• Leonor Fini

     

    Leonore Fini

     photo Eddy Brofferio

     

    En 1929 Leonor a 20 ans. A Milan, elle rencontre le prince Lorenzo Ercole Lanza del Vasto de Trabia et elle tombe amoureuse de lui. Eleonor décide de le rejoindre à Paris. Dans le compartiment du train, elle rencontre un peintre éminent, Filippo de Pisis. Ce dernier l'introduit dans le milieu parisien, lui faisant connaître Supervielle, De Chirico et Max Jacob aux Deux Magots. Elle fréquente les salons de Montesquiou et des Noailles. 

    Un an plus tard, elle fait la connaissance de Cartier-Bresson (le célèbre nu photographié alors par Cartier-Bresson dans la mer, et dont on ne voit pas le visage, n'est autre que Leonor Fini) et d'André Pieyre de Mandiargues. Bientôt elle s'installe chez ce dernier. Elle fascine bien d'autres photographes, dont Erwin Blumenfeld, George Platt Lynes, Dora Maar, Lee Miller et d'autres encore. 

    En décembre 1932, la galerie Bonjean, que dirige Christian Dior, donne à celle-ci sa première exposition. Parmi les tableaux qui y figurent, le Travesti à l'oiseau est un portait de Mandiargues. Elle parvient à s'imposer comme peintre en exposant en 1933 avec les Italiens (Carrà, De Chirico, Sevirini, Campigli, De Pisis) puis en étant invitée un an plus tard à prendre part à l'exposition organisée par Paul Eluard sur le dessin surréaliste à la galerie Quatre Chemins. 

    Le marchand Julien Levy, l'invite en novembre 1936 à New York, où il la présente en tandem avec Ernst; le catalogue contient, en traduction anglaise, un poème d'Éluard, "Le Tableau noir", dédié à Leonor.

    Des toiles telles que la Chambre noire, Femme en armure ou D'un jour à l'autre marquent son engagement dans l'univers surréaliste avec une forte connotation érotique. André Breton n'apprécie pas son travail : une femme ne peut avoir dans son univers inquisiteur qu'une place subalterne. Mais il est clair que Léonor Fini fut bien autre chose que l'auteur de petites fantaisies libertines dans des teintes pastel et qu'une amoureuse des chats.

     

     sources bibliographie : la sulfureuse Leonor Fini

    et leonor-fini-et-mandiargues-un-roman-inacheve.htm

    « "Nana de la Mora" (berceuse)Jacques Majorelle. »

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  • Commentaires

    5
    Mercredi 22 Août 2018 à 20:12

    Un superbe texte et une bien belle découverte! Le milieu parisien de ces années là respirait de talents inouïs, aujourd'hui nous avons Facebook! 

    4
    Mardi 21 Août 2018 à 07:49

    Merci, merci Eva d'avoir sorti de son sommeil cette coruscante créature que fut la belle Leonor.
    Pour ceux de ma génération elle a été souvent réduite à cette répétitive théorie de femmes rousses et fatales, hiératiques amoureuses de chats qui dévoraient l'espace de leur séduction trouble de douce sensualité aux lueurs de mysticisme. Cette dernière "manière", cette obsession d'un monde trouble et raffiné où paradis flirte avec enfers a été perçue comme une incapacité à se renouveler, rejetant dans l'oubli tout ce que tu narres si bien.

    A notre époque, pressée dans une course à je ne sais quoi, le "zapping" supplante trop souvent la réflexion tandis que l'émotion anesthésie l'analyse, réduisant souvent un être au stéréotype qui lui survit.
    Merci encore d'avoir sorti des limbes des pensées toutes faites cette douce amazone, cette combattante pour la liberté qui eût l'élégance de lutter avec ses armes de séduction sans se croire obligée d'abdiquer les charmes de la femme.

    Un être rare, un être exemplaire.
    Bonjour Leonor...

      • Mardi 21 Août 2018 à 09:40

        Finalement, je savais très peu d'elle, "la coruscante" !.. mais j'ai cherché, et ce que j'ai trouvé m'a fascinée... Elle a vécu (en existant pleinement) à une époque qui ne supportait pas l'idée d'une femme libérée... et rien que ça, pour moi, ça suffirait à me la rendre admirable : "êTRE, EXISTER; envers et contre tout"... Et puis, ce talent qui la classait hors normes... Elle refusait d'être rangée parmi les surréalistes, et certaines de ses toiles sont tellement abstraites que je ne comprends pas ce reniement de la plupart des amoureux de "l'art conceptuel"... C'est juste "de la pensée toute faite", un sale préjugé en quelque sorte... Merci Henri-Pierre, je t'embrasse mon ami...

    3
    Lundi 20 Août 2018 à 16:01

    J'ai admiré, aimé, idolatré Leonor Fini. Je pense que qqe part elle est une des femmes que j'aurais voulu avoir l'audace et le talent d'être (je seuis aux antipodes). Si j'avais choisi seule le prénom de mon aînée, elle se fût appelée ainsi, Léonor, j'aurais mis un accent mais pas le e à la française ... l'importance des prénoms (ma fille n'aurait pas aimé, elle préfère son prénom ... Léonie). Oui, cette femme et son art m'ont accompagnée longtemps. Et ça me fait tt drôle de réentendre parler d'elle ... tu me donnes envie de réouvrir mes livres sur elle.

    MERCI.

    Sa photo nue était signalée à l'exposition photo que j'avais vue comme étant elle.

    (une toute petite photo d'elle, jeune, chez moi ICI)

     

      • Lundi 20 Août 2018 à 16:35

        Oui, la belle Leonor... Comme toi, j'aurais voulu être Leonor... une femme libre, audacieuse et bourrée de talent... Comme Colette, avec la très grande beauté en plus... Et puis, elle a "côtoyé" tant d'artistes et de personnages intéressants... 

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