparée !
    Bises. eva.

    12
    Dimanche 10 Mai 2009 à 20:09
    J'ai tj aimmé ce sonnet qui a le mérite de fusionner le chant de la musicalité à l'avanie ambiante du spleen.

    Bien amicalement.

    Cl.
    11
    Dimanche 10 Mai 2009 à 14:25
    Voilà un chat bien-heureux,bon dimanche,babsy
    10
    Samedi 9 Mai 2009 à 13:20
    j'aime beaucoup la photo de l'eglise, je jeu de lumière, bon dimanche Eva et au tiens
    9
    Vendredi 8 Mai 2009 à 23:39
    Très tardivement nous te souhaitons un heureux samedi ainsi qu'a tes proches et à tes amis à 4 pattes...Merci pour Baudelaire...Bises
    8
    Vendredi 8 Mai 2009 à 20:36

    ça oui ! il se la coule douce !

    7
    Vendredi 8 Mai 2009 à 20:13
    Je vois un petit chat malheureux !!!! bon week-end
    6
    Vendredi 8 Mai 2009 à 18:38

    Ben oui, je ne connaissais pas ce poème, je ne l'avais jamais lu, Jaouad m'a suggéré de l'illustrer. Tout d'abord j'ai été déconcertée : il ne me semblait pas détenir de photos capables d'illustrer ce poème (aucun feu de cheminée, aucun charnier). En le relisant, j'ai compris tout de suite, et ces deux photos, l'une symbole de sérénité et l'autre, symbole de mort (cimetière dans la nuit) ces deux photos se sont imposées d'elles-même.
    Nous avons tous une fêlure dont le son se réveille à un moment ou à un autre...

    5
    Vendredi 8 Mai 2009 à 18:16
    Le génie de Baudelaire dans toute sa splendeur ! Mon âme est fêlée, comme une cloche ! Il commence de façon sereine et finit sur un charnier crescendo! Quelle belle façon de dire la douleur de soi...
    4
    Vendredi 8 Mai 2009 à 14:48

    Merci beaucoup Dominique.
    Certains de mes exercices picturaux figurent dans l'album-photo intitulé "images"
    A bientôt.
    eva.

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    3
    Vendredi 8 Mai 2009 à 14:43

    J'ai donc découvert ce poème grâce à toi Jaouad, et s'il est moins chatoyant que certains autres, il n'en est pas moins d'une grande et profonde signification...
    Et je dois avouer que parfois, mon coeur aussi ressemble à une cloche fêlée...
    eva.

    2
    Vendredi 8 Mai 2009 à 12:04
    Elle est superbe cette photo, j'aime beaucoup la lumière. Je reviens sur Vermeer, nous avons vu le film nous aussi.... grandiose, j'adore cette ambiance et justement, mon mari m'a demandé ce portrait après que nous l'ayons revu pour la deuxième fois. Tu parles sur ton com de tes copies de "Grands", pourquoi ne les mets-tu pas sur ton blog ? ou alors ai-je mal cherché. Je vois que tu es allée à Chefchaouen, as tu vu les tableaux que j'ai fait de cette ville ? Bon we, amicalement. Dominique
    1
    Vendredi 8 Mai 2009 à 11:00
    Magnifiques illustrations.
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