• Paul Froment, poète occitan.

    Paul Froment, poète occitan.

     

    Sur la façade de la mairie de Penne d'Agenais (Lot et Garonne), est scellée une plaque de cuivre où sont gravés le portrait et une citation du poète de langue occitane, Paul Froment :
    "Mai qu'un rei lo lauraire a dreit de se quilhar"
    "Plus qu'un roi le laboureur a le droit de se dresser"

     

    Un matin de 1898 on retirait du Rhône à Lyon, le cadavre d’un pauvre petit soldat qui s’y était noyé pendant la nuit précédente. Il s’agissait d’un petit paysan, un humble valet de ferme de la région de Villeneuve-sur-Lot (Lot et Garonne) nommé Paul Froment. Arraché par la barbare conscription à son pays ensoleillé, à ses occupations pacifiques, il ne put s’acclimater aux brumes de l’Est, à la grande ville, aux brutalités de la caserne. D’autre part, un amour malheureux rongeait son âme sensible, et l’éloignement lui enlevait tout espoir. Isolé, sans secours moral, il se suicida. Il avait 23 ans.

    Dans le diaporama que j’ai composé, on peut voir tous les paysages que Paul Froment aimait. La première chanson interprétée par le groupe "Perlinpinpin" est un poème de Paul Froment dont voici la traduction :

    « Sonnet d’un poète avant d’aller se noyer.

    Vite, tout s’éteint à jamais /Dans ma pauvre âme désolée; / la confiance s’est envolée.

    De soleil elle n’a vu un rayon !

    Déjà la vie au mois de mai, / me semble triste, dépouillée…/ Dans ma pauvre âme désolée

    Tout va s’éteindre à jamais !

    L’espérance, loin je l’ai chassée / et elle meurt comme la fleur fauchée.

    Au soleil, dans les prés, là-bas.

    Quand l’amour passe à ma portée / il ne fait qu’une grimace et s’en va.

    Tout s’est éteint à jamais. »

     

    source biographique : Paul Froment, écrits en prose  

    diaporama et photos eva,

    traduction du "sonet d'un poeta avant de s'anar negar" Marceau Esquieu, Christian Rapin, Jean Rigouste. (Anthologie de l'expression occitane en Agenais.)

    Paul Froment est né à Floressas, petit village du Lot, il y est resté très attaché jusqu'à sa mort tragique. Il y est également enterré.

    On peut lire un billet très complet  ici sur Paul Froment 

    « Migrants"Porte-moi le tournesol..." Eugenio Montale. »

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  • Commentaires

    16
    Jeudi 10 Septembre 2015 à 19:04

    "Plus qu'un roi...............etc , etc , etc".......................J'apprécie le sens de cette phrase.

     

    Amitiés Eva.

    15
    Lundi 7 Septembre 2015 à 23:21

    Comme souvent j'aime ces chansons régionales qu'elles soient occitanes ou corses. 

    14
    Lundi 7 Septembre 2015 à 22:07

    @ El Duende : Je n'ai pas dit que la chanson de Gilles Vignault est optimiste, j'ai dit qu'elle est utopique ! Bises ma belle :-)

    13
    el duende
    Lundi 7 Septembre 2015 à 21:56
    Ceux qui vivent du travail des autres. Mon iPad me joue des tours... :-))
    12
    el duende
    Lundi 7 Septembre 2015 à 21:54
    moi ce qui me plait le plus : c'est la devise placée sur le mur de la mairie. Un paysan a plus le droit qu'un roi de se dresser. Ce qui signifie en clair que ceux qui travaillent ont plus de droits que ceux qui vivent du travail des utérus. Et ça, c'est très juste, tellement juste que c'est révolutionnaire.
    D'autre part, réécoute Gilles Vigneault : sa chanson est tout sauf optimiste. Bonsoir Eva.
    11
    Lundi 7 Septembre 2015 à 18:22

    Merci Eva pour m'avoir recopié le texte. En effet je trouve triste que cette jolie âme si proche de la nature  ait décidé de quitter ce monde qui ne l'a pas gâté. Jolie vidéo. Je t'embrasse et merci encore.

    10
    Lundi 7 Septembre 2015 à 18:05

    Pour Danae : Un matin de 1898 on retirait du Rhône à Lyon, le cadavre d’un pauvre petit soldat qui s’y était noyé pendant la nuit précédente. Il s’agissait d’un petit paysan, un humble valet de ferme de la région de Villeneuve-sur-Lot (Lot et Garonne) nommé Paul Froment. Arraché par la barbare conscription à son pays ensoleillé, à ses occupations pacifiques, il ne put s’acclimater aux brumes de l’Est, à la grande ville, aux brutalités de la caserne. D’autre part, un amour malheureux rongeait son âme sensible, et l’éloignement lui enlevait tout espoir. Isolé, sans secours moral, il se suicida. Il avait 23 ans.

