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Pacages aux molles pentes...
[...] "dans le pays le plus mouillé que je connaisse. De multiples vallonnements, étroits et mollements courbés...
Nul horizon ; des bois-taillis pleins de mystère ; quelques champs, mais des prés surtout, des pacages aux molles pentes, dont l'herbe épaisse est deux fois l'an fauchée, où des pommiers nombreux, quand le soleil est bas, joignent leur ombre, où paissent de libres troupeaux ; dans chaque creux, de l'eau, étang, mare ou rivière ; on entend des ruissellements continus...
[...] Dès avant d'arriver, je reconnus soudain l'odeur de l'herbe ; et quand j'entendis de nouveau tourner autour de la maison les cris aigus des hirondelles, tout le passé soudain se souleva, comme s'il m'attendait et, me reconnaissant, voulait se refermer sur mon approche."
(André Gide, L'immoraliste)
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Commentaires
Quel talent d'écriture ! Merci pour ce lien, je ne me souvenais pas de ces lignes.
Je lis dans tes réponses que le père de Gide était cévenol et sa mère normande, je l'ignorais mais c'est aussi mon cas et les miens se sont rencontrés parce qu'ils venaient travailler à Paris, tout en gardant des traits de caractère bien typés et même des religions différentes ! (enfin il a fallu faire un choix, époque oblige !)Le père de Gide était cévenol et sa mère normande. Il semble avoir bien cerné l'âme normande : "Le paysan normand demeure trop souvent sans créance pour ce dont il ne pénètre pas le mobile c'est-à-dire pour ce que ne conduit pas l'intérêt"...
J'ai constaté plus d'une fois la réalité de cette phrase. C'est un trait de caractère profond contre lequel le Normand ne peut rien ! Il est ainsi et on ne peut le changer...et quand soi-même on n'est pas normand, on a beaucoup de mal à s'habituer à cela !...
Quant au vert des prairies, il est bien agréable, surtout quand le soleil brille !...
Promenade printanière. J'aime le vert du printemps, il est totalement différent du vert de l'été. Pacages, bocage, les paysages de Normandie ont du sembler bien rafraîchissants à l'immoraliste au retour d'Afrique du Nord!Cette belle atmosphère fait beaucoup de bien c'est vrai ! et une toute petite balade d'une heure remet tout en place quand on est un peu morose....
Oui Dominique, cette année la campagne est très belle et le printemps très en avance partout. Bises du soir
Et aussi... l'odeur de l'herbe mouillé, des pâturages et du vent frais !"Pacages aux molles pentes" une expression que je n'ai jamais utilisée.
Tes photos cadrent bien avec le texte et fleurent bon le printemps
BisesC'est merveilleux ! après ma promenade de cet après-midi, c'est un prolongement bienvenu ... Bisous eva, douce nuitMerci pour ce morceau bien choisi d'André Gide et pour les belles photographies que je t'attribue l'existence heureuse.Ces photos de verte campagne m'offrent toute la douceur dont j'avais justement besoin à cet instant.
Une vache tranquille dans un paysage de collines et de vallons suffit à mon bonheur, mais un bonheur qu'il faut aller chercher...C'est beau cette campagne, cela me manque un peu dans ma banlieue. Bises et bonne journée Eva. DominiqueEt comme il est écrit sous la photo : je ne connais pas de région plus humide.... Mais cette année, tout le monde trouve qu'il n'a pas plu assez !! Bisous Danae
Moi aussi Michel, j'adore les vaches, et je ne peux pas m'empêcher de les photographier !... Cet extrait est le seul qui pouvait convenir... je le savais... je l'ai cherché parce que je savais que Gide avait vécu un moment dans ces sortes de paysages (entre deux voyages dans le Sud...) Bientôt je vais revenir à Taormina, et je sais que je trouverai trois lignes de Gide (ou plus) pour embellir mes photos ! Je vous embrasse Michel (dans votre jardin)
Je reconnais bien là les paysages normands ! Superbe ta seconde photo avec cette rivière qui serpente au milieu des prés verdoyants ! Bisous chère EvaJ’ai toujours aimé les paysages où l'on peut observer à loisir les vaches qui pour moi, sont parmi les animaux les plus pacifiques... même les trains ne les effraient pas. Quand ces paysages sont vallonnés et si bien décrits par Gides, que demander de plus ? Merci Eva
MichelJe découvre le texte et tu l'as particulièrement bien illustré.
Et (même si ce n'est pas la même région)c'est comme un appel à retrouver des paysages qui me manquent...
je crois que ce sera bientôt. Belle journée.
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J'aime beaucoup l'écriture de Gide. Il fut une époque où le brassage des régions était naturel mais moins fréquent (à cause du manque de moyens de communication). De nos jours, les frontières se lèvent, les préjugés aussi (j'espère) et j'aime ce mélange enrichissant. Vive les différences !