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Mes lèvres ne peuvent plus s'ouvrir (Alain Borne)
Mes lèvres ne peuvent plus s'ouvrir
que pour dire ton nom
baiser ta bouche
te devenir en te cherchant.
Tu es au bout de chacun de mes mots
tu les emplis, les brûles, les vides.
Te voici en eux
tu es ma salive et ma bouche
et mon silence même est crispé de toi.
Je me couche dans la poussière, les yeux fermés.
La nuit sera totale, tant que l'aube
et le grand jour de ta chair
ne passeront pas au-dessus de moi
Comme un vol de soleils.
Alain Borne (1915-1962)
Tags : poésie
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Commentaires
Un poème d'Alain Borne qui fait du bien au coeur et à l'âme… et quel besoin d'amour et de beauté…. Merci Eva!
Merci Eva, je découvre et tu m'as donné envie d'en savoir un peu plus...Chose faite.
Bonne soirée et bises.14JamadrouVendredi 8 Août 2014 à 18:02Bien sûr que je l'aime ce poème
Comme j'aime ce petit arbrisseau
Accroché sur sa roche
Fier et certain
D'apercevoir les étoiles...
Merci eva13JamadrouVendredi 8 Août 2014 à 18:02Eva je crois qu'on adore une représentation, une icône une image on se prosterne on vénère
Que vénères-tu dans Boris ?
Aimer pour ce qu'il est ce qu'il a fait , écrit...
Aimer pour ce qu'il t'apporte n'est pas suffisant?
Moi, je n'aimerais adorer que le soleil
Passe une douce nuit eva.12JamadrouVendredi 8 Août 2014 à 18:0211el duendeVendredi 8 Août 2014 à 18:02tu y crois encore ? :-))en langage familier, "adorer" signifie "aimer énormément"... J'aime énormément Boris Vian pour ce qu'il était, et pour ce qu'il a écrit parce que ses romans reflétaient sa grande sensibilité... Je l'ai toujours senti proche de moi, probablement parce qu'il est mort. Il disait d'ailleurs qu'un mort, c'est parfait ! Les morts sont comme les livres : des amis infaillibles et fidèles : toujours présents quand on a besoin d'eux !
chacun a sa façon de parler des brulures de l'amour
respect pour les deux écritures, les deux hommesLes mots de Vian sont beaucoup plus explicites pour moi !Alain Borne était avocat. Il fut compagnon de route de Pierre Seghers et il cotoie Aragon. Pierre Seghers le considérait comme l'égal d'Eluard. Borne n'est pas très connu car il ne fit pas la cour aux éditeurs parisiens.
Boris Vian aurait dit autrement les mots de ce poème :
"Je voudrais pas crever
avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux"
Bonne journée Jamadrou.
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@Francesco : "ils n'écrivent pas pour moi..." mais... c'est si beau, chaque fois je me laisse prendre à l'illusion ! :-)