    Dans le diaporama que j’ai composé, on peut voir tous les paysages que Paul Froment aimait. La première chanson interprétée par le groupe "Perlinpinpin" est un poème de Paul Froment dont voici la traduction :

    « Sonnet d’un poète avant d’aller se noyer.

    Vite, tout s’éteint à jamais /Dans ma pauvre âme désolée; / la confiance s’est envolée.

    De soleil elle n’a vu un rayon !

    Déjà la vie au mois de mai, / me semble triste, dépouillée…/ Dans ma pauvre âme désolée

    Tout va s’éteindre à jamais !

    L’espérance, loin je l’ai chassée / et elle meurt comme la fleur fauchée.

    Au soleil, dans les prés, là-bas.

    Quand l’amour passe à ma portée / il ne fait qu’une grimace et s’en va.

    Tout s’est éteint à jamais. »

    9
    Lundi 7 Septembre 2015 à 17:47

    Coucou Eva, je ne connaissais pas mais j'ai du mal à lire l'écriture en marron. Je préfère te le dire, ne m'en veux pas. Bises

    8
    Lundi 7 Septembre 2015 à 09:24

    @ Ymi : Né à Floressas (Lot) le 17 janvier 1875 d'une famille de petits propriétaires ruinés par le phylloxéra, Paul Froment est, dès 14 ans, après le certificat d'études, voué à la condition servile. La crise économique le contraint en outre à l'exil dans un terroir plus riche. Il sera valet de ferme à Sérignac, Massel, Pujols... Une jeunesse donc particulièrement difficile. Froment a un avenir médiocre au milieu de ses frères en pauvreté. Un amour malheureux pour Maria Maillet, une petite voisine jolie et superficielle qui se joue de sa gaucherie et de sa timidité, le torturera tout au long de son adolescence. Mais l'esprit ne se plie pas. Froment dévore tous les livres qu'il peut trouver, dans ses rares moments de loisir. Il se fait des amis poètes. Il écrit dans la langue des paysans son expérience de paysan. "En francimand, n'i sèi pas fort, mès en gascon, digali que vengue !" Le poète devient célèbre dans les cercles félibréens, Mistral s'enthousiasme : on a rarement en effet traduit la nature, les travaux champêtres, la vie rurale avec plus de justesse et d'art instinctif... 

    7
    Ymi
    Lundi 7 Septembre 2015 à 08:29

    Quelle tristesse ! ce jeune poète qui décide de s'endormir pour toujours afin de ne plus souffrir, jamais.


    Merci, Eva, pour cette découverte.

    6
    Dimanche 6 Septembre 2015 à 23:14

    @ Noelle : oui, je les ai vus et entendus dans un village (Frespech) frespech-concert-perlimpinpin-folk- en 1986. Je crois que l'un d'entre eux est gravement malade, quelle tristesse ! C'était une belle époque, on dansait sur les places de village, des polkas piquées, des mazurkas, des rondeaux, d'une manière improvisée, on apprenait les pas sur place, c'était joyeux et sans façon !

    @ Francesco : on a le coeur tendre quand on a 23 ans... Je photographie toujours les chats que je rencontre, je les aime, ils m'aiment... :-)

    @ Dan : oui, il y a une chanson de Gilles Vignault sur ce thème "quand les hommes vivront d'amour, il n'y aura plus de frontières, les soldats seront troubadours, et nous nous serons morts mon frère..." Une belle chanson utopique !

    @ Jibie : 23 ans... un enfant...

    @ Rony : merci Rony, je suis toujours heureuse de ta visite...

     

    5
    Dimanche 6 Septembre 2015 à 20:44
    rony

    èmouvant et touchant

    merci pour cette découverte

    amicalement

    4
    Dimanche 6 Septembre 2015 à 20:24

    très  jeune pour décider de tout quitter,  chagrin d'amour trop dur pour ce coeur trop tendre

    bonne soirée Eva

    3
    DAN
    Dimanche 6 Septembre 2015 à 19:33

    Un poète ne fera jamais un bon soldat, vivement qu’il n’ait que des poètes sur terre !

    2
    Dimanche 6 Septembre 2015 à 19:05

    Une page forte et poignante Eva, qui se résume de façon très douce et poétique dans la dernière image de ton très beau diaporama: "une fuite noire dans le soleil"…

    Paul Froment mérite bien ton très bel hommage…. Merci! 

    1
    Dimanche 6 Septembre 2015 à 17:32

    Quelques recherches sur ce groupe " Perlinpinpin" que je découvre et je trouve ta note de 2010 !  je ne connaissais pas non plus ce jeune poète, merci Eva , j'aime beaucoup !

    Je t'embrasse

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