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Sa voix était douce et soyeuse, et son accent de nulle part : elle prononçait toutes les syllabes avec une intonation à peine chantante, faisant à peine danser les mots à l'oreille...
Elle lui dit alors : "Tu aimes l'impressionnisme, que l'on regarde avec émerveillement en clignant les paupières pour faire vibrer la lumière, tu aimes Monet que j'aime aussi, mais je vais t'apprendre le Surréalisme... Tu vois ce tableau, tu vois cette allée ombragée, c'est ici que l'on se quitte..." Et lui, tout interdit de surprise, sans qu'il pût faire un geste, la vit franchir le cadre du tableau, et s'éloigner dans l'allée bordée d'arbres frémissants... Elle s'éloignait lentement sans se retourner, elle s'éloignait avec ses rêves et ses douceurs cruelles, elle s'éloignait pour se confondre avec l'enfant qu'elle n'avait jamais été... Elle s'éloignait enfin pour ne plus devenir qu'un petit point à l'horizon, un tout petit point, celui qu'on désigne habituellement dans la règle de la perspective, comme le point de fuite... ( eva © )
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Commentaires
7YmiDimanche 14 Mai 2017 à 18:40Profondeur de l'un, perspective chez l'autre. Texte et photo s'accordent merveilleusement. Délicieuse harmonie .
Belle fin de dimanche, Eva !
J'ai une mémoire visuelle, celle qui me permet de faire un blog comme le mien, dont je ne puis qu'être satisfait même si je n'y suis pour pas grand chose. Aaaah si j'avais eu la même mémoire pour les tables multiplications ! ! ! ..La vie est mal fait ma bonne dame
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Dimanche 14 Mai 2017 à 17:39
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C'est ma foi une très belle définition que tu nous livre là du Surréalisme! Superbe d'intelligence et de sensualité!