• Luc Dietrich (Le bonheur des tristes)

    Lionel Walden Train at night

     

    "Par delà le carambolage des rails croisés, les poteaux comptaient la campagne, les fils mesuraient la fuite en sifflant. Un champ de blé gicla d'un talus. Une petite ville se bâtit au galop et puis dégringola dans la pente. Un bref tunel goba le reste et vomit une boule de fumée et des collines bleues.

    Enfin, parurent des contrées semblables où la guerre a passé. Des grillages, des baraques, des touffes, des tas.Un camion qui perdait sa bâche courait dans la poussière comme une volaille effarouchée.

    Les premières maisons se levèrent dans les terrains vagues comme des échelles.

    Un fossé noirci, des rues, des cours, des linges, des rues, des façades, des cheminées, des rues : on arrivait."

     

    Luc Dietrich

    (Le bonheur des tristes, Introduction à la vie commune) 

    source : http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/dietrich.html

     

    illustration : Lionel Walden, Train at night

     

     

    « Ouarzazate (Maroc)l'Ange blessé (Hugo Simberg) »

  • Commentaires

    8
    Mercredi 4 Décembre 2013 à 11:25

    ah ah ah ! c'est Luc Dietrich qui doit être content, là-bas, dans son Purgatoire ! Bonne journée Myrto, je t'embrasse.

    7
    Mercredi 4 Décembre 2013 à 01:59
    Quelle écriture ! Plus vraie que le mouvement, que la vitesse elle-même.
    Eva je suis doublement transportée. C'est le genre de lecture qui me ravigote quand je suis en manque d'estrambòrd (ce qui était le cas jusqu'à ce que je découvre cet extrait que tu as choisi de nous offrir)
    Bises
    6
    Mardi 3 Décembre 2013 à 23:36

    http://toobanal.canalblog.com/archives/2010/05/20/17951790.html

    voilà j'ai remis le lien pour les visiteurs curieux... Oui, j'avais adoré cette série de 2010 chez toi. Le talent c'est bien de faire bouger les choses (ah ! si les politiques pouvaient se mettre à avoir un peu de talent !) Bonne nuit Thami  :)

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    5
    Mardi 3 Décembre 2013 à 22:50
    Excellent extrait de Luc Dietrich (que je ne connaissais pas). Une citation qui irait comme un gant à ma série" Au train où vont les paysages":
    http://toobanal.canalblog.com/archives/2010/05/20/17951790.html

    Bonne fin de soirée chal-heureuse!
    4
    Mardi 3 Décembre 2013 à 11:11

    Un malheureux, un écrivain maudit, à l'audience confidentielle, comme bien d'autres n'ayant pas eu le temps d'en écrire davantage. La repro de ce peintre (que je ne connaissais pas non plus) faisait écho à ce texte "fulgurant" comme le dit si bien Colette dans son com. Bonne journée Dan.

    3
    Mardi 3 Décembre 2013 à 11:09

    C'est en flânant sur le très beau site de "Esprits nomades" que j'ai découvert Luc Dietrich. Un écrivain dont l'audience est un peu confidentielle, un de ceux plutôt marginaux, malheureux, bohême et maudit. Son texte m'a tellement transportée en train en si peu de mots, que j'ai perçu à la fois le paysage et les sons du voyage ! Sur le même site, un extrait nous plonge dans les rêveries d'un papier peint à coquelicots (nous avons tous des souvenirs de papier peint qui hante nos insomnies d'enfance !). C'est le hasard qui a fait que je suis tombée sur la repro de ce peintre que je ne connaissais pas non plus. Bonne journée Colette

    2
    Mardi 3 Décembre 2013 à 07:54
    Ce tableau (je découvre son auteur) dit bien la fulgurance du texte (dont je découvre l'auteur également ! Que de lacunes !) Un instant j'ai pensé à Caillebotte. Bonne journée Eva.
    1
    DAN
    Mardi 3 Décembre 2013 à 00:33
    Un bien curieux personnage que ce Dietrich.

    Et une belle illustration du texte
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :