• Orphée et Eurydice.

     

    (Eurydice, Nymphe des Arbres, est mordue par un serpent. Eurydice,  aux Enfers exilée, se languit d’Orphée…

    Le poète inconsolable descend dans les limbes, endort le chien Cerbère, et supplie Perséphone et Hadès, Souverains de l’au-delà, de lui rendre sa bien-aimée…)

      

    Il n’est rien de dire qu’Eurydice manquait à Orphée depuis cette morsure fatale…

    Il n’est rien de dire que sa vie s’était vidée subitement de sens, de saveur, de couleur…

    Le départ d’Eurydice ouvrait une béance dans le cœur d’Orphée, une douleur imparable, fulgurante, lancinante, un trou sans fond vertigineux et plus terrible que les Enfers…

     

    Avec sa lyre pour seule compagne, Orphée descend au royaume souterrain d’Hadès. Il donne alors son obole au passeur Charron qui lui fait franchir les eaux du Styx.

     

    La Traversée du Styx(Gustave Doré)

     

     Orphée aux portes de l’Erèbe joue de la Lyre, pour le chien Cerbère, gardien à trois têtes, et l’endort…Au premier cercle, Hypnos et Thanatos, faiseurs de rêves pour les vivants, le saluent d’un vague signe de la main… Orphée poursuivant sa quête traverse vite les Champs Elyséens,  il croise au plus profond des Enfers, les Danaïdes, Sysiphe et Tantale…

     

    Les épreuves successives ne sont rien pour Orphée : rien ne peut être plus terrible et désespérant que l’absence d’Eurydice. Sa course périlleuse le mène devant les terribles Erinyes, déesses infernales, divinités persécutrices, aux grandes ailes et à la chevelure de serpents… Orphée les charme aussi de sa lyre, et elles le laissent approcher le dieu Hadès et son épouse Perséphone. Cette dernière touchée par l’amour d’Orphée pour Eurydice supplie son mari de rendre à Orphée sa bien-aimée. Hadès impressionné par le courage d’Orphée accepte à la seule condition qu’elle le suivrait en silence et qu’il ne se retournerait ni ne lui parlerait  tant qu’ils ne seront pas revenus dans le monde des vivants…

      

    J.Baptiste COROT (Orphée ramenant Eurydice des Enfers)

     

      

    Mais au moment de sortir des Enfers, Orphée inquiet de son silence se retourne vers Eurydice et la perd définitivement…

     

    Orphée inconsolable pleure son épouse, sa belle, tendre et douce Eurydice… Orphée pleure son amour perdu, il pleure celle qu’il est allé chercher au delà du possible, derrière les portes de la mort, au plus profond des Enfers. Les Bacchantes en éprouvent un tel dépit qu’elles s’emparent de lui pour le déchiqueter et jeter sa tête dans le fleuve Hébros. Les restes d’Orphée seront recueillis sur l’île de Lesbos, terre de la Poésie, par les Muses éplorées…

     

    (Certains prétendent qu’Orphée, pendant son terrible voyage, aurait rencontré la Mort, et en serait tombé amoureux…)

     

    (illustrations : La traversée du Styx , gravure de Gustave Doré

    Orphée ramenant Eurydice des Enfers, toile de Jean-Baptiste Camille Corot)

     

                                               

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  • Commentaires

    14
    el duende
    Vendredi 8 Août 2014 à 18:55
    Hé bien quelle descente ! Si toutes les descentes aux enfers procuraient un tel plaisir...C'est merveilleusement raconté et les illustrations sont divines... Je reviens ce soir m'y abreuver...
    13
    Raïssa
    Vendredi 8 Août 2014 à 18:55
    Je me promenais par ici un soir d'insomnie et me voilà charmée de voir que des personnes préservent encore le simple amour du beau, des histoires, de la poésies des images... ca me touche, j'adore!
    12
    el duende
    Vendredi 8 Août 2014 à 18:55
    J'adore qu' Orphée tienne sa lyre comme une lampe au sortir des ténèbres....
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    11
    Dimanche 25 Avril 2010 à 11:01

    Bonjour Raïssa, j'aime les visiteurs de la nuit... Reviens quand tu veux, merci de ta visite et de ton commentaire très gentil. A bientôt j'espère. eva. 

    10
    Dimanche 25 Avril 2010 à 10:46

    Moi aussi... Orphée doit le succès de son expédition en grande partie à sa Lyre, (à son courage bien sûr, mais à sa Lyre, c'est le symbole de la poésie et de la musique). Mais Orphée est un étourdi... (pour utiliser une expression triviale ou familière). Il ne sait pas ce qu'il veut, comme beaucoup d'entre nous : à son amour terrestre et accompli, il préfère la Mort, qui est à la fois une certitude et une promesse chimérique d'absolu... C'est une histoire fascinante et terrible : comme toutes les histoires de la mythologie... Je ne me lasse pas de ces enseignements qui nous viennent du fond des âges... je regrette fort que l'on nous les occulte pour des raisons diverses...

    9
    Samedi 24 Avril 2010 à 23:04

    J'ai dû voir ce film il y a très longtemps... Oui, c'est un remake étourdissant de cette histoire, j'avais beaucoup aimé. Mais j'ai adoré aussi la version de Cocteau...

    8
    Samedi 24 Avril 2010 à 21:38
    Magnifique billet. Je te recommande le film "Orfeu Negro" mis en scène par le réalisateur Camus (en 1963 je crois)
    7
    Samedi 24 Avril 2010 à 21:37
    histoire tragique.
    bonne soirée
    clem
    6
    Samedi 24 Avril 2010 à 21:37
    Magnifique billet. Je te recommande le film "Orpheu Négro" mis en scène par Camus (1963, je crois)
    5
    Samedi 24 Avril 2010 à 21:18
    Je ne connais vraiment pas grand-chose en mythologie. Il faudrait que je m'y intéresse de plus près mais le temps, ce maudit temps manque toujours à l'appel !
    4
    Samedi 24 Avril 2010 à 14:07

    Les histoires d'amour se terminent souvent fort mal, chère Danae...

    3
    Samedi 24 Avril 2010 à 14:06

    Une descente vertigineuse et pleine de douleurs... Le duel d'Eros contre Thanatos... La pulsion de mort a vaincu Orphée... sur le fil du rasoir, l'Amour n'a pas vaincu la Mort...

    La Vie, l'Amor, la Mort... trois mots indissociables qui sonnent étrangement, indissociables car, il n'est pas de vie sans amour, il n'est pas d'amour sans la mort... Reviens ce soir t'abreuver à la source de l'inconscient collectif et de la Mythologie mystérieuse...

    2
    Samedi 24 Avril 2010 à 11:07
    Magnifique histoire d'amour qui se termine mal hélas. Merci Eva de rappeler à notre souvenir ces histoires antiques. Amitiés
    1
    Samedi 24 Avril 2010 à 10:26
    Un peu moins gai que ce que je viens de mettre sur mon blog! L'histoire, dont j'ignorais tout,est belle, il n'y a pas d'amour heureux.
    Et j'adore les gravures de Gustave Doré.Je vous embrasse et passez un bon WE. Dominique
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