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Maroc : une terre pleine d'énigmes et de splendeurs
Tahar Ben Jelloun (extrait d'un article de Geo) "...ce pays continue d'échapper aux formules lapidaires où certains voudraient l'enfermer. Il attire, ouvre les bras, donne à voir, mais intrigue et ne se livre point. C'est que le Maroc est un grand livre, pas un de ces bouquins poussiéreux et intimidants; c'est un roman inépuisable où se bousculent contes et poèmes, où les récits sont traversés par les vents du surréalisme et les bourrasques du fantastique, où toute rationalité n'est qu'apparence où la logique de la vieille culture occidentale perd ses moyens et tourne en rond sur elle-même jusqu'à se fatiguer et abandonner la prétention de tout comprendre, de tout expliquer."
[...] "Le propre d'une énigme est de ne jamais se livrer. Le Maroc est une énigme, pas par coquetterie ou par calcul, mais par les nécessités de l'Histoire, par la complexité de son destin et par la force de sa beauté.[...] La terre marocaine bouillonne sous un feu discret. C'est un pays chaud sous un soleil froid, où le verbe est facile comme le rire, comme le contact. L'hospitalité est une valeur sacrée; c'est un devoir pour le musulman. Accueillir, être disponible, donner de son temps et ne rien attendre en échange. Telle est l'intelligence de cette gratuité du don et de la présence. C'est ce qui symbolise ce pays, qui, tant qu'il se maintiendra dans sa complexité et son originalité, restera une énigme, belle et profonde, grave et surprenante.
Ce mystère est inscrit dans les vieilles pierres de Fès, sur les murailles rouges de Marrakech, dans les ruelles blanches et bleues d'Asilah, derrière les dunes d'Oarzazate, dans les maisons pauvres du Haut Atlas, dans le regard des vieilles femmes, paysannes descendues dans la ville. Alors il faut prendre le temps de lire sur les murs et les visages, d'écouter la parole des hommes qui s'échange autour d'un verre de thé. Il faut savoir voir et attendre, accepter de marcher à pied, même si on est importuné, savoir s'arrêter pour laisser le temps et l'espace aux émotions de s'imprimer, telles des couleurs fortes sur le tissu d'une mémoire vive."
TAHAR BEN JELLOUN
photos eva.
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Commentaires
le Maroc est bien une enigme, à chaque moment une question...Il faut parfois des années pour comprendre !La première fois où je suis allé au Maroc c'était en 1985.J'étais parti avec une délégation culturelle de Grenoble et nous avons rencontrés pas mal de peintres (surtout)et quelques écrivains dont Tahar Ben JELLOUN...
Souvenir inoubliable... Bonne soirée Eva. DominiqueUne très belle description et je penses qu'il faut beaucoup de temps pour connaître vraiment ce pays...Les paysages sont variés et superbes, les Marocains sont joyeux et accueillants. Il faut aller au Maroc Philippe, ce n'est pas loin en avion...
C'est un pays qui m'a subjuguée, et la lecture de Tahar Ben Jelloun m'a aidé à comprendre beaucoup de ce pays. Merci de ton passage Jean-Luc. Bises.
Je suis allée du Nord au Sud en quinze jours. Et je n'ai pas regretté parce que de cette façon, j'ai eu une idée globale de la beauté et de la diversité des paysages du Maroc. Bisous Pierrot, bonne soirée.
Les Marocains parlent du mauvais oeil avec un éclair d'amusement dans l'oeil ! Ils ont un très grand sens de l'humour. Il n'est jamais trop tard pour aller au Maroc, c'est un très beau pays, et les Marocains sont accueillants et chaleureux...
Le Maroc qui a bercé mon enfance... Curieusement et contrairement à plusieurs de mes cousins) je n'ai jamais pu y aller, alors que j'aurais aimé visiter les lieux où ont vécus mes grands-parents et mon père.A chaque fois un imprévu de dernière minute m'a empêchée de partir.Serait-ce le mauvais oeil ?Oh Eva, dans un peu plus d'une semaine ce Maroc sera à moi:) Inch'Allah!
Je suis en plein préparatifs, énervée, excitée :)
Je vois qu'il y a beaucoup d'amoureux du Maroc sur tes pages!
Bises & belle journée!Mon préféré : Moha le fou, Moha le sage : je vais voir si je retrouve ce livre dans ma bibliothèque...Un dépaysement total, ce pays. Je n'ai encore jamais mis les pieds sur un autre continent. Ca viendra peut-être un jour...Salut Eva,
Des paysages superbes...
Je fais un petit cou cou après mes vacances de Pâques...
Amitiés
Elisa, Argentineon reconnaitrait la lumière particulière du Maroc entre 1000. Merci pour ce beau reportage et le partage des ecrits de Tahar
bises et belle journéeJolie note eva, avec belle musique, on s'y croirait...je suis allé 2 fois au Marac, une fois dans le nord, et une autre fois dans le sud, j'en garde un bon souvenir...bisou, bon parès midi...La deuxième photo a été prise dans le Sud marocain, sur la "route des mille kasbah" entre Ouarzazate et Tinerhir" où comme tu le décris dans ton livre "les terres rouges sous la pluie d'automne" précède le jaune et l'ocre du Désert.
Envie de Maroc moi aussi...Je t'embrasse Christian.
Bonjour Eva, savoir s'arrêter nous dit notre Tahar et l'aventure commence. Tu sais, Eva, que par tes articles et tes commentaires tu me donnes envie d'aller au Maroc. Tes photos, tes illustrations en citations tout est beau. A quoi correspond la deuxième photo. Je t'embrasse et une belle journée.Bonjour,
Une terre de contraste aussi visiblement entre ces rues pleines de monde et ce paysage désertique... mais que c'est beau ! La lumière y est magnifique ! Je te fais de gros bisous et je te souhaite une très belle journée de soleil.
SandraJuste avant de partir pour le Maroc, j'avais lu trois romans de Ben Jelloun. Il m'a bien aidé à "ressentir" ce pays...
Voilà des paroles profondes loin des clichés touristiques. Oui, notre mentalité occidentale se heurte à une autre culture, à une autre logique mais sent cependant toute la magie de cette terre belle et chaleureuse...
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Quand j'ai préparé mon voyage au Maroc, j'ai lu deux ou trois romans de Tahar, et j'ai tout de suite été envoûtée par ce pays... En arrivant au Maroc, il me semblait retrouver mystérieusement une terre familière. Il y avait une sorte de complicité entre elle et moi. Alors que beaucoup d'autres personnes du groupe étaient déstabilisées, moi, je me sentais bien, tout à fait en accord avec ce que m'avait "promis" ma lecture de Tahar.