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Miguel Hernandez, L'amour montait...
L'amour montait entre nous
Comme la lune entre les deux palmiers
qui ne se sont jamais enlacés.
L'intime murmure des deux corps
vers la rumeur ramena une houle,
mais la voix rauque fut torturée,
furent pétrifiées les lèvres.
La soif d'étreindre remua la chair,
élucida les os enflammés,
mais les bras en voulant se tendre
moururent dans les bras.
L'amour passa, la lune aussi, entre nous
et dévora les corps solitaires.
Et nous sommes deux fantômes qui se cherchent
et se retrouvent au loin.
Miguel Hernandez.
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Commentaires
Pas loin de chez moi, il y avait deux arbres dans la campagne (au milieu d'une haie), et ces deux arbres rejoignaient leurs ramures... Je les appelais "les amants"... et un jour, l'un d'entre eux a été grillé par la foudre ! L'autre est resté tout interdit, tout penaud de se retrouver tordu sans raison... tordu de chagrin et de douleur ! C'est beau l'amour ! Bises Danae
C'est réellement très beau : même quand il n'est pas possible, l'amour "monte", monte entre les palmiers qui ne pourront jamais se rejoindre... Hernandez qui a connu l'emprisonnement politique, l'éloignement et la séparation, Hernandez en parle avec poésie et douleur sourde, et c'est très émouvant, très palpable aussi...
"l'amour montait entre nous
Comme la lune entre les deux palmiers
Qui ne se sont jamais enlacés"
O que c'est beau Eva! Merci pour ce choix!
Oui c'est ça : l'amour montait...d'abord un certain doute, puis les regards, les sourires...puis on le ressent, franchement, gravement nous toucher," montait"...Oui, c'est ça!Ici les deux palmiers ne se rejoignent pas, mais je me souviens d'avoir vu en vérité deux arbres dont les branches s'approchaient l'une de l'autre par un effet de la nature attirés l'un vers l'autre et pas par hasard. C'était dans un pays exotique, peut-être aux Seychelles. Bises chère EvaEva
Je suis partie lite Miguel Hernandez , superbe...
J'ai posé un poème, merci
Belle journée EvaToi qui aimes tant l'Espagne, oui, tu dois aimer Hernandez Alain...
J'ai visionné ta nouvelle video, et elle donne encore plus envie de participer à tes stages, tant ils sont variés... Sûr que ton enseignement est diversifié, ces images le montrent bien, et ton travail d'initiation à l'aquarelle ne peut pas être monotone puisque c'est chaque fois dans des paysages différents, avec des participants différents. J'ajoute, pour les visiteurs qui liraient les com, que au-delà de l'initiation, l'enseignement que tu dispenses fait naître parfois des vocations, et parfois de beaux talents. Ce n'est pas inutile de le signaler.
Vois-tu Grain, je te réponds avec beaucoup d'émotion : je dois la découverte de ces deux poèmes de Miguel Hernàndez à un Camarade tunisien, dont l'amour pour la France, et la grande érudition en matière de littérature, art pictural et poésie, pourraient bien faire honte aux Européens d'avoir exploité et martyrisé le Maghreb aussi longtemps, puis de lui tourner le dos à présent...
C'est une des richesses de la toile d'ouvrir les horizons et de permettre l'échange multiple (mais tu le sais très bien, toi qui a ce principe en tête de ton blog...) Bises.
Chère Eva,
Ton blog est une source pour les assoiffés de poésie; tes propres textes autant que ceux de tes invités me laissent un goût de tendresse et de force mêlées...Merci Eva pour ce partage,
GrainC'est très beau Eva !
Je t'envoie toutes mes amitiés, passe un beau dimanche et une très bonne année !
Grosses bises,
AMSublime ! Tu me diras d'où tu as sorti ces perles de Miguel...http://fr.wikipedia.org/wiki/Miguel_Hern%C3%A1ndez
Miguel Hernàndez, berger devenu poète, engagé aux côtés des Républicains pendant la guerre d'Espagne, emprisonné en mars 1940 (condamnation à mort commuée en peine de 30 ans d'emprisonnement) meurt de tuberculose à l'âge de 32ans...
Il faut savoir saisir l'occasion quand elle se présente...
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Je te remercie Noëlle, je vais voir ça !