• Le testament (François Villon)

     

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    Je renie les Amours et les méprise,

    Et je les défie à feu et à sang.

    Par ce que j'aimais je suis précipité dans la mort,

    Et les amours ne s'en soucient d'un liard.

    Je renonce à mon habituel plaisir

    Je ne suivrai jamais les amants :

    Si jadis je fus dans leur rang,

    Je déclare que je n'en suis plus.

     

    Car j'abandonne la partie,

    Que celui-là s'en mêle qui en attend quelque chose,

    Moi, je m'en tais dorénavant,

    Car je veux suivre ma détermination.

    Et si quelqu'un m'interroge ou tente 

    Comment j'ose médire des Amours,

    Que cette parole le contente : 

    "Celui qui meurt doit tout dire"

     

    François Villon (Le Testament)
     

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  • Commentaires

    6
    Lundi 21 Janvier 2013 à 20:18
    bouleversé depuis toujours
    par Francois Villon
    permettez-moi de vous raconter
    une tranche de ma vie de vagabond-poète

    ---

    LA PALETTE DE CHOCOLAT

    Quand je doute de la qualité de mon intensité de lumière, je refais l'expérience de la palette de chocolat. Je te raconte. Un jour que je vagabondais avec un camarade existentiel, je lui racontai mon désarroi. J'avais juste assez d'argent sur moi pour me payer un fantasme, une palette au chocolat caramilk. Et j'avais honte de mon aveuglement créé par la faim. Et j'étais gêné de lui en offrir la moitié parce que lui aussi sans le sou, il aurait probablement le goût de manger autre chose.

    Ce compagnon me dit: t'as jamais essayé d'acheter une palette au chocolat caramilk à l'autre, en remerciant la vie si par pure bienveillance, il t'en redonne la moitié?

    Dans l'histoire vraie racontée par ma chanson des allumettes, je réalise quelques années plus tard, qu' il y a eu la pure émotion ''caramilk'' d'avoir donné une allumette à l'autre en recevant mille fois plus par son feu du matin.

    SUFFIT D'UNE ALLUMETTE

    ma liberté
    une nuit un orage
    un jeune pouceux que j’ai connu s’a route

    à 25 ans
    y a perdu son courage

    j’ai 58
    c’est pas grave un naufrage

    l’un comme l’autre
    pas de sac de couchage
    rien à manger
    une chance ma gourde est pleine

    le jeune a mal aux pieds
    j’le vois dans son visage

    y va pleuvoir
    c’est glacé dans ses veines

    REFRAIN

    que je lui dis
    suffit d’une allumette
    pour enflammer ta vie

    rêve d’une conquête
    d’un grand feu sous ta pluie
    d’un grand feu sous ta pluie

    COUPET 2

    ma liberté
    une nuit un orage
    j’ai dit au jeune
    va dormir en d’ssous d’l’arbre

    m’a prendre soin d’toé
    m’a m’occuper du feu

    mets mon manteau
    tu vas t’sentir au chaud

    une chance qu’on est
    en d’ssous d’un sapinage
    je casse des branches
    chu mouillé d’bord en bord

    la run est toffe
    pendant que le jeune dort

    je pris pour qu’il
    retrouve son courage

    COUPLET 3

    ma liberté
    une nuit un orage
    au p’tit matin
    chu complètement crevé

    y mouille encore
    mon feu est presque mort

    le jeune se lève
    y est comme énergisé

    y fonce dans l’bois
    y casse des gros branchages
    y est en pleine forme
    son feu m’monte au visage

    sèche mon linge
    lui son manque de courage

    y m’sert la main
    et reprend son chemin

    REFRAIN FINAL

    c’est lui qui m’dit
    suffit d’une allumette
    pour enflammer ma vie

    j’te jure
    que j’rêverai de ma conquête
    d’un grand feu sous ma pluie

    et le vieux
    je te remercie

    Pierrot
    vagabond celeste
    5
    Mardi 25 Septembre 2012 à 23:23

    A Rouen, dans la cour fermée de l'aître St Maclou, figure une danse macabre étonnante (dont les sculptures ont été en partie décapitées à la Révolution)... Je suis fascinée par l'art médiéval...

    http://eva.baila.over-blog.com/article-rouen-l-aitre-st-maclou-50716666.html

    4
    Mardi 25 Septembre 2012 à 21:52
    Dérision grinçante, comme une danse macabre contemporaine de Villon.
    3
    DAN
    Dimanche 23 Septembre 2012 à 23:23
    Petite cachotière (rire)
    2
    Dimanche 23 Septembre 2012 à 23:18

    oui, soudain, le temps de ma jeunesse s'est envolé ! mais ça, on ne le sait qu'à l'entrée de la vieillesse... comme tu dis, Villon est intemporel... et je l'aime depuis toujours, je l'aimais déjà sur cette photo 

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    1
    DAN
    Dimanche 23 Septembre 2012 à 16:43
    Je regrette le temps de ma jeunesse
    durant lequel j'ai plus qu'un autre mené joyeuse vie
    jusqu'à l'entrée de la vieillesse ;
    il m'a caché son départ ;
    il ne s'en est point allé à pied
    ni à cheval, hélas ! Comment donc ?
    Soudainement il s'est envolé
    et ne m'a laissé aucun don.
    _____

    Ses écrit sont intemporel....
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