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Photo sepia
Tu photographiais tout, passionnément, avec entrain,
Dans les rues d’Oran, à la dérobée, les femmes voilées, les palmiers, les ânes, les chèvres…
Tu les capturais avec ton Kodak à soufflet, qui se repliait pour tenir dans la poche…
Il était ton troisième œil, compagnon fidèle, complice de l’instant,
Sur les galets de Dieppe tu photographiais tes copains, ta fiancée,
Rieur, joyeux, tu aimais la vie, mais la vie ne t’a pas aimé…
Pour toi, et malgré moi, je trimbale partout ma boîte à images,
A la recherche du temps perdu, des ombres, en pleine lumière et dans le noir,
Dans le labyrinthe des incertitudes, je fais comme tu faisais,
La chasse aux joies fugaces,Et dans la lumière de l’amour je surexpose,
Je superpose la vache et le pommier,La déesse et la mer,
Le minotaure et le père…
eva baila 8 juin 2009 ©
photos B.L.©
Tags : photo, mots, enfance
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Commentaires
Je l'ai toujours cet appareil photo ! et j'ai même fait des photos couleur avec (par religion)
Très beau texte, comme un requiem pour ces fameux Kodak dont on n'aurait jamais pensé qu'un jour ils disparaîtraientC'est mon seul héritage... Il m'a légué cela. Imagine un peu : à cette époque, il ne suffisait pas de "cliquer", il fallait ouvrir la boîte, déplier le soufflet, faire quelques petits réglages, économiser la pellicule, et... cadrer au plus juste (pas question de bidouiller le cadrage et la lumière sur le PC !) J'adore ces photos et celles qu'il m'a laissées, elles sont la prunelle de mes yeux, par elles, il continue à vivre, par elles, les instants fugaces qu'il a su saisir entrent dans "mon" éternité...
Eva,
Il savait saisir l'instant fugace comme toi.
On ne guérit jamais de cette absence. Arriver à le dire c'est quelque part une forme de soulagement, sinon une guérison.Merci Eva , pour ta boîte à images....
" tout le monde à une histoire" moi ,en les regardant, mes souvenirs, c'est Biskra, Annaba, Alger ...des vacances, souvenirs heureux, je peux les retrouver aussi au fond d'une boîte en carton...
Merci pour ce billet sur Camus
Des bises et tes mots sont très émouvantsMême en vacances si loin, tu as toujours des antennes pour les amis... Tu es un être rare...
Eva, la chasse aux joies fugaces, c'est peut-être ça, notre "clicomanie"...
Quel beau témoignage.
Avec toute mon amitié.Ajouter des mots me semble indécent.
Je suis très ému.
De Marrakech l'impact n'en est que plus fort.j'aime beaucoup ces photos sépia... et votre texte comme toujours délicieux. bises et bonne journée. Dominiquebonsoir éva,
je vais jeter un coup d'oeil aux paramétrages,c'est pas normal...mais j'ai quelques soucis depuis quelques temps, mon avatar n'apparait plus sur le blog etc...
bisous
passe un bon week end
béaUn hommage délicat empli d'affection et de noblesse.Bonsoir Béatrice, j'ai voulu te laisser un com sur les sculptures végétales qui sont tellement étranges... mais ton blog n'accepte pas les com des personnes étrangères à la plateforme qui le dessert... Il n'a pas accepté les codes d'entrée que je lui donnais... Je suis désolée. Je te fais de grosses bises. eva.
ton texte est vraiment beau, les photos un charme d'antan, la même passion inée chez toi
et puis tu sais je suis née à Oran, je n'avais qu'1 an lorsque mes parents ont quitté l'algérie française à l'époque...alors cela me touche , cette ville que je ne connais pas...mais ou vivait ma famille
bisous
BéaCes photos sont très chères à mon coeur, et en plus elles représentent une sorte de prouesse technique à la prise de vue : imagine un peu : l'APN n'existait pas, et ces appareils à soufflet nécessitaient d'être dépliés, le viseur était un simple rectangle de fer, qui n'indiquait rien des réglages nécessaires... Impossible de prendre une photo par surprise... et cependant : ces quelques photos ont été prises à la resquille... dans un pays où l'on ne se laissait pas tirer le portrait volontiers ! Bisous Jean-Luc (et vivement les vacances !)
