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Pablo Neruda (une chanson désespérée)
"Mi deseo de tí fue el más terrible y corto,
el más revuelto y ebrio, el más tirante y ávido.
Cementerio de besos aún hay fuego en tus tumbas,
aún los racimos arden picoteados de pájaros.
Oh la boca mordida, oh los besados miembros,
oh los hambrientos dientes, oh los cuerpos trenzados.
Oh la cópula loca de esperanza y esfuerzo
en que nos anudamos y nos desesperamos.
Y la ternura, leve como el agua y la harina.
Y la palabra apenas comenzada en los labios.
Ése fue mi destino y en él viajó mi anhelo,
y en él cayó mi anhelo, todo en tí fue naufragio..."
Mon désir de toi fut le plus terrible et le plus court,
le plus agité, ivre, tendu, avide.
Cimetière de baisers, le feu persiste dans tes tombes,
Picorées par les oiseaux les grappes brûlent encore.
ô bouche mordue, ô membres baisés,
ô dents affamées, ô corps tressés.
ô noces folles d'espoir et d'effort
qui nous avaient noués dans le désespoir.
Et la tendresse, légère comme l'eau et la farine.
Et la parole à peine formulée sur les lèvres.
Ce fut mon destin, et en lui voyagea mon espérance,
et en lui tomba mon espérance, tout en toi fut naufrage..."
Traduction Jeanine Gran Riquelme link (Cendre et Braise)
Tags : poésie
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Commentaires
Les amours défuntes font écrire de bien belles choses... ce doit être horrible de se retrouver seul après une passion dévorante... se souvenir des moments de plaisir, des jours de bonheur, de ce que l'on adorait chez l'autre... une véritable torture!oh la la ! Alain, que tu me fais envie ! que j'aimerais ! vrai, que j'aimerais ! J'espère que nous pourrons voir les travaux de tes participants sur ton site... Tu es ma fenêtre ouverte sur le grand univers... tu es ma lucarne de Merveilleux... Merci Alain pour cela, merci...
Merci pour ce beau poème de Neruda, et pour son illustration photographique. Cela réchauffe le coeur !
CaroleC'est super beau (et déchirant) tout cela !
Du coup je reviens voir ton post sur Ronda (fort bien documenté, félicitations tu as dû te régaler à Ronda), mais je vais pour ma part attendre mai pour y revenir avec un nouveau groupe (et bien sûr on aura toujours plaisir à traverser le Puente Nuevo pour redescendre à l'Arco del Cristo le voir d'en bas des bords du Guadalevin, c'est à mon l'avis l'endroit d'où il paraît le plus spectaculaire au coucher du soleil et où on voit de près les rochers qui ont inspiré Gustave Doré) .
Grosses bises Eva,
AMoui et non... il y a des billets sur ce blog qui sont bien noirs et bien pessimistes... Mais je pense que l'amour si passionné ne peut offrir que du chagrin... La seule façon d'échapper au chagrin d'une rupture, c'est d'aller vers un autre amour avec la même ferveur et la même fougue... Et Neruda devait être ainsi (d'après ce que tu me dis...). C'est la particularité de ceux qui aiment la vie, et qui aiment l'idée même de l'amour...
C'est une grande première car ton parti pris a toujours été de " voir les choses du côté où le soleil les dore" comme disait notre ami Gide...
Neruda a été un grand amoureux et un grand séducteur donc forcément il a eu des chagrins d'amour. Ici, magistralement exprimés, la force de l'amour naissant et le revers de la médaille : la douleur inhérente à la passion.mais voyons, Dan, c'est parce que tu n'as pas lu le poème jusqu'au bout... ça parle de "naufrage" !
En bien ça prouve ma nullité en matière de littérature ! (rire)tu peux rester, je crois bien que c'était une sorte de rupture... (ou le souvenir d'un amour interrompu !)
Bon je m'en vais discrètement pour les laisser s'aimer !
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Je pense franchement que Neruda ne devait pas rester seul très longtemps !!