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Les Mille et une nuits.
Le sultan Schahriar, fâché par l'infidélité de son épouse, la fit mettre à mort, et décida d'assassiner chaque matin la femme séduite la veille.
Shéhérazade, la fille du grand vizir, désignée comme prochaine épouse, se mit à raconter chaque nuit au Sultan une histoire dont la suite serait contée le lendemain. Le sultan ne put se résoudre alors à tuer la jeune femme ; il reportait l'exécution de jour en jour afin de connaître la suite du récit commencé la veille. Au fil du temps, Shéhérazade gagnait la confiance de son mari et finalement au bout de mille et une nuits, celui-ci tomba fou amoureux d’elle et renonça à la tuer.
Shéhérazade n’était pas la plus jeune, ni la plus belle, mais elle connaissait le pouvoir des mots et savait en user…Jour après jour, nuit après nuit, elle charma le Sultan, le tint en haleine, et fit en sorte qu’il ne pourrait plus jamais prendre dans ses bras une autre femme sans être harcelé par le souvenir magique de Shéhérazade. Elle était si vive, si captivante, et si lumineuse, qu’il n’envisageait plus une seule nuit sans elle… Tout le jour il attendait la suite du conte, mais pas seulement… tout le jour, il attendait le visage de la belle, ses mains comme des oiseaux, sa voix comme une musique, et son corps comme un alcool fort… Toute la personne de Shéhérazade était une drogue mystérieuse, subtile et douce, dont il ne pourrait plus jamais se passer…
« …hier la princesse Badroulboudour, fille du sultan, alla au bain l’après-dîner. J’appris cette nouvelle en me promenant par la ville. On publia un ordre de fermer les boutiques et de se retirer chacun chez soi, pour rendre à cette princesse l’honneur qui lui est dû, et lui laisser le chemin libre dans les rues par où elle devait passer.
Comme je n’étais pas éloigné du bain, la curiosité de la voir le visage découvert me fit naître la pensée d’aller me placer derrière la porte du bain, en faisant réflexion qu’il pouvait arriver qu’elle ôterait son voile quand elle serait prête d’y entrer. Vous savez la disposition de la porte, et vous pouvez juger vous-même que je devais la voir à mon aise si ce que je m’étais imaginé arrivait. En effet, elle ôta son voile en entrant, et j’eus le bonheur de voir cette aimable princesse avec la plus grande satisfaction du monde.
Voilà, ma mère, le grand motif de l’état où vous me vîtes hier quand je rentrai, et le sujet du silence que j’ai gardé jusqu’à présent. J’aime la princesse d’un amour dont la violence est telle que je ne saurais vous l’exprimer ; et comme ma passion vive et ardente augmente à tout moment, je sens qu’elle ne peut être satisfaite que par la possession de l’aimable princesse Badroulboudour, ce qui fait que j’ai pris la résolution de la faire demander en mariage au sultan. »(Extrait de la Lampe merveilleuse)
photos eva ©
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Commentaires
Non Eva je n'ai pas cesser de réver, mais d'une autre manière. Amitiés. Dominiquede belles photos.
On ne badinait pas dans la passé..
Elle l'a échappée belle, la belle !
Les mots ont bien des pouvoir et heureusement qu'ils peuvent permettre d'éviter le pire.
bonne soirée
clemBonsoir Valy, merci de votre visite... Je connais cette musique, c'est vrai, c'est une merveille, un grand morceau... Revenez quand vous voulez...
Toi aussi tu connais le pouvoir des mots et tu aurais pu raconter à ce sultan une histoire sans fin.Les contes venus de l'Orient sont toujours les plus merveilleux du Monde !!! Et, j'adore la façon captivante dont tu les racontes ... Ne serais-tu pas Shéérazade ??? celle qui connaissait si bien le pouvoir et la magie des mots ???Ah ! les contes des mille et une nuits. Adolescent j'en rêvais... Merci de nous remettre cela en mémoire. Bien à vous. DominiqueTout le charme du séducteur réside en effet dans la parole, et l'intonation qui l'accompagne !Tout simplement merveilleux et magique. Que vive l'amour...Oui Michel, faites donc cela : ouvrez vos trois petits coffres du désert qui recèlent des bijoux berbères, ouvrez les boîtes où sont rangées les photos de Moëz, et rêvez !
Préparez-moi un thé brûlant avec des feuillez de menthe...
Au diable tout ! Rêvons !Bon... et maintenant comment voulez-vous que je commence ma journée normalement? Comment voulez-vous que j'aille dans le jardin plus gorgé d’humidité encore qu'un baba au rhum? Comment voulez-vous que je repasse du linge et vaque à des occupations terre à terre ?
Non, ce n'est plus possible ! Je vais donc aller ouvrir mes trois petits coffres du désert qui recèlent de bijoux berbères et continuer la part du rêve que je vous dois. Je ne vous parle pas du retard que je vais prendre à cause de vous…
Merci Eva pour ce chatoiement des couleurs... ce texte qui donne envie de partir et d’oublier Eric Besson, Thierry Henri, Carla Bruni et tant d’autres…On a même l'impression de sentir l'encens et les épices...
À bientôt,
MichelBonjour merci de votre passage sur mon blog et soyez la bienvenue.C'est une très jolie histoire et si bien conté,bravo.
Passez une délicieuse journée sous le doux regard de Dieu.
Bises amicales Mimi.Ah les contes des mille et une nuit, tout un poème...j'aurai bien aimé connaitre Shéhérazade, moua...bise Eva, bonne journée...Une belle histoire et de beaux bijoux ! bonne nuit Eva.
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A bientôt.