Ah Michel, tu en sais quelque chose toi, sur la nostalgie des photos d'autrefois... Oui c'est magique ces poignées de photos qui dorment au fond des boîtes en carton... Celles qu'on ressort les soirs d'hiver quand la TV est en panne !...
Bonsoir Eva,
Je constate en lisant les commentaires, le plaisir de tes lecteurs à admirer ces trés belles photos d'un temps passé, où se retrouvent tout à chacun, tout le monde à une histoire, un souvenir, une nostalgie, à partager, à raconter.
N'est ce pas merveilleux....?
A bientôt,
MichelJe crois ! Ce qui est complètement rétro (plus que la teinte sepia) c'est le détourage de la photo, un peu dentelé... Les photographes faisaient cela avec un massico spécial... ça m'étonnait et me fascinait... (on peut imiter cela peut-être avec des ciseaux de couturière crantés, de ceux que l'on utilise pour éviter l'effilochage des tissus...) Bises Laura.
Tu m'avais dit pour le Maroc, mais pas pour Oran... Tu es une nomade alors ? Quand on passe autant de temps "ailleurs" et que l'on quitte la terre qui nous a vu naître, on a le virus du Voyage...
ah, ces belles photos de notre jeunesse, cette couleur si caractéristique pour des photos d'une qualité technique bien supérieure au numérique mais aussi plus chaudes, plus humaines
merci Eva et belle soirée
bisousUn superbe témoignage , le couleur sépia parvient à nous transporter dans l'antan ,c'est magnifique !
Bisous Eva et à bientôtDe belles photos volées dans ces rues qui doivent rappeler beaucoup de souvenirs à pas mal de gens.
Bonne semaine
PaulNos cartons à chaussures sont plein de photos du passé couleur sépia, que les yeux du coeur regardent en couleurs !Mon père a vécu à Alger jusqu'à sa vingtième année et son environnement devait être le même que celui présenté sur ces photos vieillies. J'aime beaucoup. Bisous et merci pour ce partage, Eva.Très émouvantes ces photos, Eva... Sais-tu? ... c'est à Oran que je suis née, comme mes parents avant moi... je ne m'en souviens pas beaucoup, je suis partie vivre au Maroc à l'âge de 5 ans. Par contre, le Maroc, j'y ai fait toute ma scolarité, jusqu'en terminale... quelle merveilleuse adolescence j'ai eue!Vous êtes encore présente à cette heure ci quand toutes les femmes de bonne condition normalement dorment ? je viens de rentrer d'avoir aider ma fille à déménager et l'idée saugrenue d'ouvrir ma boite mail me fait relire ce très beau post et surtout revoir ces belles photos. En fait je ne regrette rien. Je vous embrasse, bien que l'heure soit inconvenante. DominiqueNon, dites moi.Je ne sais pas où vous avez trouvé ces photos Eva, mais elles sont superbes: j'adore !Dominiqueoui ma chère Jeanine, le seul héritage qui me tienne à coeur, le plus précieux, le plus délicieusement parfumé, le plus tendrement sépia...
Je t'embrasse. eva.Nos origines sociales sont différentes, nos milieux professionnels sont différents, nos liens culturels sont différents, et cependant... il nous arrive de nous rejoindre de loin en loin Michel... Il faut croire que "les affinités électives" ça doit bien exister...
eva.justement je viens ce midi de manger en regardant les vieilles photos de familles jaunies par le temps, j'ai fait un super voyage dans le temps.....même si elles sont moins artistiques, elles me sont chères.bise et bon après-midi !Je suis troublé par ces photos Eva. Votre butin est le même que le mien. Cette petite fille qui court avec un enfant dans les bras a pour décors la clôture exacte de la maison de mon grand-père.
Mon père nous a photographié toute sa vie mes soeurs et moi et j'ai des boîtes et des boites de photos qu'il développait lui-même. Comme moi, hélas, il préférait photographier les êtres vivants et les décors tunisiens sont un peu occultés, mais on y sent le jasmin, les orangers, on y sent la paille chaude de nos chapeaux.
Du noir et blanc en odeur.
Merci Eva,
MichelBonne soirèe..bisesToutes ces vieilles photos sont un témoignage irremplaçable sur un mode de vie qui a disparu. Elles sont aussi une précieuse part de notre vie.
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Merci Eva. Bon après-midi.