•                           Ce tableau est extrêmement commenté sur le net, de toutes les façons possibles et imaginables : on le dit parfois médiocre, on le trouve plein de symboles psychanalytiques (Freud ne sévissait pas encore, cependant !), on le montre comme un plaidoyer contre le droit de cuissage, on le pose comme un modèle d’art photographique…etc… etc…

     

    Pourquoi ne serait-ce pas plus simplement une image libertine, et rien que cela ?

     



    « Le verrou » (1778) de Jean-Honoré Fragonard  :

     

    Les amants sont habillés, mais saisis à l’instant le plus excitant : celui qui précède l’accomplissement…

    L’homme tient la femme consentante dans ses bras, et pousse le verrou…

    La femme, dans une attitude abandonnée est toute à son attente…

    Tout, dans cette atmosphère intime est érotique : l’incarnat luxurieux des rideaux, le froufrou sensuel du costume féminin, le désordre voluptueux  de l’alcôve, le fruit posé sur la table basse au pied du lit : le fruit défendu de l’arbre du péché, le fruit que l’on partagera ensemble après l’amour…
    Juste une scène aimable de libertinage...


    A présent, tapez "Le verrou" dans un moteur de recherche... vous serez surpris de la verve des commentateurs spécialisés (ou non)... Amusez-vous bien !


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     (Œuvre préraphaélite de John William Waterhouse, inspirée d’une Ballade de John Keats, lui-même inspiré par un poète de la fin du Moyen Age, Alain Chartier.) 

    La Dame est une fée…une fée au visage d’enfant.

     

    C’est une toute petite fée. Dans l’ombre, on ne voit que son visage lumineux, ses mains agrippées au Chevalier, et ses pieds petits. Elle tend son visage joli vers le Chevalier. C’est une fée qui s’offre.

     

    Le Chevalier la domine de toute sa stature bien qu’il soit agenouillé. Il se penche vers elle. En réalité, c’est elle qui l’attire, elle l’a enveloppé dans un voile qui se confond avec ses cheveux blonds et longs. Il est prisonnier de cette frêle jeune fille, prisonnier de son regard, de ses cheveux, et de ses mains de fée.

     

    Lui, le Chevalier, grand et fort, dans son armure, avec son épée à la main, lui, l’invincible, est complètement dominé par cette minuscule et fragile petite fée.

     

    La puissance du désir a neutralisé la raison,

    Le charme a vaincu la force.
                                                                                 eva baila (copyright 2008©)
     


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    Bacchus et Ariane par les frères Le Nain

     

    On raconte que Thésée séduisit Ariane,

    On raconte qu'Ariane lui confia un fil à dérouler dans le labyrinthe de l'Amour

    afin de retrouver le chemin du retour...

    On raconte que Thésée tua sa passion dévorante pour Ariane en tuant le Minotaure,

    et qu'il sortit du labyrinthe grâce au fil magique...

    On raconte que Thésée, rappelé à ses devoirs par Zeus, abandonna sa belle sur l'île de Naxos...

     

     

    "Ariane, ma soeur, de quel amour blessée

    Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée" 

    Jean Racine (Phèdre, I, 3)

    Illustration : "Ariane et Bacchus" 

    par les frères Le Nain


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  • Hylas participe à l’expédition des Argonautes et fait une halte en Bithynie près des côtes de Mysie avec ses compagnons. Etant allé puiser de l’eau à la cascade, il est enlevé par les nymphes du lieu, qui, éprises de sa beauté, l’entraînent dans les profondeurs à jamais. Héraclès, aidé du Lapithe Polyphème, erre dans les bois à sa recherche, l’appelant en vain. Pendant ce temps, les Argonautes, profitant d’une brise favorable, ont levé l’ancre sans attendre le retour des héros descendus à terre. Polyphème demeuré dans le pays fonde la ville de Cios ; Hércalès, de son côté promet aux Mysiens de les laisser en paix s’ils continuent à rechercher Hylas.

     

    La tradition se maintint aux époques historiques où l’on voyait chaque année des prêtres parcourir la campagne en criant à tous les échos le nom d’Hylas. (source : Wikipedia)



    Rapt d'Hylas par les Nymphes (panneau en opus sectile provenant de la basilique de Junius Bassus sur l'Esquilin, Palais Massimo alle Terme)




    John William Waterhouse (Hylas and the Nymphs - 1896)

    Dans l’eau vive d’une cascade, Hylas se laisse séduire imprudemment,

    L’étourdi oublie le bateau et ses compagnons, Hylas oublie qu’il devait ramener l’eau…

    Hylas enlevé par les nymphes s’est noyé dans leurs yeux, s’est noyé dans leurs bras,

    Hylas entraîné oublie qu’il savait nager…

    Hylas en coulant dit : emmenez-moi, emmenez-moi, là où l’on est heureux…

    Et les Nymphes, l’une après l’autre en riant, tirent Hylas au fond de l’eau,

    Tout au fond… là où l’on est heureux…

     

    eva baila, le 22 juillet 2009 ©

     


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