• Moissac, le Cloître (2)

    Le cloître de Moissac doit une part de sa renommée au fait qu’il est le plus ancien cloître historié conservé.L’alternance des colonnettes simples et doubles assouplit imperceptiblement le rythme continu des arcades.




     

    Les chapiteaux se caractérisent par leur forme en pyramide renversée très évasée, particulièrement accentuée pour les chapiteaux simples. La corbeille est cependant constamment structurée par les temps forts et faibles hérités du chapiteau corinthien antique, marqués par les volutes qui s’affrontent sur les angles et les dés qui rythment le milieu de chaque face. Le décor ne se limite pas aux corbeilles, mais couvre aussi les tailloirs, qui couronnent les chapiteaux et reçoivent les retombées des arcs.





     

    Les décors végétaux occupent une place importante. Ce sont tout d’abord une dizaine de chapiteaux dont les feuillages s’inspirent directement du modèle corinthien. Ils présentent des feuilles d’acanthe très découpées.






    Pour d’autres corbeilles, on a préféré des réseaux couvrants de rinceaux qui se superposent à l’épannelage sans l’altérer. Le réseau très serré d’enroulements de tiges et de petites feuilles couvre uniformément toute la corbeille. Le motif et la taille très plate évoquent les ivoires du monde musulman dont les reproductions ont également inspiré la pseudo-inscription coufique tu tailloir, tandis que les tiges souples qui enferment de belles palmettes auxquelles se mêlent des pommes de pin relèvent d’un motif qui a été largement utilisé au cours de la seconde moitié du XIeS dans tout le SO de la France et le NO de l’Espagne.

     



     

    Si les corbeilles associent parfois végétaux et animaux, les aigles et les lions affrontés sont à plusieurs reprises traités pour eux-mêmes. C’est cependant sur les tailloirs que les motifs animaliers sont les plus fréquents, suites ou luttes d’animaux réels ou fantastiques auxquels se mêlent parfois des figures humaines (ci-dessus :  une lutte de lions et de griffons orne le chanfrein du tailloir et les volutes d’angle et les dés médians du chapiteau corinthien sont remplacés par des têtes de chats qui crachent des rinceaux). Le réseau végétal s’organise autour de grandes feuilles en respectant une composition très stricte. 

     

    (Maurice SCELLES , conservateur du patrimoine au service régional de l’Inventaire de Midi-Pyrénées)




    frise de diablotins



    oiseaux entrelacés

    (photos eva © septembre 2009)
      

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  • Commentaires

    13
    Rémy Giron
    Vendredi 8 Août 2014 à 19:05
    Très beaux chapiteaux dans l'ensemble, mais manque de détails et d'explications sur certains points.Et un petit manque d'originalité aussi.
    Bon ensemble qui m'amène a mettre une note sur cette article (14/20). Continuez!
    12
    Lundi 14 Décembre 2009 à 18:44

    Bonsoir Monsieur Rémy GIRON, je vous remercie beaucoup pour votre note très généreuse. Cependant, je vous signale que je ne suis pas une historienne, ni une photographe, ni une spécialiste des oeuvres d'art. Mon blog est un lieu de partage et d'échange, non pas le lieu de concours savants... Par ailleurs, j'ai bien précisé que les légendes de mes modestes images sont tirées d'un ouvrage que je cite (ainsi que le nom de l'auteur). Enfin, cette visite a donné lieu à une série de trois posts, et je crois bien que vous n'avez pas vu le 3ème puisque vous avez "noté" le 2ème. J'ai fait, lors de cette visite, une cinquantaine de photos (peut-être davantage) mais j'ai choisi les plus significatives (à mon sens) et je n'ai fait que trois posts afin de ne pas lasser mes visiteurs qui ne sont pas des spécialistes non plus.
    Bonne route sur les blogs, continuez ! et traquez les originalités sur les blogs de recettes de cuisine qui sont légions sur OB !

    11
    Vendredi 18 Septembre 2009 à 19:23

    Merci beaucoup Christian pour ce com et ce lien. C'est très sympa. Tes articles sur la guerre de 14 sont très émouvants et bien documentés.
    Amitiés. eva.

    10
    Vendredi 18 Septembre 2009 à 18:47
    Mais que c'est beau , cela vallait bien deux articles . Sinon j'ai mis ton lien sur mon dernier article . A bientôt
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    9
    Mercredi 16 Septembre 2009 à 02:03
    C'est formidable de nous offrir la possibilité de bien regarder les détails Eva. C'est vraiment passionnant, j'imagine la patience de tous ces Hommes à l'oeuvre, la minutie et le savoir faire qu'il faut pour réaliser de telles merveilles me fait chaud au coeur.
    8
    Mardi 15 Septembre 2009 à 22:28

    ça oui ! c'est beau, on y passe facilement 3/4 d'heure sans se lasser...

    7
    Mardi 15 Septembre 2009 à 21:47
    Jolie série d'articles sur ce célèbre cloitre et de bien belles photos. A+
    6
    Mardi 15 Septembre 2009 à 21:36
    C'est absolument magnifique, quelle délicatesse et quelle précision jusque dans les moindres détails !
    5
    Mardi 15 Septembre 2009 à 21:18
    que dirais-tu d'un bon sorbet ?
    bisous
    clem
    4
    Mardi 15 Septembre 2009 à 21:03

    Il n'y a plus de religieux dans ce cloître maintenant. Quant à la dégustation du café, il se fait face à l'Abbaye, sur la place, sur la terrasse d'un merveilleux bistrot qui sert des glaces et des sorbets faits maison et qui sont délicieusement bons... Ils servent aussi des jus de raisin de Moissac pressés de suite, quand la saison le permet (ces succulentes grappes dorées dont l'appellation "raisins de Moissac" est limitée aux côteaux très proches).
    Bonne soirée Clem. 

    3
    Mardi 15 Septembre 2009 à 20:48
    il est habité le cloître ou seulement pour les touristes à présent ?
    dis on se prend un petit café dans le cloître ? lol
    bisous
    clem
    2
    Mardi 15 Septembre 2009 à 19:27

    les oiseaux ressemblent un peu à des cygnes...
    Dans un autre article, tu verras que certains chapiteaux racontent des histoires...
    Bonne soirée Jeanine. Bises. eva.

    1
    Mardi 15 Septembre 2009 à 08:03
    Un très belle balade dans ce cloître, d'une grande richesse ornementale. J'apprends plein de mots.
    Ce couple d'oiseaux n'est vraiment pas commun sur les colonnes...On voit que l'artiste a été très libre dans ses choix...
    Une période fascinante...
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