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Par eva-maïa le 19 Décembre 2014 à 08:08
J’ai regardé devant moi
Dans la foule je t'ai vue
Parmi les blés je t'ai vue
Sous un arbre je t'ai vue
Au bout de tous mes voyages
Au fond de tous mes tourments
Au tournant de tous les rires
Sortant de l'eau et du feu
L'été l'hiver je t'ai vue
Dans ma maison je t'ai vue
Entre mes bras je t'ai vue
Dans mes rêves je t'ai vue
Je ne te quitterai plus.
Paul Eluard.
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Par eva-maïa le 23 Octobre 2014 à 12:31
Un jour
et c'est déjà hier
sur la plateforme de l'autobus
je regardais les femmes
qui descendaient la rue d'Amsterdam
Soudain à travers la vitre du bus
j'en découvris une
que je n'avais pas vue monter
Assise et seule elle semblait sourire
A l'instant même elle me plût énormément
mais au même instant
je m'aperçus que c'était la mienne
J'étais content.
Jacques Prévert
(Histoires)
photos Etretat 1970 eva baila © 2008Mon amour, mon amour, je n'ai rien oublié de ce que tu m'as donné...
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Par eva-maïa le 1 Novembre 2013 à 00:00
J'ai consulté tous les devins,
Ils m'ont tous dit : "c'est la plus belle !"
Et depuis, j'ai bu tous les vins
Contre la mémoire rebelle.
Oh ! ses cheveux livrés au vent !
Ses yeux, crépuscule d'automne !
Sa parole qu'encore souvent
J'entends dans la nuit monotone.
C'était la plus belle à jamais,
Parmi les filles de la terre...
Et je l'aimais, Oh ! je l'aimais
Tant, que ma bouche doit se taire...
Charles Cros.
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Par eva-maïa le 6 Juin 2013 à 07:00
La femme adultère.
Je la pris près de la rivière, Car je la croyais sans mariTandis qu’elle était adultère.
Ce fut la Saint-Jacques, la nuit, Ses cuisses s'enfuyaient sous moi
Par rendez-vous et compromis, Comme des truites effrayées
Quand s’éteignirent les lumières Une moitié toute embrasée,
Et s’allumèrent les cricris. L'autre moitié pleine de froid.
Au coin des dernières enceintes, Cette nuit me vit galoper
Je touchai ses seins endormis ; De ma plus belle chevauchée,
Sa poitrine pour moi s’ouvrit Sur une pouliche nacrée,
Comme des branches de jacinthes. Sans brides et dans étriers.
Et dans mes oreilles l’empois Je suis un homme , et ne peux redire
De ses jupes amidonnées Les choses qu'elle me disait :
Crissait comme soie arrachée Le clair entendement m'inspire
Par douze couteaux à la fois. De me montrer fort circonspect.
Les cimes d’arbres sans lumière Sale de baisers et de sable,Grandissaient au bord des chemins Du bord de l'eau je la sortis ;
Et tout un horizon de chiens Les iris balançaient leurs sabres
Aboyait loin de la rivière. Contre les brises de la nuit.
Quand nous avons franchi les ronces Pour agir en pleine droiture
Les épines et les ajoncs, Comme fait un loyal Gitan,
Sous elle son chignon s’enfonce Je lui fis don, en la quittant,
Et fait un trou dans le limon. D'un beau panier à couture,
Quand ma cravate fut ôtée, Mais sans vouloir en être épris :
Elle retira ses jupons, Parce qu'elle était adultère
Puis (quand j’ôtai mon ceinturon) Et se prétendait sans mari
Quatre corsages d’affilée. Quand nous allions vers la rivière.
Ni le nard, ni les escargotsN’eurent jamais la peau si fine, Federico Garcia Lorca
Ni, sous la lune, les cristaux (Traduit par Jean Prevost)
N’ont de lueurs si cristallines.
photos eva baila ©
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